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Carpe au posé : la pêche hivernale

Tant qu’il ne faut pas briser la glace, pêcher la carpe reste possible en hiver, contrairement à ce que l’on a longtemps cru. Eric nous indique les bons postes et les créneaux horaires à ne pas rater !

Même en pêchant approximativement, on peut assez facilement prendre des carpes à la belle saison, tandis que l’hiver, il faut vraiment pêcher juste pour espérer échapper à la bredouille. La raison est simple : avec le froid, les carpes se déplacent moins, mangent moins, donc mordent moins ! Voilà pour la théorie. Mais ne pas se confronter à la pratique, c’est se forger des convictions  : « les carpes s’envasent, de toute façon elles ne mangent pas… » En partant de ce principe, on laisse les cannes au fourreau hiver après hiver et fatalement, on ne prend rien… Et pourtant, comme Henri Limouzin et Dominique Audigué le rappelaient il y a trente ans (La carpe, poisson de sport, 1990), le premier article technique sur la pêche de la carpe en hiver paru outre-Manche date déjà de 1963 ! Qu’en est-il 60 ans plus tard ?

Au soleil

Si les techniques ont évolué, il demeure un invariant : pour espérer prendre des carpes, le secret est plus que jamais de pêcher là où elles sont et pendant les meilleurs créneaux. Et s’il y a bien un critère qui me poussait à poser une journée de RTT pour sortir les cannes l’hiver, c’était la météo. Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que s’il faut du soleil pour réchauffer nos carcasses immobiles derrière les cannes, c’est pareil pour les carpes ! Ça se traduit par un ciel dégagé, idéalement sur plusieurs jours, donc avec des nuits fraîches et des gelées matinales. Avec ces grandes amplitudes thermiques ça ne vaut pas vraiment la peine de pêcher de nuit, par contre lorsque le soleil tape sur votre berge les carpes y viendront si elles y trouvent de quoi manger. Je sais, c’est à l’opposé de convictions établies depuis longtemps, comme de chercher les carpes dans les grandes profondeurs l’hiver, basées sur des théories liées à des histoires de densité de l’eau en fonction des températures… Bref, cherchez les zones les plus chaudes, peu profondes et ensoleillées, il y a de grandes chances qu’elles y soient.

Engourdies par l’eau froide, ces carpes ont trouvé refuge dans des bois morts. Un beau rayon de soleil peut les sortir de leur torpeur. 
Crédit photo : Underfishing

Appâts et amorçage

On dit souvent qu’il faut que les appâts soient digestes l’hiver, pour recouper la théorie du temps de digestion allongé. Je ne suis pas là pour les nourrir : pas ou très peu d’amorçage, je pêche pour un poisson. Si une carpe est dans le secteur et qu’elle ne venait à manger qu’une chose, ce doit être l’esche. Quand on regarde des vidéos subaquatiques, on constate que même à la belle saison les carpes mangent un appât par-ci par-là, elles s’en vont, reviennent… L’hiver, tout ce petit manège est réduit et ce n’est pas du tout sûr qu’elles repassent à table de sitôt. C’est pour cela que je mise sur le choix du poste mais aussi sur l’attractivité : j’esche une petite bouillette flottante très visible, décollée de la hauteur de l’hameçon et maintenue par une cendrée de 2 ou 3 g pour assurer le pré-piquage, que j’accompagne d’un filet soluble garni de farine ou des microparticules (bouillettes écrasées, micro-pellets de 6 et 3 mm…) qui vont servir de support à un attractant. Il en existe de nombreux dans le commerce, qui peuvent être sucrés ou contenir des acides aminés, voire des traçants qui attisent la curiosité naturelle des poissons.

Le même montage

Même si les eaux sont généralement claires (hors période de crues) et les poissons un peu au ralenti, je n’affine pas spécialement mes montages. Je précise cela, de façon non dogmatique, pour deux raisons. Certes, les poissons sont moins mobiles, oui les touches peuvent être plus discrètes, un coup de nez dans le scion, un bip, mais cela ne justifie pas d’utiliser un montage moins performant l’été pour ne le réserver qu’à l’hiver, cela n’a pas de sens… La seconde raison, c’est que je ne pense pas que les poissons soient vraiment plus tatillons, au sens de plus précautionneux, ils sont juste engourdis ce qui explique qu’ils soient un peu plus statiques à la touche. Si le scion bouge, je n’hésite pas, je ferre. Personnellement je ne change rien ou pas grandchose, je pêche comme d’habitude avec un hameçon de taille 4, très piquant. Je suis juste très intransigeant sur le piquant car vu le peu de touches et le mode statique des poissons, cela peut faire en fin de journée la différence entre une carpe et une bredouille.

Non, les carpes ne s’envasent pas au cœur de l’hiver ! Elles se nourrissent encore, en témoigne cette belle capture.
Crédit photo : Eric Deboutrois

Bien au chaud

L’hiver, j’aime bien aller pêcher sur la petite rivière en bas de chez moi. Parce que je la connais comme ma poche et que je sais donc où se tiennent les poissons. Pour mettre toutes les chances de votre côté, je vous conseille de faire de même : pêchez une eau que vous connaissez déjà, ou à défaut un tout petit plan d’eau, un bief de rivière plutôt court. Il sera plus facile de trouver les poissons. Souvent je ne pêche qu’à partir de 10 heures et jusqu’à la nuit tombante, parfois, je réduis même ce créneau de 13 à 16 heures. Il y a quelques années, je passais des week-ends entiers parfois sous la neige, les moulinets gelaient et les détecteurs restaient très souvent muets… Dans tous les cas, il faut évidemment s’équiper pour affronter le froid et résister à l’envie de rentrer prématurément à la maison. La meilleure technique reste celle de l’oignon. Au contact de la peau un sous-vêtement technique à manches longues respirant, souvent, j’ajoute par-dessus un t-shirt puis un polaire ou un sweatshirt. Enfin, dernier conseil, si vous pêchez de nuit ou que vous utilisez un système de chauffage d’appoint dans votre toile de tente, faites très attention au risque d’intoxication, il y a tous les ans des accidents graves. Une carpe d’hiver se mérite, mais pas à n’importe quel prix

Réflexion

Pour bien pêcher dans l’eau, il faut déjà bien pêcher dans sa tête ! Si les eaux sont claires et que vous pensez que vous pêcherez mieux avec un bas de ligne en fluorocarbone qu’en tresse, mettez-en. Si vous voulez diminuer la taille des esches au prétexte que les poissons mangent moins et par conséquent celles des hameçons, ils n’en piqueront que mieux. À ce compte-là, faites-le aussi l’été !

 

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Magazine n°945 - février 2024

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