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Mars : le réveil du bass et la pêche au préspawn

David pêche le black bass dans le sud-ouest de la France mais aussi en Espagne. Il a une très grande connaissance de ce poisson. 

Crédit photo David Dubreuil
Vous avez été nombreux à nous poser des questions techniques suite au reportage sur la pêche du black-bass publié le mois dernier. Nous avons donc ouvert nos colonnes à David, l’un des spécialistes de cette espèce pour revenir plus en détail sur cette traque de début de printemps.

A cette époque de l’année, les eaux de bordures qui se réchauffent le plus vite sont à privilégier, car c’est là que notre carnassier dénichera ses premières proies, essentiellement des écrevisses. L’eau est encore froide, environ 10°C, mais elle monte en température de jour en jour, moins sous l’effet des belles journées ensoleillées que du fait de l’allongement de la durée de la période diurne. Cette époque de photopériode croissante a débuté fin décembre, mais c’est réellement en mars que son impact sur le comportement du poisson devient palpable avec des journées de 12 heures.

La berge nord

Avant de foncer tombeau ouvert et tête baissée sur n’importe quel plan d’eau, il est nécessaire de faire le tri parmi les coins de pêche car si tous ne se valent pas habituellement, au mois de mars, c’est encore plus vrai. Tout d’abord, il faut comprendre qu’à cette époque, nous n’allons cibler qu’une toute petite partie du cheptel existant. Les black-bass ne se réveillent et s’activent pas tous en même temps. Les plus précoces sont aussi les moins nombreux, et souvent les plus gros !

Les premières belles journées du printemps sonnent le réveil des black-bass et leur retour vers les berges les plus ensoleillées 
Crédit photo : David Dubreuil

Petits plans d'eau

Il va donc falloir cibler en priorité les petits plans d’eau bien exposés, peu profonds et qui possèdent sur les berges nord de préférence, des structures, des refuges, des postes identifiables, comme des bois morts, des roches, des éboulis, ou des constructions humaines : des pontons, des quais, des bateaux… Si l’on cible les petits plans d’eau, c’est pour augmenter la probabilité de croiser la route d’un poisson. Si l’on opte pour des plans d’eau bien exposés au soleil et peu profonds, c’est pour que la température monte plus vite et mette en activité davantage de poissons. Généralement, les étangs ou lacs plus grands et profonds mettent plus de temps à se réchauffer, il faudra les prospecter plus tardivement, fin mars par exemple. Cette semi-migration vers les zones d’alimentation peut être rapide en étang peu profond et en rivière. Pour localiser ces zones, rien de plus simple, il suffit de se munir de son smartphone ou d’une boussole et d’un thermomètre. Les deux premiers accessoires vont vous permettre d’identifier le nord. Du fait de la position encore basse du soleil à cette époque de l’année, c’est en effet sur les parties nord des plans d’eau que l’eau est soumise à la plus longue et meilleure exposition. Le thermomètre va vous permettre de valider ces zones et comprendre comment se répartissent les températures sur le plan d’eau, localiser les plus chaudes, éviter les froides.

Superbes couleurs pour ce poisson capturé en fin d’hiver au Portugal. Surveillez la température de l’eau pour traquer, vous aussi, les jolis bass.
Crédit photo : David Dubreuil

Ça chauffe !

En lac de barrage, il faut naviguer pour trouver les affluents les plus chauds et les remonter en surveillant la température annoncée par le sondeur. Si lorsque l’on remonte un bras, la température diminue, il convient de partir. Si au contraire, elle augmente, continuez de remonter le bras toujours plus haut pour pêcher le plus haut possible. La turbidité joue aussi un rôle très important. Plus l’eau sera foncée et plus elle sera chaude. Ce dernier point n’est surtout pas à négliger. On peut ainsi trouver des bras de lacs plus teintés que le cours principal et découvrir des zones abritant une eau avec une température de deux à trois degrés plus élevée. La situation est identique en rivière. Conclusion, si vous pêchez ces milieux à cette période-là de l’année, prévoyez de faire le plein de carburant, vous en aurez besoin !

À cette saison, les bass se focalisent sur les écrevisses qui sortent de leurs galeries et entament leur reproduction. 
Crédit photo : LAURENT MADELON

Suivez les écrevisses

Si l’on choisit la température comme facteur limitant de cette pêche précoce, ce n’est pas tant le métabolisme du black-bass qui est en cause, mais plus encore celui de ses proies, à savoir les écrevisses! Ces dernières passent l’hiver enfouies dans le sol des berges, dans des galeries d’où elles ne sortiront que quelques mois plus tard, devinez quand ? En mars, exactement ! Plus précisément, lorsque la température de l’eau en bordure passe au-dessus des 7-8°C, les premières commencent à se réveiller et à sortir de leur trou. Elles sont encore lentes, maladroites, on dirait même « ensuquées ». Elles errent souvent dans peu d’eau, tentant de regagner maladroitement des secteurs plus profonds où elles pourront se tapir et se requinquer. Pour les black-bass, c’est le moment propice, car les écrevisses constituent alors des proies faciles, évoluant à la lumière et sans défense. Il leur suffit de les repérer et de les aspirer : une aubaine ! Cette période de l’année va permettre aux bass de se nourrir facilement, sans dépenser trop de calories chose importante, car dans un ou deux mois, la fraie va commencer et cette phase va leur demander beaucoup d’énergie.

Une boîte spéciale texas rig ! Les balles sont bien maintenues dans la mousse, de même que les hameçons Tewan. 
Crédit photo : David Dubreuil

De la théorie à la pratique

Lorsque l’eau passe la barre des 10°C, les écrevisses commencent à frayer. Les mâles vont alors s’exposer davantage à la vue des bass et devenir des proies encore bien repérables, bien que plus véloces donc un peu plus difficilement capturables. Les bass redoublent alors d’énergie pour les attraper, abandonnant toute méfiance. Et nous serons là pour en profiter ! Maintenant que notre plan d’action est défini, soumettons nos théories à l’implacable réalité du terrain. Tout d’abord, il faut choisir le bon matériel et les leurres adéquats. À cette époque de l’année, c’est très facile : il faut penser écrevisse, agir écrevisse, vivre écrevisse. Pour cela, trois techniques suffisent amplement. Il s’agit du texas rig, du jig et du crankbait. Ce dernier permet de prospecter plus rapidement des zones larges. En multipliant les trajectoires, notre poisson nageur aura le plus de chance de croiser la route d’un bass. En le ramenant lentement, en contact permanent avec le fond, il va rebondir sur le substrat et émettre des cliquetis similaires à ceux produits par les écrevisses. Ses deux triples lui permettent de ferrer même les touches les plus timides. Lorsque les écrevisses sont dispersées, les bass le seront également et cette technique s’avérera souvent la plus payante. Des coloris écrevisses s’imposent d’eux-mêmes ! Un large choix allant du rouge au noir orangé en passant par le marron ou le vert foncé est indispensable pour isoler les teintes les plus efficaces. Mention spéciale à cette époque pour les modèles Square bill crankbait disposant d'une bavette carrée avec des angles très marqués. Ils ne s’accrochent pas trop et franchissent aisément les rochers et les bois immergés sans s’en éloigner après le contact. Plus le leurre reste collé au substrat et structures, plus il sera efficace.

Les poissons sont relâchés rapidement après le combat. N’allongez pas la séance photo inutilement !
Crédit photo : David Dubreuil

Texas Rig et jig

En présence d’herbes, la technique du crankbaiting devra être abandonnée pour le texas rig qui est à cette époque la technique reine, si et seulement si les zones pêchées contiennent des obstacles visibles. Les black-bass s’en serviront de poste d’affût et il ne nous restera plus qu’à pitcher, c’est-àdire réaliser un lancer précis sous la canne sur ces obstacles pour déclencher des touches à la tombée. Anti-accroc, cette technique 4x4 permet de passer partout, entre les branches et les troncs, les cailloux et les rochers, dans les herbiers et dans n’importe quelle végétation de bordure. Le jig est le montage le plus polyvalent à cette époque, car il combine à lui seul les avantages des deux techniques pré-citées. Permettant à la fois de pêcher précisément sans s’accrocher comme le texas rig, il va également pouvoir pêcher rapidement en cranking et battre du terrain, sur le fond. Avec sa combinaison d’une jupe et d’un trailer, il peut constituer le piège idéal si l’on arrive à accorder parfaitement les coloris de ces deux composantes. En ajustant de manière très précise l’ensemble, on peut véritablement cartonner et capturer les plus gros sujets. L’avantage de ces dernières techniques par rapport au poisson nageur, c’est que l’on peut pêcher de manière bien plus virile : canne puissante, fluorocarbone épais, hameçon fort de fer… ainsi les gros poissons ne nous échapperont pas !

Bonus : le montage Texas idéal

Pour réaliser un montage texas ultra-efficace, rien de bien compliqué puisqu’il ne faut que trois ingrédients : un stop-fil, un lest et un hameçon. Le stop fil doit être enfilé en premier sur votre bas de ligne. Il maintient le lest contre le leurre. Concernant ce lest, l’idéal est d’utiliser du tungstène, plus dense et plus conducteur que le plomb. Il transmet toutes informations en provenance du fond. De 7 à 14 gr, nous ferons face à toutes les situations. L’hameçon est un offset de 2/0 à 3/0, largement suffisant pour utiliser la plupart des imitations d’écrevisses du marché. Il ne nous restera plus qu’à enfiler notre imitation préférée, il y en a de très belles chez Strike King (Rage Craw), Sakura (Zarigani Craw), mais aussi Illex (Magic Craw) et Gunki (Hourra Craw).

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