Trois types de leurres se distinguent particulièrement dans cette quête : les leurres finesses, les shads et les grubs. Nous allons donc explorer ces options, discuter des couleurs efficaces et de l’importance des vibrations pour attirer ce poisson mystérieux. Il y a d’abord une question essentielle dans la recherche du sandre et nous oublions souvent de nous la poser. C’est : de quoi se nourrissent-ils, dans le milieu dans lequel ils évoluent ? Car suivant la région où vous vivez, les biotopes ne vont pas être les mêmes et les sandres vont s’adapter à ce qu’ils ont à se mettre sous la dent. C’est souvent la solution à bien des problèmes.
Ablettes, goujons, écrevisses…
Les milieux sont tellement différents d’un fleuve à un autre, entre un lac de barrage situé en France ou un autre en Espagne. C’est là où en cherchant un peu, en discutant avec les pêcheurs du coin, les détaillants de pêche des alentours, qu’on peut trouver des idées et des solutions. Certains poissons vont manger des écrevisses, d’autres des ablettes, des goujons ou des gobies comme j’ai pu le constater sur la Seine, où la population a littéralement explosé depuis quelques années. La période de l’année et les changements de températures vont impacter directement le milieu et la nourriture que vont trouver les sandres. Quelques mois après la fraie du printemps, la plupart des espèces de poisson de nos eaux auront donné vie à des bancs de petits alevins, qui serviront pour certains de garde-manger pour les perches, de même que les petites perches serviront de garde-manger pour les brochets ou les sandres. Tous ces carnassiers ne se font pas de cadeaux. En eau froide, les poissons fourrage vont se regrouper près des fosses plus profondes pour trouver la thermocline idéale ou chercher des endroits abrités du courant. Le choix du leurre va donc être déterminant à cette période froide de l’année. Je vais vous orienter sur mes trois modèles préférés – en espérant faire augmenter vos chances de succès ! La couleur, la forme, la vibration vont être choisies avec soin pour être sûr d’avoir un leurre bien engamé lors de la touche. Lorsqu’on connaît un peu le comportement de ce poisson, on adapte la technique en fonction des conditions météo et de la couleur de l’eau. Il faut mettre toutes les chances de son côté et essayer de ne pas passer à côté de la pêche. On sait que les carnassiers entrent en activité à l’entrée de l’hiver et, plus particulièrement, lorsque les pluies chargent un peu la rivière. Mais certains jours, il faut « s’arracher les cheveux » pour trouver ce qui peut fonctionner.
Leurre finesse : la subtilité à son meilleur
Le leurre finesse est un choix judicieux lorsque les sandres sont plus léthargiques. Ces leurres sans caudales imitent les proies de manière subtile, ce qui peut déclencher des attaques même par temps froid. De manière générale, j’utilise les finesses avec très peu d’animation, en avançant à faible vitesse à l’aplomb du bateau. Quand rien d’autre ne semble fonctionner, c’est pour moi celui qui, dans la plupart des cas, va me sauver de la bredouille. Les couleurs naturelles comme le vert ayu, le marron et l’orange pour les eaux un peu plus chargées sont des choix efficaces. Assurez-vous d’utiliser un modèle avec une queue très souple et mobile pour ajouter un peu de mouvement. N’hésitez pas à monter en taille pour décider un beau poisson. Un leurre de 20 cm ne fait pas peur aux sandres. Les beaux sujets ne vont pas se déplacer pour rien.
Shads : l’imitation de poissons blessés
Les shads sont polyvalents et fonctionnent bien toute l’année. La vibration que va offrir le paddle va générer davantage de signaux qui seront perçus par le sandre. Il y a des jours où cela va fonctionner, d’autres où ils peuvent refuser, surtout dans les secteurs qui subissent une pression de pêche assez forte. J’utilise beaucoup les D’Fin (Daiwa) qui ont un corps et un paddle très fins et donc une nage très serrée. C’est un des leurres avec lequel j’ai le plus de résultats tout au long de l’année. Les coloris marron imitation gobie restent pour moi le meilleur dans l’eau claire et légèrement teintée. Je passe sur des coloris plus flashy en général tôt le matin et le soir lorsque la luminosité est faible. L’avantage des shads, c’est qu’ils pêchent très bien en linéaire. Le D’Fin va vibrer à la descente et même à très faible vitesse. Une taille en 5 pouces est selon moi idéale. Pour avoir un peu plus de vibrations, j’utilise aussi les Duck Fin avec lesquels le paddle va vibrer avec plus d’intensité.
Grubs : la récompense de la persévérance
On peut penser que les grubs sont un choix classique pour la pêche du sandre. Mais quand, sur une journée, la pêche a été très compliquée, leur apparence de larve ou de petites civelles peut s’avérer un choix attrayant pour les prédateurs. Les couleurs claires comme le blanc fonctionnent bien, mais n’hésitez pas à expérimenter avec des couleurs plus audacieuses pour les journées ensoleillées. Des tonalités tirant sur le gris/argenté ainsi que les pailletés fonctionnent bien. La force des grubs est d’avoir une action de nage légère que j’utilise surtout pour les eaux froides.
Vibrations…
Lorsque la visibilité est réduite, les sandres utilisent principalement leur ligne latérale afin de détecter les vibrations. Choisissez des leurres avec une action de nage subtile qui émettent des vibrations perceptibles. Cela peut inclure des billes internes (rattle), comme dans les Pelagic Shad Daiwa, qui possèdent également de nombreux picots ou appendices tout autour du leurre, lequel entre en vibration à la moindre sollicitation du pêcheur. Badigeonner d’attractant un leurre peut inciter les sandres à mordre en ajoutant un effet olfactif. En conclusion, la pêche du sandre nécessite une approche soignée. Les leurres finesses sont pour moi le choix numéro un dans toutes les conditions, les shad et grubs sont d’excellents choix, chacun avec ses avantages distincts. Assurez-vous d’adapter vos leurres aux conditions locales afin de maximiser votre succès. N’oubliez pas l’importance des vibrations pour stimuler l’instinct de chasse du sandre.