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Pêche du silure : mars, le temps des vers

La nature se réveille, tout comme l’activité des poissons. Que ce soit du bord ou en bateau, différentes techniques s’offrent à nous pour traquer les silures. En cette période de fermeture, c’est aux vers que de superbes glanes peuvent être capturés.

Si les brochets et les sandres sont dans leur période de reproduction, protégés par la période de fermeture, les silures ne le sont pas ! Il est donc intéressant de profiter de cette activité grandissante des glanes. Les eaux passant la barre des 10°C, c’est alors le moment de tenter votre chance. Comme pour tous les poissons à mucus, la température de l’eau va directement influencer l’activité des silures. Aux premières journées ensoleillées, ils vont se réveiller. Même s’ils ne sélectionnent pas la taille des poissons que l’on va ferrer, les vers ont toujours un pouvoir de séduction redoutable sur les silures…

Plus sportive que la pêche au posé, la «verti-worms» consiste à descendre le courant avec une monture garnie d’une grappe de vers.
Crédit photo : Damien Modrak

Un montage passe-partout mais efficace !

Au posé, que ce soit du bord comme en bateau, le montage des vers décollés reste l’un des plus efficaces. Facile à réaliser, il est constitué d’un plomb coulissant enfilé sur la tresse de corps de ligne en 40/100. Un bas de ligne long de 80 cm est réalisé en tresse de combat de 80 à 100 kg. Une petite astuce consiste à positionner à 10 cm de l’hameçon un petit flotteur afin de soulever les vers du fond. Cela peut être un bouchon de liège ou même un flotteur rond fendu qui est facilement positionnable sur le bas de ligne. Ce dernier peut être immobilisé par deux nœuds simples réalisés de chaque côté. Au préalable, deux petites perles en plastique sont placées entre les nœuds et le bouchon. Il est également possible d’employer des flotteurs sous-marins à ailettes. Ces petites ailettes permettent au flotteur de tourner sur lui-même afin d’émettre des vibrations. N’étant pas animé par le pêcheur et n’étant pas considéré comme un leurre, il est possible d’utiliser le flotteur à ailette, même en période de fermeture. Concernant l’hameçon, ce dernier doit être des plus solides et spécifiques. Il ne faut pas perdre de vue que nous traquons les silures ! Une grosse grappe de vers est alors constituée pour appâter ces gloutons. Environ cinq gros lombrics sont nécessaires, afin d’avoir une belle proposition sur l’hameçon. Il est également possible d’employer des pellets en plus des lombrics. Le cocktail bouillettes (ail/ foie) + lombrics donne toujours de bons résultats. Mais le résultat de cette traque dépend souvent de l’accoutumance des poissons. En effet, si la zone n’est que rarement pêchée par les carpistes, les silures ne sont pas forcément habitués à venir ramasser des friandises sur le fond. C’est pourquoi il est intéressant de préparer votre pêche grâce à un amorçage conséquent. Nous lançons des bouillettes car ces dernières sont beaucoup plus faciles à projeter à plusieurs dizaines de mètres de la berge que des vers. Plus denses, elles tombent rapidement vers le fond et surtout ne seront pas dévorées par les petits poissons, à l’inverse des vers.

Les vers n’intéressent pas que les petits silures !
Crédit photo : Damien Modrak

Misez sur les obstacles et les ouvrages

Les silures sont des poissons opportunistes et ne sont jamais bien loin de leur garde-manger. Il n’est donc pas nécessaire de lancer vos lignes sur de longues distances. Si vous connaissez des tenues de gros poissons blancs, il y a fort à parier que les glanes ne sont pas loin. Vous pouvez être le meilleur pêcheur du monde et avoir les meilleurs appâts, mais si vous ne pêchez pas sur les poissons, vous n’aurez jamais de touche ! Une digue, un arbre, une pile de pont, bref tous les obstacles au courant peuvent être des postes potentiellement intéressants pour tendre nos lignes. Il faut toujours positionner ses montages entre le courant principal et les remous. Quelle que soit la largeur du cours d’eau, les silures aiment venir se positionner dans les pentes. Que ce soit en entrée ou en sortie de fosse, il y a toujours quelques poissons à prendre. Veillez à toujours bloquer solidement les supports de cannes dans le sol. Si, certains jours, les silures font des touches discrètes, inversement certains départs peuvent être foudroyants ! Et une canne peut rapidement partir à l’eau. Aussi, l’emploi de moulinet débrayable peut être intéressant sur ce type de pêche. Si vous pêchez en bateau, n’ayez pas peur de positionner votre embarcation à une vingtaine de mètres du poste (ancré à l’aide soit du moteur électrique, soit d’un lest et d’une corde). Vous lancerez vos lignes sur l’arrière du bateau. Le frein légèrement desserré mais pas trop, une tension doit être présente sur la ligne afin de piquer le silure lors du départ. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est plus intéressant de pêcher à plomb fixe que coulissant. Ainsi, sous le poids du lest (200 à 400 g) le silure va se piquer. Il peut être également intéressant de pêcher en plomb perdu. Pour ce faire, privilégiez l’emploi de cailloux afin de ne pas laisser de plomb au fond de l’eau. Il est toujours important de prendre soin de nos cours d’eau.

Damien vous conseille un ensemble casting pour la pêche en verticale.
Crédit photo : Damien Modrak

Une verticale aux vers…

Plus sportive que la pêche au posé, la « verti-worms » consiste à descendre le courant avec une monture garnie d’une grappe de vers. Souvent réalisés par les pêcheurs de silure eux-mêmes, ces montures sont en corde à piano de 90/100, montées sur des olives de 30 à 100 g, en fonction des conditions de pêche. Bien sûr, il est possible d’employer une tête plombée spécifique. Mais la présentation des vers sur un hameçon épais reste assez mauvaise. De plus, vous allez perdre énormément de lombrics qui vont s’arracher. Il est alors préférable d’employer un plomb poire et une petite empile en tresse de 50 kg de 15 cm. Le triple est alors passé sur l’empile boucle dans boucle. Peu sélective, cette technique permet de capturer beaucoup de petits poissons. C’est grâce à nos échosondeurs que nous pouvons apercevoir les silures. Préférez le réglage de la fréquence en 200 kHz plutôt qu’en 83 ou 50 kHz, Le cône étant réduit (cône de détection de 2 m de largueur sur un fond de 10 m), vous allez alors pêcher plus précis sur les échos qui apparaîtront sous le bateau. Une fois que le poisson apparaît sur l’écran, il suffit alors de vous aligner rapidement sur l’écho afin de présenter la grappe devant le nez du poisson. Une fois à la même hauteur que le prédateur, vous pouvez soit rester immobile, soit animer lentement par de petites amplitudes. La touche peut ne pas arriver immédiatement. Les silures peuvent suivre sur plusieurs dizaines de mètres avant d’attaquer. Mais, quelques fois, les silures restent immobiles, posés au tapis, et ils sont quasiment indétectables. Alors, n’hésitez pas à raser le fond avec vos lignes. Il n’est pas rare que la monture soit aspirée par un gros spécimen. Et c’est sur un matériel relativement « light » que les sensations sont les meilleures. En bateau, il est possible de suivre les silures durant le combat. Alors, une canne d’environ 150 g de puissance va suffire pour combattre ces poissons. Une tresse de minimum 20/100 doit équiper votre moulinet. Aussi, les ensembles casting sont assez agréables pour cette traque. Enfin, s’agissant du bas de ligne, vous pouvez utiliser soit du fil fluorocarbone de 45 à 60/100 soit de la tresse de 45 à 60 kg. Même en période de fermeture, il serait dommage de ne pas profiter de ces bons moments de pêche que nous procurent les silures. Alors tentez votre chance et suivez nos conseils, car même dans le froid de l’hiver, il y a toujours moyen de se réchauffer au travers d’un beau combat.

N’hésitez pas à raser le fond avec vos lignes. Il n’est pas rare que la monture soit aspirée par un gros spécimen comme celui-ci.
Crédit photo : Damien Modrak

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Magazine n°137 - Mars & avril 2024

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