Test du Tyran Crankbait 100 - Digital Squad Fishing

L a marque Digital Squad est une création française de Romain Grimaldi, jeune pêcheur et concepteur de leurres, qui n’en est pas à son coup d’essai. Il avait en effet lancé, en 2014, la marque Exalt, dont nous vous avions alors présenté le Racing Crank, avec lequel j’ai obtenu d’excellents résultats. La gamme Digital Squad comprend pour l’instant deux leurres souples (un shad et un swimbait) et deux poissons-nageurs dont ce gros crankbait atypique. Créer quelque chose de différent et d’inhabituel est plutôt une bonne idée pour un outsider, sur un marché ô combien saturé.

Des aimants à gros brochet

Même s’il a tous les attributs du crankbait – forme trapue et ronde, grosse bavette, nage puissante –, le Tyran se classe également dans la catégorie des wakebaits, ce qui demande quelques explications. Il s’agit de leurres assez volumineux, très peu ou pas du tout plongeants (bavette verticale), poussant beaucoup d’eau en créant éventuellement une vague et laissant derrière eux un remous ou un sillage, d’où leur nom, wake signifiant sillage. Bien qu’ils puissent sembler fantaisistes, voire un peu too much, ces wakebaits sont en fait de véritables aimants à brochets et notamment à gros brochets, pour peu que le biotope s’y prête puisqu’il faut qu’ils soient postés relativement peu profond. On pense évidemment aux dessus d’herbiers, aux abords de berges encombrées, etc. Gros black-bass et silures sont également susceptibles d’être intéressés, les fortes turbulences et la sonorité importante aidant à détecter puis à localiser cette belle proie.

Ça part loin, très loin !

Certains wakebaits ont le défaut de se lancer assez mal car, même s’ils sont lourds, leur aérodynamisme laisse un peu à désirer, pourvus qu’ils sont de divers appendices et d’une bavette très saillante. Ce n’est pas forcément gênant puisque, dans les spots encombrés, on ne lance pas très loin. Avec un vent de face, c’est quand même un handicap. Avec le Tyran, ce problème est éliminé, car le leurre est très compact, doté d’un transfert de masse efficace et se lance donc comme un gros crank, c’est-à-dire très très loin, avec la canne adaptée toutefois, vu son poids. C’est intéressant pour prospecter efficacement de gros champs d’herbiers ou des postes éloignés. L’action de pêche se révèle être des plus simples : il suffit de le ramener régulièrement, en jouant sur la vitesse et le respect de quelques pauses. Bien souvent, une récupération plutôt lente voire nonchalante et ininterrompue suffit, mais il ne faut rien s’interdire. La bavette n’étant pas strictement verticale, il peut avoir tendance à plonger un peu, de quelques décimètres, ce qui n’est pas forcément un problème.

Une bavette indestructible

Mais si on veut une action de subsurface pure, avec ce fameux sillage, il faudra ralentir et pêcher canne haute. À noter, parce que c’est un problème que l’on rencontre sur certains wakebaits, que la bavette est très épaisse et semble indestructible. Bref, c’est plutôt bien fichu. Le Tyran sort vraiment de l’ordinaire et est normalement imperdable vu la faible profondeur de nage.