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Pêche de la carpe au posé : quelle canne choisir ?

Longueur, puissance, action, choisir une canne pour la pêche spécifique de la carpe au posé demande réflexions et connaissances car le vocabulaire est parfois technique. Eric nous guide avec simplicité.

Peut-être aurais-je dû commencer par être un peu plus matérialiste et vous parler des cannes, moulinets ou détecteurs ? J’avais d’abord envie de vous donner l’envie de (re) pêcher la carpe ! Si c’est le cas et que vous vouliez mettre ne serait-ce qu’une seule canne à carpe à côté de votre modèle au coup, à sandre ou au feeder, comment la choisir ? L’offre est pléthorique, tant en longueur qu’en puissance et en action (et en prix !) Passons en revue quelques caractéristiques qui, vu que les cannes à carpe modernes sont nées en Angleterre, sont exprimées en pieds (foot en anglais, 1 ft = 30,48 cm) voire en pouce (inch en anglais, 1’’ = 2,54 cm) et en lbs pour la puissance (1 lbs = 0,454 kg).

Longueur

Si l’on devait synthétiser, disons que pour lancer très loin, les grandes cannes sont plus performantes, alors que pour combattre les petits modèles offrent moins de bras de levier au poisson et facilitent le combat pour le pêcheur. C’est clair que la maniabilité d’une canne est grandement facilitée lorsqu’elle est courte et son encombrement réduit lorsqu’elle est en plusieurs brins, deux, plus rarement trois. Les blanks à emmanchements inversés sont les plus courants bien que sur les plus petits modèles reviennent en force ceux avec un talon télescopique pour gagner en taille. Concernant la longueur, elle peut aller du simple au double en fonction des usages spécifiques recherchés.

Action

C’est la courbe que décrit la canne avec un poisson au bout. Soit il n’y a que le premier tiers ou quart qui plie, on parle alors d’une action de pointe (les pêcheurs de carnassiers parleraient d’action rapide, fast voire extra fast). Soit c’est toute la canne, en réalité les deux tiers environ, du scion au porte-moulinet, qui réalisera une courbe régulière. On parlera alors d’une action parabolique ou slow. Entre les deux, si la canne plie sur la moitié, on parlera d’action semi-parabolique ou moderate. L’action caractérise à la fois la souplesse ou la raideur de la canne, mais aussi sa capacité à lancer. Plus la canne est raide et puissante et plus elle aura d’aptitude à lancer.

Une canne plus longue permet d’allonger la distance des lancers, un atout dans les grands plans d’eau.
Crédit photo : Eric Deboutrois

Puissance

Elle se mesure lors d’un test de courbure (test curve) en livres anglaises (lbs). Cela correspond au poids qu’il faut pour courber la canne à 90°, entre le scion et le talon. Plus le chiffre est élevé, plus la canne supporte des charges lourdes, donc de gros poissons. Les puissances des cannes à carpe vont de 2,5 jusqu’à 3,5 lbs voire plus pour les cannes à spoder qui permettent de lancer un récipient contenant des graines ou bouillettes à longue distance et qui s’ouvre à l’impact sur l’eau. La puissance de la canne conditionne aussi le grammage que l’on peut propulser sans risquer d’exploser le blank. Sur les cannes carnassiers, la plage de poids est indiquée en grammes, pas sur nos cannes à carpe. Une formule permet néanmoins d’estimer le grammage optimum pour atteindre la plus grande distance, en comptant 8,5 g pour 0,25 lbs de test curve. Attention toutefois, comme les valeurs indiquées de test curve ne reflètent pas toujours la réalité et que cette formule n’est qu’empirique, le grammage calculé restera approximatif, le mieux étant de faire des essais, progressivement. Ce qui ne veut pas dire non plus que vous ne pouvez pas envoyer plus lourd, mais en faisant un geste plus lent, plus ample.

Équipement

Les cannes à lancer sont bien évidemment équipées d’anneaux, en plus ou moins grand nombre et de plus ou moins bonne qualité et d’un porte-moulinet. Le nombre d’anneaux influe sur la courbure de la canne pendant le combat, plus il y en a, plus la courbure est régulière à tendance parabolique. Mais le nombre d’anneaux augmente aussi le poids de la canne ainsi que les frottements, deux critères contre-productifs au lancer. Les modèles actuels recherchent le meilleur compromis, en général autour de six anneaux. En contrepartie, cela permet d’augmenter la qualité (légèreté des matériaux, meilleure glisse, résistance à l’abrasion) en restant dans des prix abordables. Là encore, c’est votre style de pêche (à lancer, à déposer) et la taille de votre porte-monnaie qui vous orienteront. La tendance est d’avoir des anneaux de grand diamètre (40 voire 50 mm au départ et 16 mm en tête) tout en cherchant à gagner en finesse pour rester dans des poids acceptables. Le prix final s’en ressent.

Qu’est-ce qu’une bonne canne ?

« Une bonne canne à carpe doit avoir le tempérament d’un homme de caractère énergique. Elle doit être plutôt raide, plier seulement à propos de façon ferme, et se redresser vivement toujours. Elle doit être solide d’abord, et ensuite, aussi légère que pourra le comporter le respect de la solidité, qui doit être entière et absolue. » C’est ainsi que dans les années trente, le docteur Ernest Sexe commençait son chapitre consacré au matériel et à la canne à carpe. En fait rien n’a vraiment changé, sauf évidemment les matériaux puisque nous sommes passés du bambou au carbone, en passant par la fibre de verre.

 

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Magazine n°943 - Décembre 2023

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