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Interdiction de pêche à Rennes : l'unité fera la force !

À Rennes, les étangs d’Apigné ne sont plus accessibles aux pêcheurs. C’est vraiment regrettable pour la pratique de notre loisir, mais surtout par rapport aux accusations infondées de la mairie !

Crédit photo DR
En mai dernier, la Ville de Rennes a, par décision du conseil municipal, interdit la pêche dans les étangs de sa commune. Cette décision découle de la Charte sur la condition des animaux, en développement depuis deux ans. Les pêcheurs sont pointés du doigts à tort ! Nous avons demandé à notre juriste de faire le point sur le dossier.

La gestation de la charte rennaise est concomitante des premiers débats autour de l’interdiction de certaines techniques de pêche. C’était il y a deux ans, et nous en parlions déjà dans cette rubrique. Depuis, les passionnés se sont progressivement divisés sur la question. La pêche au vif, dans le viseur d’associations écologistes, était fortement critiquée par certains. Pratique cruelle, barbare, inadaptée au xxie siècle… on a pu assister à l’apparition, dans les rangs même des pratiquants, de deux mouvements s’opposant. Pour certains, il fallait lâcher du lest et interdire les techniques passéistes afin que la pêche reste moderne et ne souffre pas d’une image trop négative. Pour d’autres, interdire une pratique, c’était faire entrer le loup dans la bergerie et prendre le risque d’interdictions en cascade, finalement destinées à prohiber la pêche. Aujourd’hui, la Ville de Rennes a donné le ton: si la pêche peut être interdite, elle le sera ! Votre serviteur, peut être considéré comme trop pessimiste à l’époque, était déjà convaincu du fait que les pratiques marginales et considérées comme trop ancrées dans l’ancien temps n’étaient qu’une porte d’entrée. La pêche au vif est une cible facile ! Peu d’adeptes, une technique un peu dépassée… Quoi de mieux ? Il est temps de cesser les prises de bec et divisions qui gangrènent l’organisation française de la pêche, car, à l’évidence, notre loisir est attaqué.

La portée de l'interdiction

Après cette recontextualisation, essayons de comprendre la portée de l’interdiction mise en place à Rennes par la municipalité. D’abord, rappelons-le, l’immense majorité des textes, autorisations ou interdictions, proviennent du Code de l’environnement et c’est le préfet d’un département qui a compétence pour les prononcer. Pour faire court et simple, une commune dispose d’un pouvoir sur ce qui lui appartient. C’est exactement ce qu’il s’est passé à Rennes : la pêche est réprouvée dans les étangs qui relèvent des compétences du maire. Il reste naturellement possible de pêcher dans la ville sur les autres secteurs. Pour le coup, les interdictions sont claires, nettes et laissent peu de place au débat. Dans la charte, il est précisé qu’il convient de s’opposer à « l’hardillon », au vif et à la pêche de manière générale car celle-ci « contribue à la pollution des eaux ». Soyons clairs : il n’est pas décelable dans ce discours une envie de nuance, de subtilité, de tolérance ou d’acceptation. Seuls les étangs rennais sont aujourd’hui concernés. Probablement car, légalement, il n’est pas possible de faire plus que cela: la commune ne peut pas empiéter sur les attributions du préfet. Pourtant, le ton est donné: considérer que la pêche pollue, plus que d’autres activités, donc au point de devoir l’interdire, c’est aller vers une interdiction générale de notre loisir. Grand absent de cette charte, le no-kill ! En même temps, si l’on interdit la pêche, le no-kill n’est plus vraiment un problème… Cependant, cette pratique risque fort d’être au cœur des prochaines critiques, reléguant le poisson au rang de partenaire de jeu que l’on fait inutilement souffrir ! Il convient de ne pas rompre les rangs, au risque de créer de toutes parts des brèches que les associations les plus vives sauront parfaitement exploiter.

Extrait de la charte rennaise

  • Sensibiliser les publics à une évolution des pratiques de loisirs
  • Faire connaître les zones de pêche autorisées sur le territoire de la Ville.
  • Informer sur les risques, nuisances et conséquences de la pêche.
  • Prendre position contre les méthodes de pêche mutilantes (hardillon, vif) et solliciter l’État et la Région pour une harmonisation de la réglementation.
  • Réviser l’arrêté municipal de 2018 pour étendre l’interdiction de la pêche à l’ensemble des étangs d’Apigné (la pêche contribue à la pollution des eaux de l’étang)

 

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