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Carte de pêche : France, Italie, Allemagne, Suisse... c'est mieux chez nous !

Il est souvent de bon ton de critiquer l’organisation de la pêche de loisir dans notre pays et tout système est certes par nature toujours susceptible d’être amélioré. Mais un petit coup d’œil chez nos voisins immédiats en Europe permet de relativiser largement tant pratiquer la pêche dans ces pays coûte bien plus cher et se révèle plus compliqué qu’en France (les tarifs à l'étranger indiqués dans cet article sont ceux de 2022).

En matière de droit de la pêche, il serait évidemment impossible et inutile de lister ce qui se fait dans tous les pays. Si en France, le système est (globalement…) simple, certaines nations fonctionnent avec des réglementations très locales et très différentes chaque fois. Nous ne pouvons aussi comparer que ce qui est comparable. Avec près de 10 millions de km2 et 15 000 cours d’eau, la pratique de la pêche au Canada ne se gère pas comme en France avec ses 670 000 km2 et un peu moins de 4 000 cours d’eau. Mieux vaut s’intéresser à nos proches voisins où les densités humaines, la répartition des villes et des populations sont similaires. La comparaison a alors du sens car le fonctionnement ne résulte que d’un choix politique et non de nécessités imposées par des contraintes géographiques.

Même avec la récente augmentation de 5€ du tarif de la carte majeure interfédérale, pêcher en France coûte moins cher et est bien plus facile que chez nos voisins. 
Crédit photo : DR

Un examen théorique

La première différence que certains pêcheurs rencontrent lorsqu’ils souhaitent pêcher en Suisse ou en Allemagne, c’est l’obligation de valider un examen, avant d’acquérir un quelconque droit de pêche. On peut lire les sujets en ligne, ils sont loin d’être des formalités ! Dans les deux pays, cet examen est payant, il faut compter une centaine d’euros en Suisse. Toutes les techniques ne sont pas concernées par le permis, notamment la pêche en lac avec une seule canne, ni tous les pêcheurs. Ceux qui ne prennent qu’une carte journalière ponctuellement ne sont pas concernés. Le permis obtenu est valable à vie. Ensuite, il faudra régler annuellement un droit complémentaire dont le prix varie entre 20 et 145€ environ selon le lieu où vous souhaitez pratiquer. En effet, selon que vous pêchez en lac, en étang ou en rivière, le montant est différent. Dernier point : il n’y a pas de pêche en no-kill en Suisse.

En Allemagne, un examen coûteux est exigé dans chaque région et le no-kill est totalement interdit. 
Crédit photo : Thierry Sauvin

Un examen partout

En Allemagne, l’examen est organisé dans chaque land (région) et vous pouvez donc être contraint de passer un examen à peu près identique dans chacun pour être en règle ! Là aussi, la formation coûte une centaine d’euros. Chaque année, il faut ensuite s’acquitter du droit de pêche qui s’élève à une vingtaine d’euros mais valable pour un land seulement. Sachant qu’il y en a seize en tout, on comprend qu’un droit de pêche sur tout le territoire est particulièrement onéreux, d’autant qu’il faut s’acquitter d’un nouvel examen à chaque fois. Comme en Suisse, le no-kill est prohibé. Reconnaissons que notre système, aussi imparfait qu’il puisse être encore, est largement plus simple et plus avantageux. D’autres nations ont adopté un mode de fonctionnement plus local et peu, voire pas réciprocitaire du tout. Dans ce cas, le pêcheur acquiert son droit pour pratiquer sur les plans d’eau et rivières qui sont autour de chez lui. Comme en France, le droit de pêche est acquis pour le département-canton dans lequel vous avez acheté votre carte mais une simple vignette réciprocitaire octroie le droit de pouvoir pêcher sur la quasi-totalité du territoire national. L’Espagne ne procède pas ainsi. Chaque communauté autonome est titulaire d’un droit de pêche qu’elle vend. Il faut compter environ 25€ (le prix dépend de la communauté). Ensuite, les parcours étant privés, il faut régler un droit par jour de pêche, en fonction du parcours choisi. La réglementation applicable n’est pas uniforme sur tout le territoire espagnol : quotas de capture, mailles, autorisations et interdictions diverses (ardillon, no-kill, etc.) sont gérés au niveau local. Certaines interdictions sont parfois radicales : le plomb et les semelles en feutre sont prohibés dans la province de Catalogne, par exemple.

La réglementation espagnole est l’une des plus complexes qui soient. Un épouvantail ! 
Crédit photo : Marc Delacoste

L'Italie

Le système italien est assez proche : un montant unique (entre 20 et 50 €) est acquitté à l’origine auprès du département pour valider un permis valable durant cinq années. Il en existe quatre types : A, B, C et D (selon que vous êtes amateur, professionnel, amateur ponctuel, etc.) En revanche, sa validation dépend des spots, de nombreux départements exigeant un paiement complémentaire. Dans certains départements, il vous faut même suivre un cours… Les montants sont extrêmement variables et il convient donc d’être particulièrement vigilant car les réglementations sont extrêmement différentes d’une région à une autre. Parlons enfin de la Belgique dont l’organisation administrative n’est pas si simple. La Wallonie, les Flandres et la région de Bruxelles-Capitale ont adopté un fonctionnement proche mais avec des montants de droits assez différents.

En Belgique, les trois régions proposent des permis dépendant des modes de pêche.
Crédit photo : Cédric Cantillon

Du bord ou en bateau

En Wallonie, le permis est fonction du mode de pêche pratiqué (du bord, carpe de nuit), du nombre de cannes utilisées, etc. Le permis C, le plus complet, coûte environ 120 €, les autres allant de 12 à 40 €. En Flandres, de la même façon, selon le mode de pêche, le prix varie de 13 à 48 € pour un pêcheur adulte. Enfin, dans la petite région de Bruxelles-Capitale, le permis peut simplement coûter 8 € (pêche du bord) ou 20 € (pêche embarquée).

Pas si mal !

On s’aperçoit que l’herbe est loin d’être plus verte chez la majorité de nos proches voisins : les règlements y sont souvent bien complexes et les droits de pêche assez coûteux. En tout cas, il ne semble pas y avoir d’uniformisation semblable à celle instaurée en France. Si les deux hausses successives de 5 euros pour 2023 et pour 2024 ont provoqué quelques remous, on se rend compte néanmoins que chez nous, la carte interfédérale majeure complète donne le droit de pêcher pratiquement partout et à toutes les techniques.

 

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Magazine n°931 - Décembre 2022

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