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Ouverture brochet : vive les bordures ! - Partie 2 : en float-tube, une quête méthodique

Un magnifique brochet capturé au ras de la bordure végétale. Était il à l’affut de batraciens ?

Crédit photo Cyril Martinez
La liberté d’action et la discrétion du float tube permettent à Cyril Martinez de prospecter les meilleurs postes. Il peigne herbiers et bois morts avec des leurres complémentaires.

Ouverture brochet : vive les bordures !

Après des mois d’attente, le grand jour de l’ouverture est enfin arrivé. Que vous choisissiez, comme cela m’arrive parfois, de laisser passer la cohue générale ou que vous vous mêliez à la foule, il ne tient qu’à vous de vous élancer à la poursuite des brochets qui hantent régulièrement vos rêves de pêcheur passionné.

Sur les bordures

Pour ma part, le programme est clairement défini et les terrains de jeu déjà identifiés. Et pour cause, le printemps se prête particulièrement à une pêche active extrêmement ludique, que j’aime énormément: la traque des brochets en eau peu profonde. Sortant du frai, les poissons sont toujours présents sur les bordures et s’alimentent copieusement. Pêchant beaucoup en float tube, je privilégie les gravières, étangs et autres petits milieux souvent encombrés. Ces sites sont peu fréquentés par les bateaux et leur forte capacité à couvrir du terrain. On peut ainsi dérouler sa pêche sans pression et se concentrer méticuleusement sur les zones choisies. Petit milieu n’est pas forcément synonyme de petits poissons, loin de là. Capturer de jolis sujets y est même souvent plus aisé.

Le float tube n’a pas son pareil pour aller chercher les poissons très discrètement au cœur des zones encombrées. Les sensations lors du combat sont décuplées !
Crédit photo : Cyril Martinez

Le choix des armes

Tout est donc réuni pour se faire plaisir et renouer avec le cintrage de carbone dans les meilleures conditions possibles. Mais avant cela, il faut faire le choix des armes… En float, la sélection du matériel est primordiale. La capacité d’emport étant limitée, on ne peut pas se permettre de s’éparpiller. Vous ne pourrez de toute façon pas emporter tout ce dont vous pourriez avoir besoin. Choisir, c’est renoncer ! Autant définir un plan et s’y tenir raisonnablement. Dans le cas présent, je veux pouvoir pêcher principalement les bordures, les cassures et les hauts-fonds. J’emporte donc généralement au moins trois cannes dont les missions sont bien fixées ! Un modèle MH de 2,15 m (7’1) suffisamment polyvalent pour accepter une grande variété de leurres consistant à faire de la prospection rapide : petits swimbaits, voire des jerk minnow, puis du bladed jig et je peux enfin proposer des lipless. Elle est équipée d’un moulinet léger au ratio plutôt élevé, garni de tresse 0,23 mm en 4 brins. Une H de 2,20 m (7’4) destinée à peigner lentement le dessus des herbiers et les zones dégagées. Je fixe un moulinet au ratio moyen garni de tresse 0,28 mm en 8 brins et j’utilise des swimbaits souples de taille moyenne, jusqu’à 80 grammes environ. Enfin, une canne d’une puissance H de 2,13 m (7’) est destinée à rechercher les poissons au cœur des zones les plus encombrées. Je lui adjoins un moulinet léger, mais robuste, au ratio élevé, garni obligatoirement d’une tresse 0,28 mm en 4 brins. Elle est exclusivement destinée aux rubber jigs. Tout cela pourrait paraître un peu trop cadré, mais il en va à la fois du confort d’utilisation et de l’efficacité. Ma description est à prendre comme une ligne directrice que je tente de respecter tant que la vérité du moment ne m’impose pas de m’en éloigner. Lorsque j’arrive au bord de l’eau, ma préparation prend des allures de rituel. Avant même de sortir mon barda, je m’approche discrètement de la bordure afin d’observer l’environnement.

Cyril possède une belle collection de rubber jigs dont il harmonise le trailer avec la couleur de la jupe. C’est idéal pour les secteurs très encombrés et les bois morts.
Crédit photo : Cyril Martinez

Premiers lancers du bord

Mes lunettes polarisantes sont posées sur mon nez dès que la visibilité me le permet. Je regarde consciencieusement ce qui se passe sur et sous la surface et note les informations susceptibles de m’indiquer quelle sera la tenue des poissons: couleur de l’eau, présence de vie, etc. Des poissons blancs visibles sur le bord ou signalant leur présence à distance en contrariant la régularité de la surface sont des signes à ne pas négliger. Sans être synonymes de réussite, ils mettent en confiance et c’est déjà beaucoup… Je profite souvent du caractère encore peu intrusif de mon évolution sur le poste pour lancer un leurre sur la zone de mise à l’eau. Il n’est pas rare d’y capturer un poisson ou au moins de parfaire la recherche d’informations. Je sors ensuite ma fidèle monture, transportée gonflée et fixe les accessoires. Je progresse alors vers les zones choisies, mais ne me précipite pas, palmant lentement en surveillant ce qui se passe autour de moi et aborde à distance les secteurs de tenue supposés.

Les bons postes

Si le vent souffle, et si rien n’indique qu’il est installé depuis plusieurs jours, je commence par la berge à l’abri, pour continuer mes observations au calme et parce qu’il serait dommage de se compliquer la vie par défaut. Si le milieu est ouvert et que des taches d’herbiers sont visibles en pleine eau, j’attaque généralement par une prospection discrète au swimbait faiblement lesté (canne 7’4 H). D’abord sur le pourtour de l’emprise, puis au-dessus si l’espace libre sous la surface me le permet. Je ne perds jamais de vue que la pêche peut se passer ici à tout moment de la journée et ne manque pas d’exploiter régulièrement ces espaces regorgeant de vie et faciles à repérer. Ces mêmes swimbaits peuvent me servir à peigner les zones de cassure situées généralement à quelques mètres de la berge : d’abord perpendiculairement ou en diagonale lorsque je viens du large, puis longitudinalement lorsque je me rapproche. L’idée est là aussi de faire réagir par opportunisme des poissons en maraude, ou posés sur le fond, sans les caler par un usage trop anticipé de leurres bruyants.

Un leurre souple faiblement plombé ou un swimbait peu dense sont parfaits pour pêcher une zone d’herbier en pleine eau. Un poste à ne pas négliger tout au long de la journée.
Crédit photo : Cyril Martinez

La bordure

Ce n’est qu’ensuite que je me focalise sur la bordure. Plus elle est encombrée, mieux c’est. J’en fouille d’abord l’extérieur à distance. J’aime bien proposer là aussi un soft-swimbait. J’enchaîne souvent avec des poissons-nageurs jerk minnow suspending et profite de leur capacité à être animés par impulsions énergiques, mais en récupération lente. Puis, toujours en MH, c’est au tour des bladed jigs de rentrer en action. Ils sonnent le passage à la phase de recherche un peu plus agressive! Leur fort pouvoir vibratoire et les turbulences qu’ils génèrent tranchent nettement avec la discrétion des leurres précédents. Pour renforcer encore l’agressivité de la traque, rien ne vaut un lipless, leurre sans bavette, qui sonnera la charge subaquatique.

Au fond des bois morts

Pour aller au bout de cette démarche et terminer d’exploiter au mieux ces zones peu profondes, même dans leurs configurations les moins accessibles, le maître en la matière est le rubber jig. Il mériterait un article à lui seul, mais je vous assure que vous devez absolument en découvrir les immenses capacités. Grâce à lui, vous pourrez finaliser votre approche en lançant au fin fond des bois noyés et en débusquant les brochets dans leurs repaires les plus secrets. Alors que les jours suivant l’ouverture rimeront forcément avec une diminution des touches sur les secteurs les plus exploités, vous tirerez toujours votre épingle du jeu en prospectant ceux dans lesquels les poissons sollicités se sont réfugiés.

 

Mes leurres préférés

Respectant les combinaisons précédemment décrites, voici une liste non exhaustive des leurres que je préfère utiliser en pareilles situations. Il s’agit là bien entendu de mes habitudes propres et de choix affinés année après année. Cela ne veut pas dire que je n’utilise jamais rien d’autre, mais plutôt que ces références arrivent au bout de ma ligne en première intention.

Sur la canne 7’1 MH Legend Tournament Pike Versatile Special (St Croix)

  • Soft-swimbait Swammer 10 cm (X Zone Lure)
  • Jerk minnow Mag Squad 128 SP (Illex)
  • Bladed jig Vibrator Jig 10,5 et 14 g (Phenix)
  • Trailer soft-swimbait Live Magic Shad 11,5 cm (Lake Fork)
  • Lipless Rat-L-Trap 14 g (Bill Lewis)

Sur la canne 7’4 H Legend Tournament Pike Slop n Tail (St Croix)

  • Soft-swimbait Jerky J Swim 17,5 cm (Castaic)
  • Soft-swimbait Mega Swammer 14 cm (X Zone Lures)

Sur la canne 7’ H Legend Tournament Pike Cover Sniper (St Croix)

  • Rubber jig Vengeance Weedless Swim Jig 10,5 et 14 g (Phenix)
  • Trailer créature Hyper Freak 12,5 cm (Lake Fork)

Partie 1 : du bord
Partie 2 : en float-tube
Partie 3 : en baeau

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Brochets, Sandres, Perches

Magazine n°936 - Mai 2023

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