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Du bord ou en bateau : 10 espèces faciles à pêcher en mer (Partie 2)

Lieu de villégiature préféré de nombreuses familles en été, nos côtes offrent d’innombrables opportunités pour le pêcheur. Thierry nous présente dix poissons, que vous pourrez facilement pêcher du bord ou embarqué. Ils sont abondants et vous permettront de vous initier aux joies de la pêche en mer ! Retrouvez la première partie de notre dossier ici, et voici les cinq dernières espèces.

Le maquereau commun au casting jig

Bien baraqué, le maquereau est un redoutable adversaire. En mouvement permanent, il ressemble à un obus au même titre qu’une bonite. D’ailleurs l’un et l’autre sont des pélagiques et font partie de la même famille, celle des scombridés.

Grégaire, c’est un poisson facile à séduire. La compétition alimentaire qui s’installe entre eux leur fait perdre leur méfiance. Même s’ils sont abondants, ils ne sont pas partout. Comme tous les prédateurs, ils seront là où se trouve la nourriture. Ils aiment se positionner sur les secteurs sablonneux susceptibles d’abriter des bancs de lançons. Si vous repérez un ballet d’oiseaux piquant sur un banc de sprats, les maquereaux participeront à la curée. Ils se pêchent généralement près de la surface mais pas toujours ! Ils sont parfois entre deux eaux voire près du fond. Ils sont attirés par tout ce qui brille. S’il est possible de le rechercher à la mitraillette (train de mouches suivi d’une cuiller ondulante), il répond bien au casting jig aux couleurs « froides » (en bleu et blanc argenté) dont le poids dépend de la profondeur, de la puissance du courant et du vent. Un modèle de 30 g fait l’affaire. C’est une technique praticable du bord, en bateau et en kayak. D’une longueur de 2,40 m, la canne est équipée d’un moulinet en taille 2500 avec une tresse en 0,16 mm suivie d’un bas de ligne en fluorocarbone de 2,50 m en 0,28 mm.

Carte d’identité

  • Nom commun: maquereau commun, lisette (jeunes)
  • Nom latin: Scomber scombrus
  • Signes distinctifs : corps trapu et allongé, deux nageoires dorsales séparées, dos bleu/vert avec des rayures noires verticales, partie inférieure des flancs argentée
  • Répartition géographique : De l’Islande et nord de la Norvège jusqu’au Maroc ; pourtour méditerranéen
  • Reproduction: mars (population de la mer Celtique) et juin/juillet (population de la fosse norvégienne)
  • Tailles minimales autorisées : 20 cm (Atlantique); 30 cm (mer du Nord) et 18 cm (Méditerranée)
  • Taille commune : 30 cm
  • Longueur « maxi »: 55 cm
  • Poids maxi: 1,5 kg

Mulets à la bolognaise

Quais et jetées sont des postes de prédilection pour tenter de séduire le mulet, un habitué des lieux. Ils sont attirés par la nourriture que ces ouvrages d’art abritent: algues et coquillages. De même à leur base se trouvent des enrochements entre lesquels vivent des poissons de roche et nombre de petits crustacés, un véritable garde-manger.

Le mulet comme bien d’autres espèces de poisson, longe souvent ces édifices, inutile de pêcher loin. Discrétion et finesse de la ligne sont essentielles pour tromper sa vigilance. Choisissez une canne à l’anglaise de 3,90 m, un peu forte, associée à un moulinet en taille 3000 garni d’un Nylon en 0,20 ou 0,22 mm. Le bas de ligne sera en 18 voire en 16/100 avec un hameçon n° 6. Coulissant, le flotteur bolognaise aura un grammage compris ente 4 et 10 g en fonction de la profondeur, de l’état de la mer et du vent. Le mulet est omnivore. Une fleurette de sardine ou de maquereau le ravira, tout comme un ver de vase (pelouse) ou une languette de calamar. Si vous souhaitez attirer une grande variété de poissons, l’amorçage est indispensable, à base de pain mélangé à des sardines hachées accompagnées de farine d’arachide. Surtout, n’oubliez pas votre épuisette dotée d’un long manche télescopique ! Un mulet vend chèrement sa peau surtout avec un montage extra-fin.

Carte d'identité

  • Nom commun : mulet ou muge (sud de la France), grande variété de mulets, les plus courants : le lippu, le doré et le porc
  • Nom latin: lippu (Chelon labrosus); doré (Liza aurata); porc (Liza ramada)
  • Signes distinctifs : flancs avec lignes horizontales argentées, petite tête légèrement aplatie
  • Répartition géographique : sud de la Norvège jusqu’au Sénégal et pourtour méditerranéen
  • Reproduction: fin d’automne (doré); février/avril (lippu); juillet/novembre (porc) en Manche et Atlantique
  • Taille minimale autorisée : 30 cm
  • Taille commune : 20 à 50 cm
  • Longueurs « maxi »: lippu (65 cm); doré (55 cm) et porc (70 cm)
  • Poids maxi: 3 kg

Le lieu au lancer-ramener

Très recherché par les pêcheurs de loisir, le lieu jaune est confronté à des problèmes de surpêche. Les jeunes vivent près de la côte puis partent vers le large en des lieux plus profonds. Cela étant, du bord, il est possible de s’amuser et de toucher sur certains secteurs des poissons approchant les 2 kg.

Très réceptif aux leurres souples et durs, le lieu se plaît souvent dans les bas-fonds rocheux et riches en goémons. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas nécessairement près du fond. Il n’hésite pas à monter entre deux eaux pour happer un sprat ou un lançon. C’est ici que la technique du lancer/ramener aux appâts naturels trouve sa raison d’être. Une canne d’une longueur comprise entre 3 et 3,30 m pour une puissance de 10/30 g ou 20/40 g max associée à un moulinet garni d’un Nylon en 0,28 mm convient parfaitement.

Faôtes simple !

Coulissant, le montage est hyper simple. Une olive de 10 à 20 g est enfilée sur le corps de ligne au bout duquel est relié, par un émerillon, un long bas de ligne (1,60 m) en 0,22 ou 0,24 mm. Le poids du lest doit être modéré, 15 g étant le plus courant. Plus celui-ci est faible, plus l’appât évolue horizontalement et de manière naturelle. La récupération est lente et marquée de micros arrêts suivis éventuellement de petites accélérations afin de surprendre le poisson et de jouer sur son agressivité. Cette technique s’apparente à une pêche au leurre. Comme appât, une néréide de roche ou une lanière d’encornet fera l’affaire. L’essentiel est qu’il ondule et crée des vibrations. N’hésitez pas à varier la vitesse de récupération et la profondeur de nage de l’appât en comptant, lors de l’immersion, le nombre de secondes. Si le lieu est l’espèce visée, d’autres invités se laisseront également séduire. Vieilles, maquereaux et bars ne resteront pas insensibles à une telle animation !

Carte d’identité

  • Nom commun: lieu jaune colin jaune, merlu
  • Nom latin: Pollachius pollachius
  • Signes distinctifs : dos foncé vert sombre et bas du ventre clair, trois nageoires dorsales
  • Répartition géographique : du nord de la Norvège au Portugal
  • Reproduction: mars dans le golfe de Gascogne
  • Taille minimale autorisée: 30 cm (deux poissons/jour/personne et fermeture du 01/01 au 30/04)
  • Taille commune : 22-75 cm
  • Longueur « maxi »: 130 cm
  • Poids maxi: 18 kg (12 kg en France)

Le pagre au tenya

Très présent en Méditerranée, le pagre colonise peu à peu le pourtour atlantique. La pointe bretonne est devenue depuis quelques années un haut lieu de sa pêche.

De la famille des sparidés, il apprécie les zones sablonneuses parsemées de roches et les secteurs tapissés de maërl comme dans la rade de Brest. S’il est possible de le toucher au leurre souple et au jig métallique, les techniques qui nous viennent du pays du soleil levant, dont l’originalité est d’associer leurres et appâts, sont d’une efficacité redoutable. Le tenya marié à une crevette (gambas) laisse rarement insensible ce sparidé qui donne du fil à retordre aux pêcheurs. Cette technique se pratique en bateau ou en kayak.

Une question de poids

Il existe des cannes dédiées à cette technique, mais une canne à buscle (voir pêche de la dorade grise) convient parfaitement pour manier le leurre/ appât. Le moulinet est garni d’une tresse en 0,16 mm suivie d’une tête de ligne faisant au moins deux fois la longueur de la canne au bout de laquelle est fixé un émerillon à agrafe pour fixer le leurre. Enfilée sur le tenya et ligaturée par du fil élastique pour plus de robustesse, la crevette flirte avec le fond. Faites lentement quelques tirées, histoire de décoller le leurre/appât puis reprenez contact avec le fond. Le grammage dépend de la marée et plus précisément du courant. Par grande profondeur, et au moment où il est le plus puissant, il faut accroître ce poids. Un tenya de 30 à 40 g peut s’avérer judicieux. À l’approche des étales, moments où le courant s’assagit, un modèle de 15 g sera suffisant. En fait, il faut prendre contact avec le fond tout en conservant une certaine inclinaison de la ligne. Si le tenya reste à l’aplomb du bateau, il est trop lourd. La touche est nette pour ne pas dire violente. Une fois ferré, le pagre se bat jusqu’au bout en donnant, comme le font tous les sparidés, des coups de tête assez violents. Côté appâts, les crevettes de chez Pexeo, que l’on peut acheter chez son détaillant d’articles de pêche, conviennent parfaitement. Sachez que « Pagrus » en latin signifie vorace, un qualificatif qui lui va à ravir !

Carte d’identité

  • Nom commun: pagre commun
  • Nom latin: Pagrus pagrus
  • Signes distinctifs : dos rosé et flancs argentés, canines pointues et deux rangées latérales de fortes molaires
  • Répartition géographique : des îles britanniques jusqu’en Angola et Méditerranée
  • Reproduction: avril/mai (hermaphrodite)
  • Taille minimale autorisée : 20 cm en Méditerranée
  • Taille commune : 20 à 45 cm
  • Longueur « maxi »: 80 cm
  • Poids maxi: 8 kg

Calamar à la turlutte

Ce céphalopode est présent toute l’année même si l’automne et l’hiver sont les saisons les plus prometteuses. Il se pêche très bien du bord. Comme la seiche, le calamar se laisse tenter par une turlutte, leurre ressemblant à une grosse crevette, plombé en tête et bordé à sa base par une ou deux couronnes d’aiguilles. Les modèles de couleur rose et orangée semblent avoir la cote auprès des encornets.

Canne à lancer

Très piscivore, le calamar s’empare de la turlutte et ses deux longs bras se prennent dans la couronne. Comme la seiche, il n’apprécie guère les moments agités. Les secteurs calmes et profonds caractérisés par un faible courant sont les meilleurs postes. La technique la plus dynamique s’apparente à la pêche au leurre traditionnelle. Munissez-vous d’une canne de 2,40 ou 2,70 m sensible et surtout assez souple. En taille 2500, le moulinet est garni d’une tresse en 0,14 mm suivi d’un long bas de ligne en Nylon en 0,30 mm au bout duquel est fixée, grâce à une agrafe, la turlutte dont le grammage varie en fonction de la profondeur, du vent et du courant. La récupération est lente, voire très lente, marquée de pauses plus ou moins longues pendant lesquelles le leurre descend. Il est également possible si le calamar ne réagit pas de secouer vivement le leurre (technique dite du bichi bachi) pendant deux ou trois secondes puis de faire une pause.

Un petit combat !

Bref, il convient de trouver la bonne animation mais dans l’ensemble, la lenteur est le qualificatif qui correspond le mieux à l’animation. La touche n’est pas violente, le scion se plie mollement. Le calamar se prend un peu tout seul. Il est déconseillé de ferrer à la touche car on risque de lui arracher une partie de ses tentacules. Un gros spécimen se défend assez bien en tous les cas bien davantage qu’une seiche. Ce n’est qu’une fois arrivé en surface qu’il se manifeste. S’il se décroche, laissez couler la turlutte. Comme la seiche, il revient généralement sur sa proie. C’est à la tombée de la nuit et si possible en un lieu éclairé que les calamars viendront chasser en bande. En effet, la lumière, à condition que le faisceau soit fixe, attire le menu fretin (éperlans, sprats, petits lieus), les proies favorites des calamars. Si ce céphalopode a une très belle prestance dans l’assiette, il en est de même comme appât, surtout ultra-frais. Le bar en raffole !

Carte d’identité

  • Nom commun: calamar commun, encornet, supion (sud de la France) et chipiron (côte basque)
  • Nom latin: Loligo vulgaris
  • Signes distinctifs : manteau doté de deux nageoires latérales, huit tentacules couverts de ventouses dont deux bras longs pour capturer les proies, poche à encre noire dans la tête
  • Répartition géographique : de la mer du Nord à la côte ouest de l’Afrique
  • Reproduction: printemps
  • Taille commune : 30 à 40 cm (sans les tentacules)
  • Longueur « maxi »: 55 cm
  • Poids maxi: 3 kg

 

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