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Eviter la casse lors des combats avec les silures

Quoi de plus frustrant que casser pendant un combat avec un très gros poisson. Et d’autant plus qu’il n’est pas si difficile de prendre, en amont, les bonnes mesures afin d’éviter tout souci. Lilian Fautrelle les liste ici.

Première chose pour éviter une mauvaise surprise pendant un violent combat, penser à parfaitement harmoniser l’ensemble de son équipement. Pas simple car le silure est une espèce accessible à un grand nombre de techniques. Concernant les diamètres de tresse, si le 30/100 convient pour lancer les leurres à longue distance, je monte jusqu’au 55/100 pour pêcher à soutenir ou à la bouée. La polyvalence est un leurre. Ferrer à la main un beau poisson avec un ensemble leurre, c’est la casse assurée. Idem pour un ferrage à la bouée sur une canne raide de 500 g équipée d’une bobine initialement prévue pour un blank plus souple.

Faire en sorte que le plomb soit au contact de la poignée et non du blank est une sage précaution.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

La canne

Des casses de canne, on en recense des dizaines chaque week-end sur les réseaux sociaux. Et ce n’est pas parce qu’un modèle coûte cher qu’il est incassable. Pour éviter ça, il est important de garder un angle avec la surface compris entre 8 h et 11 h, 9 étant l’horizontale. Du bord, sur un rush vers le large, restez plutôt canne haute (entre 10 h et 12 h) pour que toute la puissance du poisson ne se reporte pas sur le pick-up du moulinet. Quand un combat s’éternise, on a souvent tendance à soulager son dos en bloquant la canne avec sa seconde main ou, pire encore, sur le franc-bord. À éviter absolument ! En fin de combat, je surveille l’orientation de ma canne, n’oubliant pas qu’un gros silure peut vouloir passer sous le bateau. Quand il vient enfin se rendre, je prends garde à ne pas dépasser ces fameuses 12h critiques. Il convient aussi d’être attentif même en dehors de toute action de pêche. Qui n’a pas immobilisé son armement dans l’accroche-leurre ou la patte d’un anneau, tresse bien tendue le long de la canne, l’ensemble installé dans un repose-canne du bateau ou le coffre de la voiture ? Pendant tous les déplacements, avec les vibrations et les secousses, le plomb n’en finit pas de taper le blank provoquant des impacts, certes insignifiants et invisibles mais dont la répétition à long terme fragilise le blank. Un point de faiblesse qui peut se révéler fatal.

Attention au réglage du frein du moulinet. Il faut à la fois protéger la canne et la tresse.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Le moulinet

Il est essentiel également, pour protéger sa tresse, de bien régler le frein du moulinet, en fonction de votre combo et de votre ligne. Ni trop serré, pour lâcher du lest si nécessaire, ni trop souple pour assurer un ferrage efficace. Pour cela, je préconise une puissance de frein calée à environ 25 % de la résistance linéaire du corps de ligne. Soit 12-13 kg pour une ligne de 50 kg, 8 pour une ligne de pêche au leurre de 30 kg. Ceci étant fait, je ne touche quasiment plus à ce réglage et sans jamais mettre la main sur la bobine pour gagner du temps. C’est seulement lorsque le poisson arrive en surface que je m’autorise à desserrer mon frein d’un tour ou deux, histoire de protéger ma canne, l’angle entre mon scion et ma tresse étant alors dangereusement plus marqué.

Canne, moulinet, tresse et montage forment une chaîne dont le plus faible maillon devra résister.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

 

Le maillon faible

Une chaîne – armement, bas de ligne, corps de ligne, canne et moulinet en l’occurrence – n’est jamais plus forte que son maillon le plus faible. Avec un blank très raide (200-400 g), un moulinet surpuissant (frein à 14 kg), une tresse de 30/100 cédera en cas de surtension. Un moindre mal d’ailleurs puisque votre combo est en quelque sorte protégé par ce fusible. À l’opposé, une ancienne canne à brochet qui semble pourtant costaude (une 80-150 g, par exemple) équipé d’un gros moulinet (12-15 kg de frein) garni d’une tresse de 50 kg, volera en éclats.

La tresse

À chaque poisson pris avec le leurre ou l’appât en fond de gueule, après chaque long et gros combat, j’élimine la partie terminale du corps de ligne. Attention, avec leurs dents particulièrement râpeuses, même les petits poissons peuvent eux aussi gravement endommager les derniers centimètres de la tresse. C’est pourquoi, lorsque je pêche aux vers de terre, technique qui génère de nombreuses captures de petits sujets, j’utilise un bas de ligne en kevlar, plus résistant à l’abrasion. Je supprime néanmoins toujours 10 à 20 cm de ma tresse à chaque petit poisson pris avec un montage bien engamé. Pour les gros, c’est 50 à 60 cm. En début de combat, un silure cherche à garder le fond le plus longtemps possible et la tresse peut frotter sur les pierres et autres obstacles. En cours de combat, les pectorales peuvent frotter à plusieurs reprises contre la tresse et l’endommager partiellement. Pas de regret donc, il faut repartir avec une tresse intacte.

Attention aussi à la tresse qui traîne au fond du bateau.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

En main

Quand je pêche à soutenir, tresse en main, canne posée dans son support ou en appui sur le franc-bord, et que la profondeur diminue ou qu’un écho apparaît bien au-dessus, le jeu consiste à remonter rapidement l’appât. Se forme alors un excédent de tresse que l’on peut déposer dans l’eau (ce que je conseille) ou dans le fond du bateau. Mais le vent, l’excitation ou la déconcentration peuvent perturber cette manipulation, la tresse s’enroulant alors autour du premier élément venu : poignée de trappe, taquet, passant de lacet de chaussure, fermeture éclair, poignée du moulinet ou, pire, anneau de tête de la canne ! À la touche, c’est la casse assurée ! Raison pour laquelle je recommande une fil intérieur pour cette technique, surtout si vous débutez. Ces cannes sont plus grandes, plus lourdes, moins paraboliques qu’une verticalière et donc moins agréables en combat j’en conviens. Mais elles éliminent bien des problèmes.

Il ne faut pas hésiter à renouveler souvent les montages, soumis aux dents rapeuses des silures.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Les montages

Au niveau des montages, une boucle sur un monofilament de gros diamètre est très utilisée pour relier par exemple une tête de ligne et une grosse agrafe. Dans cette agrafe, pendant un combat, le filament est littéralement plié en deux et subit de micro-frottements très agressifs de la part de l’agrafe métallique. Encore un point faible dans notre chaîne auquel il est assez facile de remédier en utilisant des dés siliconés protecteurs de boucle (loop thimbles). On peut aussi simplement doubler puis torsader sa boucle afin de l’épaissir au point de contact. Rien de mieux en effet que ce système d'agrafe pour connecter un montage au bas de ligne, avec la possibilité de le changer rapidement. Lorsque je pêche au leurre (tresse en 30/100), je procède ainsi, en n’ignorant pas que cette agrafe est mon maillon faible. C’est pourquoi je l’élimine systématiquement dès que je passe en 40/100 car ça finit toujours par plier malgré les résistances annoncées. Une solution serait d’augmenter la résistance et donc la taille de cette agrafe qui serait alors trop grossière et indiscrète.

Attention à la solidité des agrafes, maillons faibles des montages par excellence.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Rédhibitoire

Sachant que j’en suis à couvrir la hampe de mes hameçons de gaine silicone pour limiter au maximum tout composant métallique à proximité des appâts, rédhibitoire pour les moustaches de nos silures, ce n’est pas pour installer une énorme agrafe juste devant !

Une boucle réalisée sur un monofilament doublé, c’est un gage de sécurité supplémentaire.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

 

Pas de pitié pour l'hameçon

Rappelons que jamais au grand jamais on ne doit redresser la branche d’un triple même légèrement ouvert ! Pourtant, nous l’avons tous fait par flemme, par souci d’économie, par manque de temps, etc. Pour éviter une casse qui arriverait tôt ou tard, et forcément au mauvais moment, il faut s’imposer de remplacer systématiquement un hameçon au moindre signe de faiblesse.

Les hameçons des leurres doivent faire l’objet d’un contrôle régulier impitoyable.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

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Silures

Magazine n°921 - Février 2022

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