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Comment déterminer la taille du plomb de touche, le petit dernier !

L’équilibrage d’un flotteur n’est pas sans incidence sur le comportement de l’esche. L’agencement de la plombée joue un rôle primordial dans la réussite d’une partie de pêche. Pierre-François Deschepper, grand champion belge reconnu pour ses qualités de tacticien, coupe toujours les cheveux en quatre et nous explique comment il détermine la taille du « petit dernier ».

Qu’on opte pour des plombs sphériques, cylindriques ou encore un ensemble mixte olivette/plombs, le « plomb de touche » est un élément clef. Mais qu’est-ce que l’on nomme ainsi ? C’est tout simplement le dernier lest situé à l’extrémité du montage, au plus près du bas de ligne et de l’hameçon. En fait il peut s’agir d’un plomb unique ou d’un groupe de lests, voire de la plombée en intégralité. Nous dirons donc plutôt le ou les plombs de touche, s’agissant toujours de la masse située au plus près de l’hameçon. Pierre-François Deschepper y attache une très grande importance et revient sur ce sujet pointu et très vaste. « Il convient d’y apporter une attention toute particulière et surtout de toujours être capable de moduler sa plombée en cours de pêche, afin de pouvoir faire preuve de réactivité pour coller au mieux aux circonstances du moment. Le but est de s’assurer un rythme de touches constant. » Encore faut-il les déceler au mieux et c’est justement le rôle d’indicateur du plomb de touche qui devient primordial.

Le plomb de touche, si petit parfois, mais qui a une incidence énorme sur la réussite. C’est aux petits détails qu’on reconnaît les grands champions !
Crédit photo : Olivier Wimmer

Marquer la touche

Après l’hameçon, ce ou ces plombs sont les premiers en contact avec le poisson et ce sont eux qui vont donc retranscrire au pêcheur, par l’intermédiaire du flotteur, la touche et plus généralement ce qui se passe près de l’esche. La première mission du plomb de touche est donc de marquer la touche (d’où son nom) principalement par un enfoncement de l’antenne, mais aussi par des relevés plus ou moins prononcés. Pour choisir la taille de ce plomb, on se réfère simplement à la portance du flotteur. Il existe donc une équivalence théorique entre les deux. En effet, la taille du plomb de touche doit être suffisante pour avoir une incidence sur le type et aussi la qualité de la touche (enfoncement ou relevé) au moment où le poisson engame l’esche. La sensibilité du flotteur intervient ici également. « On considère que plus un flotteur est sensible (il ne demande qu’à couler), plus il s’accommode d’un plomb de touche léger. La nature et le diamètre de l’antenne sont donc des critères qui influencent eux aussi le choix du plomb. »

Petits ou gros poissons, chaque approche exige sa plombée et dans tous les cas, une indispensable faculté d’adaptation.
Crédit photo : Olivier Wimmer

Présenter et stabiliser l'esche

Le plomb de touche doit également assurer une présentation bien déterminée de l’appât que ce soit au niveau de la mise en place de la terminaison de la ligne ou de sa « stabilité ». À ce propos, Pierre-François note également que « la distance entre l’hameçon et le plomb de touche est un critère déterminant ». Un bas de ligne plus long offre davantage de souplesse et a contrario un plus court offre une mise en place plus rapide. Tout comme un plomb de touche « lourd » assure une descente rapide de l’appât et fait en sorte qu’il subisse moins les effets des courants de fond. Inversement, un plomb léger engendre une descente lente et « bride » beaucoup moins l’esche. Ces critères de présentation sont déterminants pour déclencher des touches. Il convient donc d’être réactif et de pouvoir, au besoin, modifier l’agencement de la plombée. En accolant un ou plusieurs plombs de touche, il est possible de moduler instantanément la masse de celui-ci, de varier la plombée intermédiaire et de s’adapter aux changements de conditions rencontrées (vent, courant, humeur des poissons…).

Pierre-François utilise des formes conventionnelles de flotteurs, mais avec des antennes différentes pour coller au mieux aux conditions du jour.
Crédit photo : Olivier Wimmer

Quelle taille  ?

On peut posséder dans nos casiers de ligne des flotteurs de portance identique, mais surmontés d’antennes de nature différente. Le plastique, plus polyvalent en matière de visibilité, tous diamètres confondus, peut être remplacé par des antennes métalliques si l’on souhaite gagner en sensibilité. Afin de conserver cette fameuse cohérence, il ne faut pas hésiter à diminuer ou à augmenter d’une voire deux tailles en fonction de la sensibilité de l’antenne. Voici un exemple concret pour un flotteur de 1 g équipé d’antennes différentes. Si le flotteur est équipé d’une antenne plastique pleine de 0,9 mm, choisissez une taille n°10 en plomb de touche et n°8 si c’est une antenne plastique creuse de 1,2 mm. Pour une antenne métallique de 0,6 mm, c’est la taille 12 qui est préconisée.

Notre champion est précis dans toutes ses approches. Il utilise très fréquemment la coupelle d’amorçage pour déposer la juste quantité au bon endroit.
Crédit photo : Olivier Wimmer

Une plombée modulable

Pouvoir moduler la position de ses plombs sur la ligne est indispensable. Le premier conseil de Pierre-François est d’utiliser des plombs de qualité, parfaitement fendus et calibrés. Il est indispensable que les plombs puissent être mobiles, sans pour autant abîmer le Nylon évidemment, et sans qu’ils bougent de manière intempestive. Il existe différentes astuces pour pouvoir mouvoir ses plombs sans blesser le Nylon. Vous pouvez pincer une première fois le plomb, toujours à l’aide d’une pince évidemment, puis faites-le pivoter d’un quart de tour et repincer légèrement sur la fente cette fois. Une légère ouverture se crée alors, permettant de bouger le plomb. Seconde astuce, pincer l’ensemble de vos plombs sur deux brins de votre corps de ligne joints. Une fois l’équilibrage réalisé, extrayez le brin de Nylon en trop. Le coulissement des plombs est alors idéal. De quoi jouer sur cet élément capital en cours de pêche pour connaître le succès !

Une jolie bourriche, variée, qui témoigne de l‘importance de lignes soigneusement montées et parfaitement bien équilibrées. Bravo Pierre-François !
Crédit photo : Olivier Wimmer

Montage pêche rapide

Dans certains cas, signalons qu’il est parfois utile de pêcher sans plomb de touche, tout du moins sans un plomb de touche unique. La totalité de la masse de plomb est alors regroupée relativement près de l’hameçon, en règle générale, elle vient buter sur la boucle reliant le corps au bas de ligne. Cette disposition est surtout utile lors de pêches rapides d’ablettes ou de gardonneaux, exigeant la mise en place très rapide du flotteur. Mais on peut également recourir à cette plombée plutôt massive, pour ne pas dire brutale, lorsque ces mêmes et nombreux petits poissons interceptent l’esche à la descente et que l’appât n’a pas le temps de gagner le fond.

Montage à gardons classique

Voici un tableau reprenant les valeurs indicatives données pour un flotteur de modèle « crayon ou bouteille » et équipé d’antennes plastiques pleines (diamètre de 0,6 à 1 mm). Ces lignes sont destinées aux pêches de fond classiques en plan d’eau, canal et rivières lentes.

Portance en gramme Taille du plomb de touche
Entre 0,3 et 0,5 12
Entre 0,6 et 0,8 11
Entre 1 et 1,5 10
2 9

Montage brèmes difficiles ou plaquettes

Inversement, pour pêcher des brèmes difficiles en eau calme et totalement indépendamment de la portance du flotteur, l’ajout d’un petit plomb de touche (n° 12) est souvent judicieux. Cet ajout, qui représente 0,02 g provoque un léger « surplombage ». Ce micro-plomb se positionne alors à une douzaine de centimètres de l’hameçon et doit reposer sur le fond. Il stabilise alors l’esche et marque les touches les plus délicates, y compris des relevés qui paraîtraient imperceptibles avec un montage conventionnel.

Montage canaux agités/gardons mordeurs

Si, à portance équivalente mais pour des antennes de natures différentes, il est intéressant de réduire la taille du plomb de touche, à l’inverse pour décupler la stabilité de la terminaison de la ligne, accroître la vitesse de sa mise en place, certaines lignes à gardon peuvent aussi se monter avec des plombs de touche surdimensionnés : ex. n° 8 voire 6 pour des flotteurs de 1 g ! Ce type de montage plutôt brutal est tout indiqué lorsque les eaux sont agitées, exposées à des va-et-vient constants de courant dus au passage de péniches ou encore lorsque les gardons sont très mordeurs.

Montage double charge

Lorsque les brèmes, surtout de petite taille, celles que nous nommons « plaquettes », sont majoritaires, Pierre-François utilise un montage dit « double-charge » indiquant les relevés de manière très franche. "Je place ma plombée principale à 30 cm environ de la boucle de mon bas de ligne. Au-dessus de cette dernière, je positionne trois plombs de 10 ou 11 que je règle, lors du sondage, de telle sorte à ce qu’ils reposent sur le fond. Ainsi, lorsque la brème, dans un mouvement caractéristique, se saisit de l’esche en la ramassant, l’intégralité de l’antenne, voire le sommet du corps du flotteur, pointe brusquement à la surface. Les touches sont alors inratables !" 

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