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Quelles techniques pour pêcher le silure du bord ?

La discrétion des pêches depuis le bord permet de toucher régulièrement de très gros sujets, beaucoup plus méfiant.

Crédit photo Lilian Fautrelle
De nombreux pêcheurs pensent que la traque du silure se pratique nécessairement depuis un bateau. Pourtant, il existe de nombreuses techniques pour mettre en place une stratégie à partir des berges.

Bien qu’elle fût démocratisée en France à travers de multiples techniques en bateau, la pêche du silure ne rime pas systématiquement avec grosse embarcation et électronique à gogo. Au contraire même, les approches du bord, plus insistantes et discrètes à la longue, sont des choix de tout premier ordre pour débusquer régulièrement de vrais gros golgoths.

La quête des postes

Dans cette recherche des silures depuis la berge, la première étape est de se lancer dans une prospection de terrain afin de débusquer de bons postes à pêcher depuis le bord. Pour être sélectionné, le secteur doit nécessairement cumuler au moins trois atouts. Le premier est son potentiel de tenue des silures, le second la possibilité d’exploitation et le dernier est ce que j’appelle la décence de pratique depuis le poste. Cela fait donc beaucoup plus de critères à vérifier pour choisir un hot spot depuis la rive comparativement aux approches en bateau. Mais ce jeu en vaut la chandelle car l’installation se fait pour une durée bien plus longue. Vos postes de pêches doivent s’articuler autour de points d’intérêts potentiels dans le biotope pour l’espèce silurus glanis.

Sur les secteurs navigables et par respect de tous, il est tout à fait possible de pêcher loin par soucis de discrétion en tendant sur sa propre berge et non celle d’en face !
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Haut potentiel

En automne, je sélectionne mes postes en fonction de la période de pêche couplée aux conditions météo. Les journées avec des piques de douceur ensoleillée, je vise les hauts-fonds, les bordures scabreuses, les petites plages pleines de vie, les arbres noyés et les derniers herbiers lorsqu’ils ne se sont pas encore détachés qui retiennent parfois quelques groupes de poisson fourrage. Je m’organise pour être en action de pêche au moins une heure avant les heures les plus chaudes de la journée, afin d’être en place et parfaitement silencieux sur les probables périodes de chasse qui se réduisent au fur et à mesure que l’automne fait place à l’hiver. Je ne délaisse pas pour autant les passages plus nuageux, gris et froids. Dans ce cas de figure, ce sont les postes de tenue qui retiendront toute mon attention et ma stratégie s’emploiera à présenter mes montages au plus près des silures inactifs. Les fosses, les piles d’ouvrage, les tombants bien prononcés par exemple seront mes cibles de prédilection comme mentionné dans le premier encadré.

Observer la rivière

Lorsque l’on officie uniquement depuis la berge, il n’est plus possible de tout baser sur les retours de l’échosondeur pour découvrir le fond de son secteur. Il va falloir scruter la surface de l’eau pour détecter et décrypter ce que raconte la rivière. Des vaguelettes qui se forment perpendiculairement à un écoulement laminaire, un gros bouillon au milieu d’une grande veine lisse, des particules en surfaces qui semblent remonter en sens inverse de l’avalaison sont autant d’indices qui trahissent des postes d’intérêt comme une chute de grève ou de radier, un cassant marquant le début d’une grosse fosse, ou encore un contrecourant plus calme à l’abri de la veine d’eau principale. La pêche du silure depuis la berge dans son plus simple exercice est avant tout une excellente école pour développer le sens de l’eau chez chacun d’entre nous.

Exploitable ?

Afin de sélectionner un bon poste du bord, il ne suffit pas de valider un secteur d’eau favorable à pêcher. Ce premier paramètre doit également se coupler avec la présence d’un profil de berge pas trop hostile pour vous accueillir ainsi que votre matériel. L’endroit choisi doit vous placer à portée du poste cible en fonction de vos possibilités de déposes ainsi que je le rappelle dans le second encadré. Pour finir, il ne vous reste plus qu’à vous assurer que votre plan d’action envisagé sera garant d’une bonne pratique et du respect de tous les usagers de la rivière. Ce que j’appelle la décence, afin que la pêche du silure depuis la berge ne soit pas stigmatisée et certaine pratique interdite. Il est primordial de ne pas couper les chenaux de navigation, de tendre à des distances déraisonnables ou de ne pas barrer des rivières d’une berge à l’autre avec des corps de ligne en tresse à des hauteurs dangereuses pour les autres usagers de la rivière !

Le choix du poste est crucial : ici un arbre noyé prometteur avec un angle de berge permettant d’aller faire dériver un flotteur qui se calera de lui-même contre l’obstacle de surface.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Les meilleures techniques

Une fois son secteur ciblé et l’emplacement déterminé, il est l’heure de choisir la technique ou les combinaisons de techniques à mettre en œuvre. Pour ma part, le choix se fait dans le prolongement de la réflexion concernant le poste, elle-même en adéquation avec les conditions environnementales. Dans le cadre d’un automne prenant forme d’un été indien tardif, je privilégie des techniques permettant de présenter des appâts suspendus dans la couche d’eau ou franchement décollés du substrat comme la pêche au cassant et le flotteur sous-marin.

« Cassant et float-soum »

Dans ces deux techniques, je privilégie l’emploi comme appâts de poissons vivants qui générèrent de belles vibrations et sont capables par ces signaux d’attirer des silures de loin. Je mise ici réellement sur des conditions favorisant les déplacements, l’alimentation et la digestion des silures avec des périodes de chasse encore dynamiques. C’est d’ailleurs en ce sens également que j’ai choisi le poste. La pêche au cassant ne peut difficilement être mise en place autrement qu’à l’aide d’une petite embarcation permettant d’installer sa ligne avant de rejoindre son poste du bord.

Lorsque les eaux se refroidissent, il faut privilégier les postes de tenue et de repos des poissons qui sont moins actifs.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Plusieurs variantes

Pour la pêche au flotteur sous-marin, il existe plusieurs variantes de montage en fonction des capacités de mise en œuvre. Lorsque j’ai la possibilité de déposer ma ligne depuis un petit pneumatique ou un float tube, j’emploie des pierres perdues en guise de lest. Avec une telle masse, les montages restent bien en place et son inertie à la touche permet un autoferrage très efficace. Il va de soi que lancer de tels dispositifs n’est pas envisageable ! Si je ne dispose pas d’une embarcation, j’utilise une plombée classique avec un dispositif de lest perdu en cas d’accroc dans le sol et des petits flotteurs sous-marins de 10 à 30 grammes, nécessitant également d’être plus minimaliste dans la taille des appâts choisis. Dans ce dernier cas de figure ou lorsque je n’ai pas d’appâts très vibrants à disposition, je n’hésite pas ici à utiliser des flotteurs sous-ma rins à hélices qui vont amplifier les mouvements de ma présentation et les vibrations générées.

Sur le fond

À l’inverse, pour des pêches d’automne avec des météos et des conditions qui glissent progressivement sur l’hiver, je privilégie des offrandes très olfactives mais moins mobiles à proximité directe du fond, au plus près des silures engourdis par le froid. Une bonne vieille plombée à peine revisitée présente un petit vif, un joli mort, des tripes, du foie ou encore des vers de terre et des lanières d’encornet. J’utilise ici sans parcimonie les préparations de type Deeper à base de sang et de foie. Avec les faibles températures, leur texture est très poisseuse et accentue parfaitement tous mes appâts, y compris mes poissons morts.

La pêche depuis le bord permet de faire le siège de secteurs productifs et de mettre en place une stratégie d’amorçage notamment.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Encore plus de temps ?

Dès lors que la possibilité d’une session de plus de trente-six heures se dessine, la stratégie de pêche avec des bouillettes Hybrid spécifiques pour les eaux froides m’intéresse particulièrement. En effet, en cette saison, soit vous avez la possibilité d’amorcer régulièrement votre poste ce qui n’est que rarement mon cas, soit il est nécessaire de se donner le temps de faire rentrer les silures sur votre coup et qu’ils identifient la zone de pêche comme une opportunité d’alimentation facile. Les appâts Hybrids spécifiques sont conçus pour rester attractifs et permettre une diffusion maximale des arômes dans des plages de température d’eau comprises entre 0 et 10 °C : idéal pour l’automne. Dans cette optique, j’affectionne tout particulièrement les recettes aromatisées « Monster crabe » et « Halibut » qui dégagent de fortes odeurs carnées.

Facile à lancer

L’avantage de cette approche c’est qu’elle met en œuvre un matériel légèrement plus fin que les précédentes ce qui offre des performances de lancer bien supérieures. Un atout indéniable lorsque l’on ne peut pas s’appuyer sur une petite annexe pour déposer ses lignes. Avec cette technique, j’utilise des cannes typées pêche de la carpe de 320 à 350 cm pour une puissance de 3 à 3,5 lbs, un corps de ligne de 0,30 à 0,35 mm en tresse et des plombs de 200 à 250 grammes. Pour la présentation des offrandes, un montage au cheveu là encore typé carpe est idéal. Finalement, peut-être le nec plus ultra de la pêche du bord lorsque l’on est dépourvu d’embarcation pour tendre ses lignes, qui plus est lorsque l’on combine cette stratégie avec de petits appâts vivants !

Petit bateau

La pêche du silure depuis la berge peut très bien s’effectuer dans son plus simple appareil, uniquement à pied, en lançant ses montages sur les spots ciblés. Néanmoins, un équipement de flottaison accessoire permet d’élargir considérablement le champ des possibles et des techniques en déposant son montage avec précision et discrétion. Un petit pneumatique avec une paire de rame, un float tube, un kayak, une petite barque sont autant d’alliés pour une pêche du bord chirurgicale.

 

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