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Pêche du sandre : les vrais détails qui changent tout

Restez méthodique et stratégique dans votre approche et comme Damien, le succès sera au rendez-vous.

Crédit photo Damien Modrak
Ces dernières années, le niveau technique des pêcheurs a bien évolué. Et il est impressionnant de voir que grâce aux réseaux sociaux, les plus jeunes passionnés connaissent certaines bonnes astuces. Pourtant, il nous arrive à tous de passer à côté d’une partie de pêche au sandre. Il convient alors d’apprendre et de comprendre pourquoi ces détails font la différence et cela ne s’apprend pas sur Internet !

Lorsque l’on traque les percidés et notamment les sandres, bon nombre d’erreurs doivent être évitées. Lorsque j’étais enfant, la capture d’un sandre ou d’un brochet était synonyme d’une pêche réussie. Et pourtant, nous pêchions mal, tout comme la plupart des pêcheurs de cette époque d’ailleurs. Nous laissions souvent le hasard faire les choses en pensant que les poissons n’étaient pas actifs, et en remettant à demain de probables captures. Forcément, tôt ou tard, un poisson allait venir se pendre sur l’une de nos lignes. Même si nous prenions beaucoup moins de poissons qu’aujourd’hui, les carnassiers étaient pourtant bien présents. Mais alors, pourquoi nous n’arrivions pas à capturer ? Tout d’abord, car nous ne connaissions pas correctement les habitudes des sandres. Si en période estivale ils sont actifs dans peu d’eau, en hiver ces derniers redescendent dans les profondeurs. Lorsque les eaux sont claires, ces carnassiers n’hésitent pas à passer sous la barre des 10 m d’eau. Sur ces postes profonds, ils restent généralement au contact des boules de poissons fourrage. Mais cela ne veut pas dire qu’ils soient faciles à capturer. De nombreuses erreurs peuvent compromettre nos pêches. Et avec un poisson lunatique comme le sandre, vous n’avez pas fini de vous arracher les cheveux pour trouver la solution du jour. Mais c’est aussi cela qui nous passionne avec ce carnassier. Car chaque détail compte ! Alors voyons ensemble quels sont les trucs et astuces qui vont nous aider à les capturer.

Pour le sandre, plus que pour les autres carnassiers, de tout petits détails font vraiment la différence.
Crédit photo : Damien Modrak

Sans faute sur toute la ligne !

S’agissant du matériel adapté pour la pêche du sandre, deux types d’ensembles se distinguent. Les cannes destinées aux pêches verticales en bateau mesurent généralement de 1,80 à 2 m. Pour les pêches de lancer, les cannes d’environ 2,20 m et plus permettent de mieux garder le contact de la ligne. Pour les pêches du bord, ces dernières mesurent autour de 2,60  m et plus. Mais votre attention doit essentiellement se porter sur les tresses et les bas de ligne. S’agissant des tresses, préférez des modèles en 8 brins qui procurent une meilleure glisse dans les anneaux et une meilleure pénétration dans l’eau. Ayant une section de forme ronde, ces dernières offrent moins de résistance à l’eau. Ainsi les vibrations sont moins importantes et de ce fait, les carnassiers perçoivent moins nos lignes. Pour celles en pêche en verticale, préférez les diamètres compris en 12 et 14/100. Pour le linéaire et autre manié, les diamètres sont légèrement supérieurs avec une préférence pour le 14 et 16/100. Bien adapter le diamètre de sa tresse permet d’augmenter le nombre de touches, notamment sur les pêches verticales. Ce sont justement les vibrations de cette dernière qui vont alerter les carnassiers du piège mis en œuvre. Les sandres ont la faculté de chasser même dans les eaux plus sombres. C’est grâce à leur ligne latérale qu’ils perçoivent la moindre vibration dans l’élément. Mais attention de ne pas tomber dans l’absurdité de pêcher avec des tresses trop fines en 10/100 par exemple. Il faut garder à l’esprit qu’avec des sandres de 50 cm, il n’y aura aucun souci. Mais lorsque vous allez ferrer le sandre de votre vie (10 kg et plus), alors le risque de casse sera trop important !

En hiver sur des postes profonds, les sandres restent généralement au contact des boules de poissons fourrage.
Crédit photo : Damien Modrak

En linéaire

Pour le linéaire, la résistance de la tresse dans l’eau a un impact sur la profondeur et la vitesse de prospection de votre leurre. Mais contrairement à la verticale, cela peut être un avantage en linéaire. À poids égal, un leurre peut évoluer beaucoup moins vite du moment où il est monté sur une tresse de 16 ou en 14/100. Plus elle est épaisse, plus la tresse freine la descente du leurre. Cela nous intéresse particulièrement lors des pêches lentes d’hiver, lorsque les poissons sont léthargiques. Encore endormis par le froid, les carnassiers réagissent beaucoup mieux sur des animations et des récupérations lentes. La tresse est généralement raccordée par un nœud « Albright » à un fil fluorocarbone. Ce fil a deux utilités. La première est d’éviter les risques d’abrasion et de section sur les obstacles. La seconde est de donner une pointe de discrétion à notre leurre. En effet, le fil fluorocarbone a un réel intérêt. Par expérience, il ne faut pas hésiter à changer votre diamètre de fil pour un plus fin, si les touches tardent à venir. Il arrive régulièrement que les sandres restent difficiles à leurrer en 35/100. En eau translucide, ils observent longuement nos artificiels sans les toucher. Le fait d’employer un 28 voire un 25/100, permet donc de déjouer la méfiance du carnassier et ainsi de renouer avec le succès. En période de crue sur les fleuves et rivières, le problème du diamètre du fil ne se pose pas. Mais restez vigilant lorsque l’eau est à peine teintée. Car celle observée en surface peut être différente de celle en profondeur. Et pour l’avoir observé en plongée, il m’est arrivé à plusieurs reprises d’avoir une perception visuelle d’à peine 30 cm à 1m sous la surface et d’avoir au moins 2 m de visibilité à seulement 4 m de profondeur. Cela est dû au changement de température du milieu. Il est donc possible d’avoir une eau à 7°C en surface, et 9°C au ras du fond, ou inversement en fonction des saisons. Ce qui nous impose alors de devoir impérativement faire des tests en action de pêche, dans le choix des diamètres de tresse et dans les couleurs des leurres utilisés.

Gros plan d’un petit rattle glissé dans la queue de ce leurre souple.
Crédit photo : Damien Modrak

Une vraie prise de tête, plombée !

Nous entendons tout sur les têtes plombées (TP). Pour un pêcheur novice, justement, il y a de quoi perdre la tête ! Ronde, ovale, fuselée, sabot, conique, rouge, verte, sable, jaune, orange... mais comment choisir la forme et la couleur de celle-ci ? Tout d’abord, pour vous simplifier la tâche, partez du principe que les formes rondes sont adaptées aux pêches lentes et les formes profilées davantage au courant et aux prospections rapides. Du fait de sa forme, le lest opposera plus ou moins de résistance dans l’eau. De ce fait, il y a une influence sur la vitesse de déplacement du leurre, mais aussi sur la nage. Lors d’une pêche lente, comme une verticale en eau calme et froide, les plombs ronds et ovales sont particulièrement appréciés. Ils facilitent le mouvement du corps du leurre de gauche à droite, « le rolling  ». Sous l’influence des mouvements de la queue, notamment avec les shads, ces artificiels se désaxent facilement. Ce mouvement apporte alors une touche de séduction supplémentaire au leurre qui ne laisse pas les sandres insensibles. S’agissant des formes profilées, elles trouvent leurs avantages dans les pêches plus rapides en eaux profondes, ou dans les zones à fort courant dans les faibles profondeurs. À l’inverse, une TP ronde appuiera sur l’eau et décrochera dans le courant. Les formes rondes sont donc à privilégier lorsque le cours d’eau n’est pas en crue, ou pour une pêche en lac assez lente.

En eau froide, un passage à l’attractant peut changer le résultat de la pêche.
Crédit photo : Damien Modrak

La bonne couleur

S’agissant de la couleur, les coloris « flash » sont à privilégier, lorsque les eaux sont teintées ou troubles. Il faut comprendre qu’un orange ou un jaune fluo peut aussi bien attirer le carnassier que le faire fuir. Tout cela dépend de la teinte et de la clarté de l’eau. Il est difficile de décrire au travers de ces quelques lignes quelle opacité permet l’emploi d’une TP fluo. Mais une tête bien visible va agir comme un « tag » et déclenchera la curiosité des sandres, surtout dans des eaux teintées. À l’inverse, lorsque l’eau est translucide et que la visibilité dépasse les 2 m, alors les TP dites naturelles sont beaucoup plus productives. Dans ces conditions, on remarque que les sandres préfèrent des combinaisons leurre + TP de couleurs neutres. Ainsi le bleu et vert ventre clair, le translucide à paillettes, mais également les couleurs pétrole, marron et vert foncé, sont les plus efficaces. Il faut donc faire des tests car d’un cours d’eau et d’un lac à l’autre, les résultats peuvent varier. Concernant, les TP, un détail peut considérablement modifier le résultat de vos pêches notamment en eaux claires. Il s’agit du signal œil. Trop souvent négligés, les yeux sur une tête plombée donnent vie au leurre ! Et lorsque les eaux sont claires, les sandres n’hésitent pas à suivre nos artificiels sur plusieurs mètres avant de les attaquer ou non. Et le signal œil arrive à déjouer la méfiance des carnassiers. Il fait donc partie de ces détails qui augmentent le nombre de touches. Pour les bricoleurs, n’hésitez pas à coller des yeux sur vos têtes plombées qui n’en sont pas pourvues. Vendus par plaque, ces derniers tiennent correctement sur les TP grâce à de la colle bi-composants de type « Araldite ».

Qui s’y frotte doit s’y piquer !

S’agissant des têtes plombées, certains points doivent attirer votre attention. Notamment la forme, le poids, la couleur, et les yeux. Il faut comprendre que ces critères doivent être pris en compte en fonction des conditions de pêche rencontrées. Que les eaux soient claires ou troubles, sombres ou lumineuses, ou encore basses ou profondes, les têtes plombées employées ne sont pas les mêmes. Bien sûr, si l’on ne veut pas se casser la tête, l’emploi d’une tête ronde classique rapporte toujours du poisson. Mais là, nous parlons des jours où la pêche semble difficile. Je dis bien semble, car en réalité, lorsque l’on trouve la bonne combinaison (poids et couleur de la TP + taille, forme et couleur du leurre) les touches vont se succéder. L’ambiance dans laquelle va évoluer le leurre doit pouvoir orienter votre choix. Pour les pêches rapides, inévitablement, vous allez devoir mettre du poids sur la ligne pour arriver à garder le fond. Ainsi, les poids entre 17 et 28 g sur des têtes profilées sont adaptés. Les TP moins lourdes aux formes rondes et ovales se destineront plus aux prospections lentes. Mais lorsque l’on parle des têtes plombées, il est impossible de ne pas aborder l’armement qui la compose. En effet, un hameçon de qualité doit armer votre leurre. Qu’il soit sur un hameçon simple ou triple, privilégiez toujours des pointes adaptées à la taille du leurre. Pour positionner votre hameçon efficacement, la pointe doit être entre la tête et le corps. Pour cela, divisez visuellement votre leurre en trois parties de même dimension, soit tête, corps et queue. Si les touches sont franches, alors l’hameçon d’une TP peut suffire même s’il est placé en tête. Mais je vous conseille de toujours employer un petit « stinger ». Cette petite empile en fluorocarbone et son triple permettent de ferrer les sandres même lorsque ces derniers prennent le leurre par le bout. Si vous utilisez des têtes à visser, alors l’armement se fait grâce à une empile réalisée en tresse, armée d’un hameçon triple. Une fois de plus, le sandre n’a pas fini de nous faire tourner la tête. Restez méthodique et stratégique dans votre approche. Vous verrez que le succès sera au rendez-vous lors de votre prochaine pêche.

Un triple voleur positionné sous le leurre souple ou dessus, rendra de précieux services lorsque les touches ne sont pas franches.
Crédit photo : Damien Modrak

Quelles sont ls meilleures conditions pour la traque du sandre ?

Les experts sont unanimes : les sandres aiment les temps couverts ! En effet, une journée à basse luminosité sera toujours plus productive qu’un beau temps ensoleillé. Restez également attentif au mouvement de l’eau. En effet, ces poissons adorent chasser lorsque l’eau se teinte. Le lendemain d’une forte pluie peut être excellent pour cette pêche. Mais ces carnassiers détestent les chutes brutales de température. Nous parlons bien de celle de l’eau. C’est d’ailleurs souvent le cas lorsque de la neige tombe et qu’elle se met à fondre. La fonte peut faire baisser la température du milieu de 2 à 5 °C. Il faudra donc plusieurs jours, voire des semaines, aux poissons pour s’habituer à ces nouvelles conditions. Mais il est rare d’avoir toutes les meilleures conditions réunies sur une même journée. Une chose est sûre, pour prendre du poisson, il faut aller à la pêche !

Y a-t-il une animation à retenir ?

C’est souvent la grande discussion entre passionnés. L’animation du leurre peut en effet faire toute la différence lors d’une partie de pêche. Malheureusement, il n’existe pas d’animation pour toutes nos sorties. Sinon cela serait trop facile ! Il faut donc faire des tests. Mais, il faut cependant retenir deux grands principes, actif ou inactif. Les carnassiers actifs vont suivre nos leurres et c’est sur des animations agressives que nous arrivons à les faire attaquer. Aussi, lorsque vous pêchez en linéaire ou en verticale, n’hésitez pas à effectuer des tirées franches et courtes. À la manière de petits ferrages, les poissons réagissent mieux sur nos artificiels. À l’inverse, lorsque les sandres sont inactifs, il faudra jouer sur la discrétion. La subtilité de certains petits coups de poignet peut être la solution des journées froides. N’hésitez pas à rester parfaitement immobile en verticale et surtout avec des leurres de types slug ou fin’s. En linéaire, jouez lentement au ras du fond ! C’est avec la canne basse, avec une récupération espacée de quelques secondes, par tour de manivelle, sans bouger la canne que vous pouvez trouver le succès.

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