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Surfcasting : faut-il pêcher avec une, deux ou trois cannes ?

Parfois, le mieux est l’ennemi du bien ! Thierry Sauvin nous rappelle judicieusement les conditions dans lesquelles vous pouvez utiliser trois cannes. Le reste du temps, mieux vaut se contenter d’une, voire deux cannes qui pêchent bien, que trois qui vous plongent dans la galère !

Un pêcheur scrutant les scions de ses trois cannes plantées dans le sable… avec comme décor un superbe coucher de soleil. Voilà l’image d’Épinal du pêcheur en surfcasting ! Cette représentation, un peu simpliste, est loin de correspondre à la réalité. Utiliser systématiquement trois cannes peut vite s’avérer ingérable… De plus, multiplier les cannes n’augmente pas nécessairement le nombre de prises. Dans bien des situations, il les diminue. Explications !

Une canne par pêcheur seulement, mais sur le même support afin de mieux surveiller les lignes et multiplier les présentations et les montages.
Crédit photo : Thierry Sauvin

Trois cannes, l'exception !

Une plage est, par définition, un terrain relativement homogène. Le poisson n’y demeure pas de manière régulière. Il circule à la recherche de nourriture (vers, coquillages, lançons). Compte tenu de cette forte mobilité, on peut être tenté de multiplier le nombre de cannes afin d’augmenter ses chances de succès. Avec trois cannes en action de pêche, il est possible de varier les montages, les appâts et d’étager les distances de pêche afin de bien repérer où se trouve le poisson. Avec cette configuration, vous pouvez aussi faire en sorte qu’au moins l’une de vos cannes soit dédiée à une pêche à reculer avec un gros appât coriace (lanière de calamar, bulots…) donc susceptible de durer plusieurs heures sans être relancée. C’est une technique efficace sur les plages peu pentues, l’objectif étant de faire en sorte que l’appât soit positionné sur le bas de plage le plus longtemps possible, là où se trouvent le garde-manger et donc les poissons. Avec trois cannes à reculer, on peut espérer qu’une des trois restera pêchante le temps de la marée. En effet, même avec un bas de ligne de fort diamètre et raccourci, on n’est pas à l’abri d’un risque d’emmêlement…

Soyez vigilant si vous pêchez de nuit. Préparez votre matériel pour pouvoir reculer si besoin et si la mer remonte. Prévoyez vos sites de repli où vous allez poser votre trépied. 
Crédit photo : Thierry Sauvin

S'adapter au rythme des touches

Quoi qu’il en soit, avec trois cannes en action de pêche, il faut être bien organisé et faire en sorte que l’on ait près de soi le matériel nécessaire pour pêcher correctement tout en ayant une bonne surveillance de ses cannes. Il conviendra d’ajuster le nombre de cannes en fonction de la fréquence des touches. Quand les poissons sont actifs, on ne peut plus gérer trois cannes. Il est judicieux, sous peine de passer à côté de la pêche, de réduire la voilure, autrement dit de pêcher avec une seule. Les deux autres sont mises au repos momentanément, tant que les touches demeurent… À moins de faire en sorte que la deuxième ou la troisième canne soit associée à une pêche spécifique (gros appât pour gros poissons).

Sur les secteurs les plus renommés ou si vous pratiquez à plusieurs, attention à ne pas multiplier les cannes sous peine de faire fuir les poissons. 
Crédit photo : Thierry Sauvin

Difficile à gérer !

Le choix du nombre de cannes dépend non seulement des conditions de pêche (coefficients de marée, moment de la marée, puissance du vent, du courant, de l’existence ou non de paquets d’algues en dérive, pêche de nuit ou de jour…) mais aussi de la fréquentation du coin de pêche et de l’espèce recherchée. Par forts coefficients, sur une plage peu pentue, il est très difficile de gérer trois cannes en action de pêche. À peine lancées, il faut remonter le trépied et ses affaires… En plus, la montée des eaux peut s’accentuer si le vent, de face, se renforce. Vous n’aurez aucun répit ! Ici, l’usage d’un trépied est plus approprié qu’une pique par canne car on peut reculer deux cannes simultanément après avoir desserré le frein des moulinets.

Parfois, il faut savoir se contenter d’une seule canne avec un bon montage surtout dans les zones de courant qui peuvent entraîner des algues. 
Crédit photo : Thierry Sauvin

Différencier les lests

La difficulté en surfcasting est de bien gérer la dérive de la ligne selon le courant. Par forts coefficients de marée, la ligne file trop vite dans le sens du flot. Si vous utilisez deux cannes, il est nécessaire de mettre des lests de poids différents afin de bien espacer les lignes. Si le courant va de la droite vers la gauche, il faut que la canne située à droite soit équipée d’un montage plus lesté afin d’éviter que la ligne ne dérive sur le montage situé à gauche… N’oubliez pas que lors de la troisième et quatrième heure de la marée le courant se renforce. Il faudra probablement, à ce moment précis, accroître le poids du lest, voire envisager un plomb grappin pour fixer une ligne. Parfois, surtout si le vent, agrémenté de rafales, s’invite à la partie, l’usage d’une seule canne tenue à la main est bien souvent la seule solution pour contrôler la dérive, d’autant plus que d’abondantes algues peuvent venir se prendre dans le corps de ligne. Ces conditions extrêmes (courant, mer forte et rafales de vent) peuvent déséquilibrer le trépied, vos cannes risquent de tomber et de prendre un bain d’eau salée, ce qui n’est pas l’idéal pour les moulinets dont la plupart ne résistent pas à ce traitement.

La pêche à trois cannes n’est pas une obligation. Elle demande une bonne organisation, des montages adaptés et surtout une cadence de touches qui n’est pas trop importante.
Crédit photo : Thierry Sauvin

De nuit, préférez une ou deux cannes

Dans l’obscurité, on perd ses repères et le mouvement de l’eau (vagues et courants) peut vous mettre en danger. Il est donc judicieux de réduire le nombre de cannes. Une voire deux cannes suffisent amplement pour réussir sa partie de pêche. De nuit, pêchez en duo avec une canne chacun, reposant sur le même trépied. Mentalement vous aurez l’impression d’en avoir deux et deux paires d’yeux sont un atout pour bien identifier la touche.

La pêche à reculer permet de pêcher vraiment très loin du bord tout en assurant une bonne présentation de l’appât. Il s’agit de lancer sa ligne à l’étale de basse mer et de la reculer au fur et à mesure que la mer monte. Sur une plage relativement plate, on atteint aisément 300 m ! Cela permet d’atteindre de grandes distances et de toucher de gros poissons méfiants (dorades royales, raies, turbots…). Vous pouvez ainsi proposer à grande distance un gros appât dont le volume limite la distance des lancers. Vous obtenez alors une bonne présentation de l’appât puisqu’il est inutile de lancer sa ligne comme un forcené pour pêcher loin. Compte tenu de la distance de pêche, adoptez un montage autoferrant avec trainard et utilisez un bas de ligne d’un diamètre relativement fort (40 ou 45/100) afin d’éviter les emmêlements. Un tentacule ou une demi-tête de calamar est un appât de choix pour tenter un gros bar. Cette technique n’est efficace que si la plage est dépourvue d’algues. En effet, si des paquets de goémons se prennent dans la bannière, la ligne dérivera et vous aurez de grandes difficultés à la récupérer…
Crédit photo : Thierry Sauvin

Gare aux parasites

Enfin, ne sous estimez pas l’impact de la pression de pêche sur le comportement des poissons. Avec la multiplication des cannes, le poste est vite saturé de parasites: vibrations du fil dans l’eau, surtout si les lignes sont trop tendues, effets sonores des plombs lors de l’impact à la surface de l’eau… Si vous utilisez plusieurs cannes, espacez-les bien ! Les séances à deux pêcheurs sont souvent plus productives que celles à quatre ou cinq. Certaines espèces de poissons sont très craintives. C’est le cas de la dorade royale. Parfois, au premier plomb touchant l’eau, elles quittent le secteur ou arrêtent de s’alimenter. Pour rester discret, mieux vaut se limiter à deux ou à trois pratiquants par secteur avec un maximum de quatre à cinq cannes à l’eau et à condition aussi qu’elles soient bien éloignées les unes des autres ! Compte tenu des facéties de l’élément marin, il convient de s’adapter sans cesse. On peut débuter avec trois cannes et terminer sa partie de pêche avec une seule, tenue en main, si les conditions de pêche se sont durcies. Mieux vaut pêcher, avec sérénité, à une voire deux cannes que de « galérer » avec trois !

Lecture d’une plage

Une plage comprend deux niveaux: le haut et le bas. Le haut de plage, généralement pentu, est souvent délimité par un cordon de galets retenant des détritus, des plastiques et des bois flottés. Cette zone est pauvre en nourriture. L’été, on y trouve surtout… les touristes! Cependant, le cordon de galets, en période estivale et par forts coefficients de marée, abrite de minuscules crustacés dont les bars sont très friands: les puces de sable présentes dans les laisses de mer, le plus souvent en décomposition. En revanche, le bas de plage a une pente assez faible et regorge généralement de nourriture. Vers, crustacés et coquillages y vivent en abondance. Le pêcheur en surfcasting a donc tout intérêt à lancer ses lignes sur le bas de plage. La pêche à reculer trouve ici toute sa raison d’être.

 

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