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La pointe Saint-Gildas

La pointe Saint-Gildas offre un splendide panorama sur l’estuaire de la Loire et la baie de Bourgneuf. Si l’avancée rocheuse de la pointe Saint-Gildas offre un bol d’air iodé et une vue à couper le souffle, elle est aussi un lieu de pêche exceptionnel. Vous pouvez pêcher depuis le bord, et en profiter pour faire une véritable journée de pêche promenade. La côte peut être longée par le sentier des douaniers. Les sentiers sont parfaitement aménagés et vous permettront d’accéder à de nombreux postes intéressants du littoral. Vous pourrez également pratiquer la pêche à pied dans les rochers ou la pêche à la ligne sur la digue face au port de plaisance de Préfailles.

Les zones rocheuses sont peu nombreuses et les gros bars se rapprochent de la côte pour chasser. Ils viennent se nourrir de crevettes, de crabes, de gobies et autres proies vivant dans quelques mètres d’eau. Ils sont parfois accessibles du bord ou comme aujourd’hui en kayak.

La profondeur ne détermine pas la qualité d’un poste. Les bars sont capables de chasser dans très peu d’eau.
Crédit photo : Erwan Balança

En kayak avec un minimum d’effort

Je retrouve mon ami Enzo, un jeune et excellent pêcheur, sur la cale de mise à l’eau. Nous ne mettons pas longtemps à nous équiper et nous voilà partis pour une journée de traque de nos amis labrax. La journée s’annonce magnifique et quand les premiers rayons du soleil font leur apparition, nous sommes déjà sur l’eau en action de pêche. À cette période de l’année, les bars se gavent : ils emmagasinent un maximum de nourriture pour faire des stocks de graisse pour la période de reproduction. Les poissons essaient de manger le plus possible et de faire moins d’efforts. Ils utilisent les courants pour se déplacer sur leurs différents postes de chasse. Nos préoccupations de kayakistes ne sont pas très éloignées de celles des bars que nous traquons : se déplacer avec un minimum d’efforts. Si un bateau à moteur permet de se rendre d’un poste à l’autre sans trop se fatiguer, en kayak, les choses sont différentes et savoir se ménager en utilisant les courants permet de pêcher plus longtemps. Nous nous laissons porter par les flots et dirigeons notre embarcation vers les postes prometteurs. Nous peignons méthodiquement toutes les pointes de roche à proximité des courants. La profondeur ne détermine pas la qualité d’un poste. Les bars sont capables de chasser dans très peu d’eau, parfois quelques dizaines de centimètres suffisent à tenir un gros poisson.

Il faudra alterner lancer-ramener et pêche à gratter car le courant est fort.
Crédit photo : Erwan Balança

Il faudra jouer sur le lest

Nous alternons deux techniques de pêche, le lancer-ramener et la pêche à gratter. Sur les postes bien marqués les poissons réagissent souvent rapidement. Le courant puissant ne nous donne pas le temps de nous attarder, c’est donc le lancer-ramener, avec un shad ou un slug que nous pratiquons. Lorsque nous nous laissons porter dans le courant, nous grattons le fond. Cette technique est assez simple, mais elle permet souvent de toucher les plus beaux poissons. Les gros individus sont souvent plus fainéants, ou ceux qui essayent de dépenser le moins d’énergie. Ils se nourrissent au fond, ramassant tout ce qui passe. Pour rechercher ces poissons, nous lestons davantage nos leurres. Il faut pouvoir traverser la couche d’eau et atteindre le fond malgré le courant. L’animation est simple : nous faisons rebondir le leurre par petits à-coups sur le fond. Toute la subtilité de cette pêche est de garder en permanence le contact avec le leurre sans trop le brider pour qu’il ait le comportement d’un petit poisson agonisant, ballotté par le courant. Il faut un peu d’entraînement pour sentir le leurre toucher le fond, ou plus exactement avant qu’il ne le touche quand nous traversons des zones de roches. L’idéal est d’anticiper et, avant que le leurre ne touche la roche, il faut donner un petit coup de poignet pour le faire remonter.

Un premier bar magnifique pour Enzo
Crédit photo : Erwan Balança

Canne sensible à action rapide

Le fond est composé de dalles de roches couvertes d’huîtres aussi nombreuses que tranchantes. Si le leurre se pose sur les coquillages, les risques d’accrochages sont importants. Nous utilisons des leurres très peu lestés, entre 5 et 20 grammes. Pour cette pêche, la canne et le reste du matériel doivent être adaptés : une canne d’une longueur comprise entre 1,80 à 2,30 m, et sa puissance de 10/20 g, est parfaite. On lui associe un moulinet en taille 2500 à 3000 garni de tresse de 14 ou 16 livres qui permettra de bonnes distances de lancer avec ce type de leurres souples faiblement lestés. Cette finesse offrira également l’avantage d’être plus discret pour échapper à la méfiance des poissons. Le bas de ligne, d’une longueur minimale de deux mètres, sera constitué d’un fluorocarbone de 20 à 25/100. Ainsi, la canne possède une action rapide pour pouvoir manier sèchement les leurres. Il faut aussi qu’elle soit très sensible, pour toujours garder le contact avec ces leurres de quelques grammes.

Les leurres souples type slug et shad sont bien accueillis par les bars.
Crédit photo : Erwan Balança

Quand le moulinet chante

Pour gratter le fond, nous utilisons deux types de leurres : soit des modèles fins de type slug, ou « finess », en général des leurres ne possédant pas d’appendice vibratoire, soit des virgules (bien que de petits shads puissent parfois être efficaces). Quand ils touchent le fond, il faut effectuer une animation faite de tirées sèches pour leur donner vie. Bien installé dans nos kayaks, il est agréable de se laisser porter par le courant. Nous pêchons dans des conditions exceptionnelles, le vent est faible et les rayons du soleil nous rappellent une belle journée d’été. C’est un de ces grands moments de pêche où tout est réuni pour notre plus grand bonheur : la première touche ne se fait pas attendre. Le poisson n’est pas très gros et il est rapidement remonté. Mais, à quelques dizaines de mètres sur notre droite, notre ami Enzo exécute un ferrage appuyé. La canne se bande et le moulinet chante joyeusement. Le poisson puissant ne semble pas vouloir s’arrêter et il arrache plusieurs mètres de fil. Le poisson utilise le courant et tout son poids. Notre ami est calme, confiant, et, canne haute, il gère ce beau combat. Il faut quelques minutes pour enfin pouvoir se régaler du spectacle d’un bar effleurant la surface à quelques mètres du kayak de notre ami. C’est un magnifique poisson qui est hissé à bord. Le visage d’Enzo s’illumine d’un grand sourire : le premier poisson de la journée est superbe ! Nous prenons le temps de réaliser une belle série d‘images de ce magnifique bar.

La météo est parfaite pour cette sortie kayak à la pointe.
Crédit photo : Erwan Balança

À présent, il va falloir accepter quelques efforts et remonter le courant pour refaire cette dérive fructueuse. Nous avons trouvé les poissons et il serait dommage de ne pas exploiter cette opportunité. Nos kayaks sont des modèles équipés d’un système de propulsion animé par la force des jambes, ce qui nous permet de continuer à pêcher, même pendant les déplacements. Ces kayaks de pêche, à mi-chemin entre un float-tube et un bateau, nous offrent la possibilité de pêcher pendant des heures sans le bruit d’un moteur. Leur efficacité ne fait aucun doute, surtout pour pêcher des zones peu profondes où la discrétion est de mise, ils offrent aussi un contact étroit avec l’environnement et décuplent le plaisir de la pêche.

Quel plaisir de pêcher dans cette eau transparente de la pointe Saint-Gildas.
Crédit photo : Erwan Balança

le matériel pour Saint-Gildas

  • Canne : une longueur de 2,25 m et une puissance de 7/28 g, une canne sensible est parfaite pour ce type de pêche
  • Moulinet : spinning 2500
  • Tresse : YGK real sports G soul super Jigman X8 en PE 0,8 (soit 16 livres) tresse YGK et un bas de ligne de 4 m en fluorocarbone
  • Leurres : leurres souples de type slug ou « finess »
  • Têtes plombées : de forme filiforme, la tête Decoy SV bachi head et la tête de type texan V 36 (Decoy)

Les prises s’enchaînent et les kayaks sont portés par le courant
Crédit photo : Erwan Balança

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