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La pêche aux graines, pour sélectionner et fixer les gros poissons au feeder

Mes voyages en Espagne et au Portugal m’ont permis de découvrir une approche atypique de la pêche au feeder. La forte population de carpes, barbeaux et carassins oblige les pêcheurs locaux à trouver des techniques pour sélectionner les plus gros poissons et les fixer sur le coup : n'utiliser que des graines.

Le maïs et le chènevis n’ont plus de secrets pour nos amis du sud de l’Europe. Comme eux, abordons une partie de pêche en utilisant des graines pour seuls et uniques appâts. Sur des parcours où les poissons de toutes tailles sont nombreux et dès lors que vous voulez sélectionner la taille de vos prises, les graines sont des alliées de choix. Les carpes, carassins et autres gros poissons en raffolent et il serait dommage de s’en priver. Les graines cuites comme le maïs, le chènevis ou le blé peuvent aussi bien servir d’amorçage de départ que de rappel. Elles ont l’avantage de rester sur le fond, à l’endroit où elles sont déposées, à l’inverse des asticots qui s’enfuient ou prennent le courant. Il est possible d’utiliser cette technique de pêche toute l’année et sur tous les parcours. Lorsque les brèmes, gros gardons et barbeaux sont les plus nombreux, utilisez plus de chènevis que de maïs. Les carpes préféreront un joli tas bien jaune…

Le mélange est au point lorsque les graines tiennent sans forcer dans la cage ou restent agglomérées sur une simple pression dans la main.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Préparez vos graines

Qu’importe le type de graine utilisé, veillez à ce qu’elles soient cuites pour les rendre plus digestes. Choisissez des graines fraîches et de qualité afin d’accroître les chances de réussite. J’utilise souvent des boîtes de graines déjà cuites du commerce. Le chènevis proposé par BaitTech en conserve est d’une qualité irréprochable. Quasiment toutes les graines sont germées. C’est une solution facile, évitant la corvée de trempage et de cuisson. Pour le maïs, une conserve de premier prix fera l’affaire. Sur l’hameçon, sélectionnez des grains à peau ferme si vous devez lancer loin. Il suffit d’égoutter les graines et de les laver doucement dans une passoire pour ne pas casser les germes, et les conserver dans de l’eau fraîche.

Un peu de colle spécifique saupoudrée sur les graines essorées suffit pour les agglomérer rapidement. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Le bon collage

Pêcher avec des graines bloquées au fond d’un dôme feeder ou emprisonnées entre deux bouchons d’amorce, tout le monde connaît. Les poissons les plus malins sont habitués à voir des farines tomber dans l’eau. Ils savent trier et ne saisissent plus les graines eschées aux hameçons ! Pour apporter uniquement des graines, il faut les coller. Afin de préparer cette étape, égouttez la quantité d’appât voulue afin d’avoir une surface tout juste humide, voire sèche. Le cœur de la graine rendra de l’humidité plus tard. Une fois rincées et égouttées sur un tamis à maille fine, les graines sont étalées dans un bac puis saupoudrées généreusement de colle spécifique. La cola Grano de SuperBait (disponible sur des sites espagnols de VPC) est excellente, mais peut être remplacée par de l’amorce carpe fine de Sensas, très sucrée. C’est ce sucre qui participe au collage des graines ! Utilisez le minimum d’amorce pour obtenir l’effet souhaité sans transformer le mélange en amorce au maïs. Un brassage permet d’homogénéiser l’ensemble. Attendez ensuite que le maïs dégorge son eau au maximum avant d’ajuster le mouillage. Le mélange est prêt lorsque les graines restent agglomérées entre elles à la première pression entre les mains. Vous allez être surpris par la quantité d’eau stockée dans chaque grain  ! L’ajout de colle sèche ou un petit coup de pulvérisateur permet de corriger le résultat du mélange si besoin en cours de pêche.

À gauche, le dôme feeder permet de pêcher avec des graines pures et un petit bouchon de farine. Le « distance feeder », au centre, est idéal pour les graines collées. Avec un morceau de gaine thermorétractable (à droite), il permet de pêcher sans risque de dispersion des plus petites comme le chènevis. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

La cage idéale

La force de pression du mélange dans la cage détermine la vitesse de sortie des graines. Il est possible de pêcher avec un feeder encore plein plusieurs minutes pour forcer les poissons à fouiller autour et se saisir de l’esche à l’hameçon, comme au Method feeder. Utilisez un bas de ligne court, environ vingt centimètres. Les « Bottom weighted wire cage», comprenez les cages rondes en métal à plombée terminale, de chez Matrix notamment, ou d’autres fabricants, sont parfaites pour cette technique. Ouvertes des deux côtés et disponibles en plusieurs contenances, elles permettent un remplissage facile par une simple pression entre deux doigts. Vous pouvez opter pour une version plastique, chez Nu Fish, les Zipplas, qui ont l’avantage de décoller plus vite du fond lorsque vous ramenez le montage. Si besoin, notamment si vous utilisez beaucoup de chènevis, il est possible de fermer la partie centrale grillagée à l’aide d’un tour ou deux de chatterton noir. Vous voilà paré pour une séance musclée, car les gros poissons seront sûrement au rendez-vous !

Une jolie bourriche mixte composée de barbeaux, brèmes et rotengles réjouit Jérémie. Le tout sans amorce, ou presque ! Les graines ont permis de sélectionner les plus beaux poissons du Rhône.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Quel hameçon ?

Inutile de finasser ! Un montage coulissant simple sur du Nylon et un bas de ligne robuste sont conseillés. La taille de l’hameçon doit être adaptée au nombre de grains de maïs utilisé. Un hameçon N°12 permet d’enfiler un ou deux grains sans avoir à utiliser de cheveux. Au-delà, privilégiez ce type de fixation de l’appât. Un cheveu permet d’utiliser plus de grains tout en les écartant de la pointe et de devoir utiliser un modèle plus gros. Ce système limite aussi le nombre de ratés. Lorsque les poissons sont sur le coup, traduisant leur présence par des passages dans le fil, mais ne mordent pas, optez pour un hameçon léger comme les Colmic N500 ou Matrix Mxb3 à large ouverture et fer moyen. Le grain mettra plus de temps à se poser sur le fond et la présentation sera plus naturelle. Les poissons seront moins méfiants, résultats garantis !

 

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