Un gros bar est un vieux poisson qui a de l’expérience et c’est forcément un animal méfiant. Un poisson de 4 kg a entre 10 et 13 ans et un poisson de plus de 4,5 kg est un poisson qui a plus de 15 ans alors imaginez le nombre de leurres qu’il a vu passer ! Les postes ont leur importance : lorsque l’eau se réchauffe au printemps, les zones qui se réchauffent le plus vite sont les bordures et les petites anses. C’est là que va se trouver la nourriture ; les crabes, les crevettes, les petits poissons viennent dans ces quelques centimètres d’eau pour se nourrir. Ils vont attirer les bars, et il n’est pas rare de rencontrer des poissons de plusieurs kilos chassant dans 20 cm d’eau. Hérons et aigrettes sont de bons indicateurs, ils pêchent sur des lieux stratégiques et peuvent nous aider à trouver un gros poisson.
Savoir lire les postes
Il faut repérer les petits courants qui viennent lécher les bordures, des épis rocheux ou un obstacle. Les bars apprécient ces lieux et ils y passent régulièrement pour se nourrir. C’est une lecture des postes qui est assez proche de celle d’une rivière à truites, et un pêcheur « eau douce » pourra facilement trouver ses repères. Le soleil a aussi son importance, il faut privilégier des postes à l’ombre, surtout les jours de forte luminosité. Par exemple, une berge de roche abrupte, avec une découpe en dent de scie sera excellente si elle est balayée par un petit courant. Il faut alors lancer au fond des V, ces zones sont dans l’ombre et le bar posté voit passer ses proies, juste devant lui. Les lunettes polarisantes sont utiles : elles permettent de repérer plus facilement sous l’eau des zones de roche, ou de goémon, sur une étendue de sable. Des concentrations de petits poissons sont aussi de bons signes, la nourriture attirera forcément les bars. Ces lunettes permettent aussi de voir un poisson qui suit le leurre, et de revenir quelques minutes plus tard pour tenter à nouveau sa chance.
Marée et coefficient
Le moment de la marée a son importance, ainsi que le coefficient. L’étal de basse ou de pleine mer est intéressant car le poison est à la recherche de proies. Les deux premières heures de montante ou de descendante sont très bonnes, la nourriture est concentrée dans des veines d’eau et les bars aussi. Après trois ou quatre heures de montée, les poissons sont dispersés dans une vaste surface, et sont plus durs à trouver. Il faut suivre lors des mouvements de marée les déplacements du courant. Les postes à privilégier ne seront pas les mêmes à la montante et à la descendante. Il faut bien regarder à la surface de l’eau pour repérer les veines d’eau et chercher les endroits où elles viennent taper sur les berges. Loin des idées reçues et contrairement à la pêche en mer, les faibles coefficients peuvent être excellents. Un petit coefficient avec une eau claire, peu ou pas de vent, et c’est une journée parfaite pour les leurres de surface ! Mais le plus favorable est lors des coefficients qui remontent après les mortes eaux.
L’automne reste la meilleure saison
Les bars sont présents presque toute l’année dans les estuaires, mais les périodes ont aussi une influence sur la pêche. Le printemps peut être excellent : les poissons remontent assez tôt dans les estuaires, parfois dès le début avril, lorsqu’il fait beau. L’été peut donner de bons résultats, mais l’activité des bars va être perturbée par les dérangements liés aux activités humaines, il faudra chercher les postes les plus calmes et aussi pêcher très tôt ou très tard pour augmenter les chances de trouver un gros poisson mordeur. Il ne faut pas hésiter à être sur place avant le lever du jour et à continuer de pêcher après le coucher du soleil. L’automne est certainement le meilleur moment pour la pêche du bar, on peut pêcher toute la journée car les poissons s’alimentent à tout moment.
Des leurres de tailles modestes
Le choix des leurres ne se fait pas au hasard. Le leurre de surface ou la mouche ne permettront pas de prendre autant de poissons, ni d’aussi gros, qu’un leurre qui pêche en profondeur. Mais le plus excitant est un bar de 3 kg qui monte sur un leurre de surface, il vous laissera un bonheur qui durera plusieurs jours ! Pour Bruno, la notion de « gros bar » dépendra aussi de la façon dont il est pêché. À l’inverse de beaucoup de pêcheurs en mer qui considèrent que les gros leurres vont faire réagir les gros poissons, Bruno utilise en estuaire des leurres « modestes » dont la taille dépasse rarement les 8 cm. Il lui est arrivé de prendre des bars de 6 kg sur des leurres souples de moins de 10 cm. Pour la couleur il choisit les coloris les plus proches de ceux de l’eau. Sur des eaux claires, son choix se porte sur des leurres translucides ou gris/blanc; sur des eaux plus chargées, du vert ou du marron. Il n’y a qu’en début de journée et en soirées ensoleillées qu’il utilise des leurres un peu plus colorés avec du jaune par exemple.
Doser la fermeté pendant le combat
C’est le jour tant attendu et pas de doute c’est un gros poisson qui est ferré : la canne est pliée et le moulinet chante joyeusement, ce n’est pas le moment de faire une erreur ! Mais pour Bruno, une part importante du combat se joue avant d’avoir commencé ! Il faut que le matériel soit parfaitement fiable. Un nœud mal fait, une agrafe premier prix qui s’ouvre facilement, une tresse fatiguée, un bas de ligne écorché sont autant de faiblesses qui, sur les rushs puissants d’un gros poisson, risquent de provoquer sa perte. Il faut vérifier régulièrement son équipement. En cours de journée, surtout si on pêche dans les obstacles, il faut régulièrement inspecter son bas de ligne et ne pas hésiter à le changer s’il n’est plus « lisse ». Le frein doit être bien réglé : « Avec un très gros bar il faut savoir doser la fermeté ». Il doit être suffisamment serré pour assurer un bon ferrage car les gros poissons ont la gueule très dure. Mais pas trop serré non plus pour ne pas provoquer la casse de la ligne sur les puissants rushs d’un pépère. Pour Bruno, moins le poisson passe de temps au bout de la ligne et moins il y a de risque de le perdre : le pêcheur doit être calme, ferme et rester maître du combat. Alors peut-être aurez-vous la chance de mettre au sec un poisson trophée.
Contact Bruno Joncour
Bruno Jncour
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