Dobbing, une pêche à vue
Les anglicismes sont fréquents dans toutes les pêches. Le coup n’est pas en reste avec cette approche peu conventionnelle que j’ai découverte outre-Manche : le dobbing. Il s’agit littéralement d’une pêche à vue, sans amorçage préalable ! Plusieurs accessoires sont indispensables pour réussir dont deux en particulier, la patience et une bonne paire de lunettes polarisantes ! Une fois installé à votre poste, il faut repérer les carpes en maraude sur le coup et l’aide de ces lunettes sera précieuse. Les carpes sont parfois statiques, parfois en mouvement, mais toujours selon des déplacements placides caractéristiques de l’été. L’objectif est d’aller placer juste sous leur nez un appât attractif, visible et à la bonne profondeur. Très souvent la carpe se précipite dessus. La touche est alors violente et le départ tonitruant.
Pour y parvenir, l’utilisation d’une grande canne à emmanchements est indispensable. Elle permet de jongler avec les longueurs et de s’adapter à la position changeante des poissons. Afin que l’ombre de la canne ne devienne pas un handicap, faisant fuir les poissons positionnés peu profond, utilisez une ligne plutôt longue. Le flotteur est aussi discret et petit que possible. Il va falloir modifier sa position très régulièrement afin que l’appât évolue au niveau des carpes. Son lest doit simplement permettre de propulser l’appât au bon endroit (cf. schéma de montage). Pour ce jeu-là, je conçois ce que j’appelle une anti-ligne composée d’un petit flotteur et d’un gros Nylon !
Slapping, un petit bruit
Nouvel anglicisme ! Ici aussi l’approche n’est pas habituelle, mais hautement efficace. Nous allons titiller la curiosité des carpes en frappant, claquant, gentiment la surface. Comment ? Et bien en propulsant légèrement, mais très régulièrement, quelques granulés dans la zone de pêche et en y faisant graviter son flotteur. Comme tous les poissons, les carpes sont curieuses et si un bruit sourd ou important, comme un claquement de portière, peut les faire décamper, un clapotis savamment orchestré va de suite les intéresser. Le fait d’agrainer constamment, mais avec parcimonie, crée une importante compétition alimentaire. Les pellets coulants vont gagner le fond évidemment, mais c’est à celle qui le chopera en premier et l’atmosphère estivale aidant, les carpes montent vers la surface. Le principe du slapping consiste donc à agrainer constamment et à faire évoluer le flotteur dans le même cercle en alternance, en cherchant à reproduire le plic-ploc provoqué par les pellets frappant la surface. Le montage est composé de trois éléments rapprochés, un flotteur, des plombs et un hameçon orné d’un pellet. Il va falloir faire claquer la ligne en surface à plusieurs reprises à quelques secondes d’intervalle pour imiter le bruit des pellets.
Pour réussir, rythme et alternance sont indispensables. On fronde, on attend quelques secondes et si la touche n’intervient pas, on « slappe » la ligne en surface, puis on relance des pellets et ainsi de suite. C’est une rythmique à prendre et pour garder les poissons sur le coup, il faudra même parvenir à fronder des pellets lorsque vous combattez une carpe. On se prend rapidement au jeu et les carpes aussi, à tel point qu’elles se ferrent parfois toutes seules. Des pellets de 4 à 6 mm sont suffisants pour atteindre toutes les distances. Préférez les pellets compressés de couleur claire, ils sont plus légers ainsi que vous avez pu le lire sur notre site en juin.
Dobbing… à longue distance
Lorsque les carpes maraudent hors de portée de grande canne, le recours à un modèle équipé d’un moulinet est la solution. On pratique alors là aussi le dobbing dans le même esprit de chasse qu’avec la grande canne. On observe canne à main, on lance aussi précisément que possible pour que flotteur et appâts se retrouvent nez à nez avec le poisson. Cela requiert de la précision au lancer et l’utilisation d’un matériel adapté.
Un flotteur suffisamment court et aussi discret que possible est nécessaire pour faire évoluer l’appât au plus près de la surface sans que les poissons ne s’en méfient trop. Son poids dépend de la distance à atteindre, mais si votre moulinet est parfaitement garni et la canne d’une action adaptée, 3 à 4 g suffisent pour pêcher de 15 à plus de 25 mètres du bord, ce qui permet un beau champ de prospection.
Pellet Waggler, l’incontournable
S’il y a bien une technique qui a connu un engouement sans précédent ces dernières années, c’est bien le pellet Waggler. Comme son nom l’indique, cette approche de pêche à l’anglaise associe un flotteur anglais, le Waggler, et le pellet. Elle permet d’aller chercher au large, les plus belles carpes avec la promesse encore une fois, de superbes touches et combats ! Le principe est exactement le même que celui du slapping. Vous frondez des pellets dans un cercle aussi restreint que possible, vous lancez le flotteur dans la zone et vous répétez l’opération à un rythme permanent et régulier. Le matériel, et le pêcheur, sont là aussi mis à rude épreuve sous des températures parfois caniculaires.
Je vous livre un montage qui supportera cette pression importante de pêche (cf. schéma) et quelques références de cannes dont l’endurance est éprouvée. Ce qu’il vous faudra aussi, ce sont des frondes de bonne facture depuis les élastiques, jusqu’aux godets ! Pour pêcher précisément et à bonne distance du bord et ce malgré le vent parfois, il faut utPour les pêches de surface, des kits blancs ou gris sont un atout en matière de discrétion.Pour les pêches de surface, des kits blancs ou gris sont un atout en matière de discrétion.liser des pellets assez volumineux, des 8 mm sont parfaits, encore une fois compressés.
Quelques références de cannes anglaises spéciales pellet waggler
Modèle | Yank'N'Bank PW (Daiwa) | Xtend Match Carp Pellet Waggler (Garbolino) | Pellet Waggler N-Gauge (Guru) | Ethos XR-W (Matrix) |
Prix | 129€ | 165€ | 129€ | 145€ |
Le bon hameçon
Il est important que l’appât soit bien arrimé à l’hameçon pour résister à ce qu’on va lui faire subir en le claquant à la surface ou en le lançant à bonne distance. Il sera donc fixé à l’hameçon obligatoirement à l’aide d’un cheveu terminé par un bait band. Ce petit anneau de latex ultrarésistant vous permet d’emprisonner des pellets de toute taille et de les maintenir fermement en position. Pour l’ensemble des techniques évoquées précédemment, je ne recours qu’à des hameçons à œillets d’une taille comprise entre 16 et 10 fixés au Nylon par un nœud sans nœud. Ils permettent de ménager facilement un cheveu de la longueur utile. Chiner au rayon carpe, vous trouverez sans mal quelque chose de solide et discret. Mes préférés : le Super pellet Waggler de Guru pour le moulinet et le 2443 Hair Rig Carp de Garbolino pour la grande canne.
Les appâts idéaux
Dans ces pêches de surface, tout est une histoire d’excitation et l’appât placé à l’hameçon revêt une importance capitale dans la réussite. Si pour l’amorçage, une gamme de pellets unique est suffisante, il faudra prévoir un plus large éventail pour l’hameçon. Ainsi vous pourrez évidemment y placer le même pellet que ceux que vous utilisez pour amorcer, mais aussi, première astuce, le même, mais en plus gros. Si par exemple vous agrainez à l’aide de pellets de 4 mm, placez donc un 6 mm pour créer un contraste de forme qui va piquer la curiosité des carpes. Ensuite, n’hésitez pas à jongler avec la densité des appâts et c’est là où les modèles artificiels entrent en jeu. Wafter, washer, slow sinker, pop up, autant de mots anglais qui qualifient les dumbells. Ces fac-similés de pellets en reprennent une partie de la composition, mais sont surtout plus légers (Wafter, washer) voire flottants (slow sinker, pop up) en fonction de leurs propriétés et c’est ce qui nous intéresse. Il en existe de tous les diamètres utiles à la pêche au coup et de toutes les couleurs, des plus pâles aux plus flashys. J’en possède une très large gamme et n’hésite pas à varier en fonction de la profondeur de pêche, mais aussi de la météo, un peu comme les leurres pour la pêche des carnassiers.