Les carangues "Paraw" du Sri Lanka

Berceau de l’hindouisme cette île au Sud de l’Inde a beaucoup de charme et une très grande biodiversité… Suivez le guide !

L’expertise du guide

J’ai atterri sur ces terres dans l’océan Indien accueilli par Nicolas Jamin, guide de pêche Français, qui m’a fait découvrir son univers qu’il maîtrise parfaitement. Du thé, des épices, des Sari et des carangues à grosse tête, bienvenu au Sri Lanka. Bien entendu les eaux littorales de cette île abritent de nombreuses autres espèces de poissons recherchées pour la pêche sportive mais Nicolas Jamin a posé ses valises ici il y a quelques années déjà pour traquer les carangues GT. Les voyages forment la jeunesse comme on dit mais déforment les valises ! Nicolas a usé bon nombre de bagages et de matériel de pêche à travers le monde. À 43 ans il possède une solide expérience de guide, il a travaillé à Djibouti, au Costa Rica, aux Andaman Islands ou encore aux Bijagos Islands. Cela fait huit ans qu’il est au Sri Lanka sous le nom « Sportfishing Lanka » et développe cette destination avec talent.

Une carte marine des fonds

Nicolas est un pêcheur qui ne laisse rien au hasard, la pêche qu’il propose est de qualité car il prépare soigneusement ces zones et son approche. Les cartes marines et la bathymétrie des fonds sont quasiment inexistantes au Sri Lanka, il faut partir de zéro. Au niveau nautisme c’est à peu près la même chose, il y a très peu de bateaux modernes dans le Pays. Nicolas navigue sur une coque catamaran de 9 m de chez Crossfire bimotorisée en Yamaha 150 ch 4 temps, sur sa zone c’est le seul bateau moderne. Le travail de prospection est important, Nicolas découvre de nouvelles zones de pêche régulièrement car il crée sa propre cartographie sous-marine grâce à son GPS et traceur sondeur Garmin ainsi que deux sondes Airmar de 1 kW. Cela lui permet de créer une carte marine des fonds assez précise qui n’existe pas au Sri Lanka. Chaque roche, chaque haut fond et chaque cassure est notée. C’est un gros travail en amont de la part de Nicolas mais c’est indispensable pour maîtriser ce terrain de jeu et trouver les poissons. Connaître les fonds c’est important mais il faut appréhender les courants aussi et comprendre le déplacement des poissons, fort de huit ans d’expérience Nicolas maîtrise le sujet.

Pour ce qui est du matériel de pêche il est incollable sur le sujet car passionné de matériel et surtout de leurres. Habitué à la clientèle asiatique en particulier les Japonais, pays qu’il affectionne particulièrement, c’est un expert en leurre en tout genre, un vrai régal de discuter du matériel avec lui. Vous l’aurez compris, ce guide met toutes les chances de son côté pour profiter et faire profiter à ces stagiaires de la magie de la pêche dans ces eaux chaudes et riches, un vrai régal.

Paraw or not paraw !

La carangue GT au popper est l’espèce et la technique reine pour les stagiaires de Nicolas afin de vivre les plus belles émotions lorsque le poisson vient littéralement exploser le leurre en surface. À peine sorti du port les spots à carangues au popper sont déjà présents dans 20 m d’eau en côtier à quelques miles en mer. Le long de la côte les hauts fonds sont très nombreux et les carangues aussi! D’autres espèces peuvent monter en surface sur les poppers comme les gros Thazards et plus rarement les thons à longue queue (longtail tuna) ou encore les sailfish. La pêche au popper est assez physique, il faut pouvoir lancer toute une journée et popper énergiquement des leurres de 110 à 180 g avec des cannes de 80lbs, c’est du sport ! Sans compter sur le combat avec le poisson qui peut être sévère avec des carangues qui vont jusqu’à 50 kg ! Sur ces spots côtiers le combat avec les grosses carangues de 30 à 50 kg est féroce car les hauts fonds sont entourés de 20 à 40 m d’eau et le but est de serrer le frein pour empêcher le poisson de partir derrière le haut fond et couper le fil sur la roche. Pêcher sur ce genre de zone ne laisse aucune place à l’erreur et les très grosses carangues GT de plus de 50 kg, il y en a, connaissent bien la combine !

Un nombre d’adversaires

Le matériel est mis à rude épreuve en particulier les hameçons qui doivent être irréprochables de piquant et de résistance face à ces poissons surpuissants. Nicolas collabore avec la marque VMC pour les hameçons et la société Française vient elle-même tester ces prototypes sur le bateau pour mettre au banc d’essai ses nouveaux produits ! Rien de tel que le terrain pour approuver et éprouver un modèle d’hameçon. Pour varier les plaisirs et les demandes des pêcheurs Nicolas navigue plus au large sur les fonds plus importants pour pêcher au jig. Sur cette technique la liste des espèces de poissons capturés est longue !

On retrouve les carangues GT bien sûr mais ses cousines également, la carangue pompano, la carangue a point jaune, la carangue blacktip etc. Des pélagiques comme le thon à dent de chien ou la sériole sont bien sûr dans cette liste ainsi que l’empereur ou le mérou malabar plus proche des roches. La liste continue car Nicolas pratique aussi la traîne au large avec des poissons mythiques comme le marlin noir, bleu ou rayé, le sailfish, le thon jaune, le wahoo ou encore la dorade coryphène une habituée des bateaux et de la pêche en traîne. L’océan Indien est d’une grande richesse, pour les plus chanceux, lors des expéditions au large, ils auront peut-être la chance de croiser une baleine bleue, le plus gros animal vivant sur terre ou un requin baleine, le plus gros poisson sur la planète.

Ambiance et confort du lodge

Cette destination offre une pêche complète avec une multitude de poissons extraordinaires en compagnie d’un guide très compétent et pointu sur toutes ces techniques de pêche. À bord Nicolas est accompagné par Herbie, un Sri-Lankais qui aide et qui sait mettre l’ambiance. C’est un personnage attachant et dévoué qui se charge de l’épuisette lorsqu’un poisson est pris. Un petit clin d’œil à Herbie qui donne une certaine saveur à ces sorties en mer accompagné du capitaine Nicolas, ils forment un joli duo. Nicolas a su développer un produit de qualité car les pêcheurs sont très bien accueillis, les déplacements se font grâce à un chauffeur, je dirais heureusement car les Sri Lankais possèdent un code de la route qui leur est propre ! Le lodge est vraiment très confortable dans un cadre sauvage, rien ne manque, sans parler des hommes de maison et le cuisinier qui sont vraiment aux petits soins pour leurs hôtes et d’une très grande gentillesse. Quel beau pays tout simplement avec une ambiance si agréable qui donne envie de découvrir ces gens, cette île et sa culture. Une belle expérience attend les pêcheurs en quête de dépaysement et de pêches exotiques au pluriel.