L'avantage de ce carnassier est qu’il est présent un peu partout, aussi bien dans des petits cours d’eau, que des étangs et des lacs. C’est un poisson qui peut se pêcher de différentes manières. Que ce soit aux leurres ou aux appâts naturels. La perche offre une expérience très récréative car si vous tombez sur un banc de ce poisson, vous pourrez vous amuser avec de la touche en pagaille.
Choix du matériel
Avant de partir à la conquête des grosses perches, il est crucial de sélectionner le bon matériel. Une canne légère et sensible, associée à un moulinet de qualité, offre la réactivité nécessaire pour ressentir les moindres touches. Une canne en 5/14 g ou 7/21 g pour 2,20 m est idéale. Pour ma part, j’utilise une Prorex AGS, légère et très sensible. Je lui associe un moulinet Fuego LT 2020 en taille 2000 qui suffira amplement. Les leurres jouent également un rôle essentiel. Qu’ils soient souples imitant des proies naturelles, ou durs comme les petits crankbaits aux couleurs vives, tous vont jouer un rôle différent, certains vont déclencher l’agressivité de la perche et d’autres jouer sur l’appétit du poisson. Mais il faut bien garder à l’idée que si vous cherchez des perches avec des leurres de 2 pouces ou avec des micro-jigs, le risque est de faire beaucoup de petites perchettes. Ce qui, bien sûr, peut être sympa quand on veut s’amuser un peu. Mais si vous cherchez des grosses mémères, il va falloir changer radicalement de stratégie. Pour sélectionner les grosses perches, je pêche avec des tailles de leurres en 4 pouces minimum (10 cm). Mais c’est en général avec des leurres de 12 cm que je prends les plus beaux spécimens. Mes couleurs préférées sont le marron/orange, vert chartreux et le fire tiger. J’affectionne particulièrement les leurres avec une caudale très mobile comme le D’Fin qui vont vibrer à la moindre sollicitation. La plombée varie de 7 à 10 g suivant la profondeur et le courant.
Une animation particulière
L’animation pour rechercher les perches est différente de celle que j’utilise pour pêcher le sandre. Après avoir lancé une première fois, je prends contact avec le fond, j’utilise volontairement le nerf de la canne pour faire sauter mon leurre sur le fond avec de sèches animations, afin d’imiter un poisson affolé. Ce qui a tendance à énerver celle-ci et déclencher les touches. Le spinnerbait et le chatterbait sont des valeurs sûres, ils ont l’avantage d’émettre beaucoup de signaux, aussi bien sur le côté visuel que sur le côté vibration. Je vais les utiliser en général pour battre du terrain en bateau ou float tube. Quand j’ai repéré une zone avec des arbres morts immergés, j’insiste un peu sur la zone. Il faut essayer de passer au plus près des branches. Car les carnassiers se sentent en sécurité à l’intérieur. Il m’arrive aussi d’utiliser des cranks plongeants. J’affectionne particulièrement le Mega scooter de Daiwa. 6,8 cm pour 14 g. Ce modèle flottant a la particularité de remonter très vite à la surface, il est donc facile de venir taper dans des branches ou des pierres sous l’eau. Si le leurre venait à se bloquer dans un obstacle, le simple fait d’arrêter la rotation du moulinet va le faire remonter et ainsi passer l’obstacle au plus près.
La période clé pour attraper une belle « pizza »
Le frai de la perche va s’étendre entre mars et mai suivant les régions, quand la température de l’eau se situe autour des 14°. Le moment clé pour espérer attraper une perche de plus de 40 cm va être juste après le frai, quand elles sont amenées à se rapprocher des berges. Cette période où bon nombre de poissons blancs se reproduisent est essentielle dans l’alimentation des carnassiers. Les herbiers, les bordures de nénuphars et les structures immergées sont des endroits propices à leur quête de nourriture. En adaptant votre technique à ces zones, vous allez maximiser vos chances de succès. En milieu urbain, les quais sont très bons, les péniches stationnées à l’année peuvent parfois abriter de belles colonies et les piliers de pont sont très appréciés des perches qui peuvent s’abriter du courant. Les spots qui retiennent tout particulièrement mon attention sont les palplanches. Ces murs d’acier fixent souvent de très grosses perches. Je peigne le long en commençant très près de ceux-ci. En général, dès les premiers lancers, il est facile de savoir si des perches sont sur le secteur. Je décale progressivement mes lancers si je n’ai pas eu de touches. J’ai remarqué que les palplanches sont meilleures quand il y a beaucoup d’eau au pied. Minimum 2 m.
Observation et adaptation
La pêche des belles perches nécessite une observation constante de l’environnement. Les perches étant des prédateurs opportunistes, il est crucial de s’adapter aux conditions changeantes. Par exemple, il m’arrive régulièrement d’avoir une jolie prise au moment où un bateau passe et crée de belles vagues en bordure. Quand les vagues tapent la berge, elles génèrent des particules qui vont troubler l’eau et perturber les alevins. Les grosses perches entrent en activité sur ces courtes périodes qu’il ne faut pas rater. À ce moment où l’eau se réchauffe doucement, il faut insister sur des berges qui sont orientées plein soleil, plutôt qu’une zone à l’ombre qui sera sûrement moins fructueuse. Si une technique ne donne pas de résultats, il est essentiel de changer de leurre, de profondeur ou de vitesse de récupération. L’adaptabilité du pêcheur joue un rôle clé dans la réussite de sa journée. La recherche des grosses perches aux leurres offre aux pêcheurs une expérience riche en sensations fortes et en connexion avec la nature. En combinant matériel adéquat, stratégie réfléchie et respect de l’environnement, les pêcheurs peuvent profiter pleinement de cette saison propice à la découverte de cet univers fascinant.