Pêche du silure avec une sonde live

L’arrivée des sondes Live dans le monde la pêche a considérablement bouleversé l’utilisation de nos échosondeurs. Elles ont donné une nouvelle dimension dans l’usage de nos appareils. Pouvoir observer directement les poissons dans leur élément était un rêve de pêcheur devenu réalité. Mais pouvoir les voir ne veut pas dire les capturer ! Nous l’avons vu, depuis l’arrivée de ce matériel, notamment sur les grands lacs, de nombreux poissons trophées ont été capturés. Le Live n’a pas été révélateur d’une nouvelle technique pour autant, mais il nous a permis de traquer des poissons sur des postes où nous doutions de leur présence, notamment la pleine eau. Au silure, cet outil a réellement été une avancée en matière d’observation sur le comporte ment du prédateur. Grâce à ces sondes, nous pouvons rapidement comprendre ce qui intéresse, ou, au contraire, repousse les glanes. Certaines installations doivent alors être effectuées, afin de pouvoir observer au mieux les poissons. Voyons plutôt comment utiliser le Live, afin d’avoir les meilleurs résultats de détection et de mieux présenter nos montages aux silures.

Une détection qui ne laisse aucun doute !

Lorsque l’on traque les silures avec une sonde Live, l’image renvoyée par nos échosondeurs ne laisse aucun doute sur l’identité du poisson détecté. Contrairement au retour d’une sonde 2D, qui positionne le poisson dans la hauteur de la colonne d’eau, le Live permet de suivre les silures arrivant dans tous les axes du bateau. Cependant, de nombreux pêcheurs commettent l’erreur d’afficher uniquement les modes down ou forward sur leur écran. Beaucoup d’informations sont alors perdues, si votre sonde classique en 2D n’est pas activée. Il faut comprendre que ces sondes n’ont pas les mêmes angles de détection ni les mêmes fréquences de fonctionnement. Le mode down consiste à incliner la sonde vers le fond pour détecter les silures arrivant sous le bateau. La sonde inclinée vers l’avant permet au mode forward de détecter les carnassiers vers l’avant du bateau. Ces modes de fonctionnement sont bien différents et, en fonction de vos techniques de pêche, il peut être intéressant de passer d’un mode à l’autre. Pour les traques en verticale, comme le fireball ou en vertiglane, il est évident que le mode down est à privilégier. L’angle de détection s’ouvrant en direction du fond, vous favorisez les détections verticales. Il est alors intéressant de placer la sonde sur l’un des côtés du bateau. Lorsqu’elle est positionnée sur une perche au milieu de l’embarcation, deux pêcheurs peuvent se voir facilement sur l’écran, que ce soit à l’avant comme à l’arrière du bateau. Le mode forward est préféré pour les pêches aux leurres, ou en prospection le long des cassures. Il permet de présenter aux silures un artificiel ou un appât avec précision mais sur l’avant du bateau.

Face au courant

En fleuve, nos bateaux sont souvent placés face aux courants. En arrivant derrière les poissons, ces derniers vont apparaître sur l’échosondeur sous la forme de petites taches. Il faut alors avancer sur eux pour voir les échos grossir. Les silures se trouvant la tête face au courant, vous ne verrez pas leur corps se dessiner tant qu’ils seront sur le même axe que le bateau. En revanche, lorsqu’un poisson change de direction et se place à la perpendiculaire du bateau, et donc de l’axe de détection, alors vous verrez apparaître la forme caractéristique du silure. La puissance de détection de ces sondes est telle que nous pouvons même apercevoir les barbillons des silures. Mais si elles sont performantes c’est parce qu’elles envoient des ondes relativement puissantes. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les silures l’ont déjà bien compris. Dès la perception des ondes, certains poissons n’hésitent pas à changer de position. Cela montre bien que ces poissons à mucus perçoivent mieux les ondes que les autres espèces de carnassiers à écailles. Si les glanes sont sur un côté du bateau, et que votre sonde est placée sur l’arbre du moteur électrique, vous ne pourrez pas les observer sans changer de direction. La fixation sur l’arbre du moteur électrique peut être intéressante lorsque vous pêchez sur des eaux sans courant (plan d’eau ou lac). Mais en rivière ou fleuve, la dérive et le maintien du bateau dans le courant doit être constamment contrôlé. Vous ne pouvez donc pas repérer des poissons et reprendre la position du bateau simultanément. Le fait de tourner votre moteur provoquera automatiquement la perte du signal des silures. Il est donc préférable d’avoir votre sonde positionnée sur une perche, plutôt que sur l’arbre de votre moteur électrique.

Observer pour trouver l’animation du jour

Ce qui fait la force de cette sonde, c’est qu’elle permet de pêcher des silures à vue. Que ce soit en mode forward ou en down, nous pouvons observer les silures évoluer autour de nos leurres et appâts. Il faut donc rester attentif aux comportements des poissons, car ce sont de précieuses informations pour trouver la bonne animation. Quelquefois, les carnassiers arrivent sur nos montages et n’hésitent pas à les attaquer. Dans ce cas, pas besoin de débattre du sujet. Mais la grande majorité du temps, les silures restent méfiants. Ils viennent plusieurs fois à proximité de nos lignes sans les toucher. Il faut alors analyser le comportement du carnassier pour essayer de trouver l’animation du jour. Lorsque le silure arrive par le dessous, c’est généralement la posture idéale pour que ce dernier attaque le montage. N’hésitez donc pas à monter légèrement le leurre ou l’appât lorsque celui-ci est au contact. Cette légère fuite déclenche souvent un coup de gueule de la part du silure. Si le silure arrive sur le côté, restez immobile ou sautillez doucement sur place et laissez le silure approcher. Il peut être intéressant de légèrement tracter le leurre ou l’appât à l’aide de votre moteur électrique. Le fait de tendre la ligne permet de faire glisser la monture vers l’avant. Le poisson dérivant va venir se placer derrière la monture. Cette action aura pour effet de ne pas présenter la tête plombée en premier face au silure.

Immobilité totale

Le silure arrivant par le dessus, il est impératif de monter le plus vite possible, afin de ne pas surprendre le carnassier qui, à 90% du temps, prendra peur et s’enfuira. Une fois sur sa trajectoire, restez immobile avant de tenter une animation. Si certains jours, les silures veulent que nos montages soient animés pour les attaquer, à l’inverse, l’immobilité la plus totale donne également d’excellents résultats. Il faut donc tester l’une ou l’autre pour connaître la tendance du jour. Vous pouvez également observer que les silures ne veulent pas rentrer dans la zone de détection du Live. Cela arrive généralement lorsqu’ils ne sont pas ou peu actifs. Si c’est le cas, alors coupez l’appareil ! En effet, les fréquences su périeures à 1 000 kHz mettent en alerte les silures. Alors, une sonde classique en 50, 83 ou 200 kHz les dérange beaucoup moins. Pour preuve, les poissons n’hésitent pas à rentrer dans le cône de détection du 2D, alors qu’ils n’apparaissent pas dans le Live. En revanche, lorsque les silures entrent en activité, ils diminuent leur méfiance. Ils apparaissent alors plus facilement dans le Live et la pêche à vue devient alors possible. Si vous optez pour une pêche dynamique, la présentation d’un leurre en mode forward peut être intéressante. Les silures restant facilement localisables dans les faibles profondeurs, il est possible de prospecter les bordures tout en jouant avec la trajectoire de faisceau de la sonde. Ainsi, de très jolis glanes peuvent être capturées, notamment en période de crue. Soit en remontant, soit en descendant le courant, vous pourrez repérer les silures en maraude en bordures. Les poissons étant en chasse, les leurres sont souvent attaqués à la tombée. Si les fonds sont peu profonds, le mode landscape est envisageable, à condition que la profondeur ne dépasse pas deux mètres. Au-delà, vous ne pourrez plus visualiser le fond, mais les poissons suspendus restent parfaitement visibles.

Au-dessus de la tête

À l’aide de l’échelle des distances visible sur l’écran, vous pourrez ainsi définir la distance de lancer. Le but étant de tomber quelques mètres devant le silure, afin de revenir devant sa gueule. Généralement, la touche ne tarde pas à se faire sentir dans la canne, et c’est un véritable coup de marteau ! En période d’eau calme, les glanes restent généralement dans le chenal du fleuve ou au milieu du lac. Il convient alors de les traquer à l’aide du mode forward. Les leurres lancés à 2 ou 3 mètres devant le poisson doivent toujours passer au-dessus de la tête du silure. L’ajout de palette sur le leurre est d’ailleurs un précieux atout, afin de faciliter la détection de l’artificiel par le silure. Grâce aux palettes, le leurre va également descendre plus lentement, même avec des têtes plombées relativement lourdes. Le linéaire reste en principe la meilleure récupération dans ce cas de figure. Que vous soyez pour ou contre la sonde Live, elle reste néanmoins un formidable outil de détection pour les passionnés de traque du silure. Cette dernière facilite grandement le travail de localisation des carnassiers. Mais voir les silures ne veut pas forcément dire les capturer. Une fois de plus, le savoir-faire du pêcheur reste la clef du succès.