1. Dans les roches, canne en main
Sur les côtes bretonnes, la moindre pointe rocheuse, la première jetée sont d’excellents postes. Même si elles sont escarpées, le bar franc, tout comme le moucheté, se concentre sur ces zones pour y trouver refuge et alimentation.
Bien souvent, on y voit des pêcheurs qui cherchent à pêcher toujours plus loin, alors que les plus belles pêches se font près du bord. Le montage et la technique sont parfaitement adaptés pour ce type de situation. Les montages plus simples sont souvent les meilleurs : l’hameçon est monté directement sur le corps de ligne et plombé quelques dizaines de centimètres au-dessus. Très rapide à réaliser, il peut se faire directement sur place et se retravaille facilement après une casse, car le poisson s’engouffre souvent dans les cailloux. Le choix du plomb s’effectue en fonction du courant et de la profondeur de pêche : plus la ligne est légère, plus la présentation sera naturelle, partir sur 15/20 g permettra de sonder correctement. Les appâts les plus employés sont la crevette vivante, les vers type gravette (blanche ou rouge, coréen) et le redoutable crabe vivant.
Conseil : jouer la carte discrétion pour ne pas effrayer le poisson
Deux astuces pour ne pas disperser le poisson en pêche lorsque vous pratiquez de nuit. S’il y a des réverbères sur votre poste, attention à ce que votre ombre ne soit pas reportée sur la zone de pêche. Prenez aussi soin d’utiliser vos lampes frontales dos au spot. Dans un cas comme dans l’autre, il pourrait arriver que le poisson stoppe son alimentation et fuit le poste plus vite que prévu...
2. Spécimens en zones profondes
Sous une couche d’eau importante, les bars se montrent généralement plus difficiles que lorsqu’ils sont face à un appât similaire dans les brisants. Le bar prend, goûte et il est capable de recracher au moindre doute. C’est souvent le cas avec les gros spécimens qui ont tendance à mâchouiller avant qu’on ait le temps de ferrer.
Dans ce cas, la solution est d’employer un coulisseau généralement utilisé pour la pêche à soutenir. Il se comportera très bien en surfcasting dans des secteurs profonds et calmes. Avec ce système, les distances de lancer seront réduites mais peu importe puisqu’il écarte l’empile du corps de ligne à la descente dans l’eau. À la touche, le contact avec le poisson est direct et il ne sentira pas la résistance du plomb : le système est parfait pour ce type de situation. Pour diminuer encore la résistance, l’astuce est de donner du « mou » en créant une bannière de quelques mètres qui sera prise progressivement par le vent ou le courant. Ce surplus permettra au poisson méfiant de se saisir de l’appât, sans pour autant sentir la résistance de la canne. L’utilisation d’un écureuil est alors fortement recommandée.
Conseil : deux hameçons bien piquants
Une bonne astuce est d’employer deux hameçons à courte tige en tandem. Ces hameçons, fort de fer de même taille, généralement 2/0, prennent toute la bouchée et assurent une présentation impeccable. Leur petite taille les rend plus discrets dans l’appât. De plus, le fait de posséder deux pointes augmente les chances de piquer plus facilement les poissons difficiles qui auraient tendant à prendre du bout des lèvres.
3. A distance dans les brisants
Ce montage est l’un des plus anciens et des plus simples qui soit. On l’appelle généralement le montage à empile haute, il se transmet de génération en génération depuis plusieurs décennies et fonctionne très bien sur le bar.
Ce montage présente l’intérêt de pouvoir être lancé à distance avec de gros appâts, mais surtout il s’emmêle très peu, c’est pourquoi il est intemporel. Dans les courants créés par les rouleaux, l’empile travaille correctement comme un drapeau dans le vent. Visuellement, pour le poisson, c’est un signal très important, et les effluves de l’appât feront bouger les poissons de loin. Les bars francs et mouchetés viendront se saisir d’une belle lanière de seiche ou de calamar, ou bien encore d’un gros lançon juste piqué par les joues. Également, pour créer une opportunité, enfilez quelques vers comme la pistiche ou le tube, cela permettra de tenter les beaux poissons. La position haute de l’empile par rapport au plomb vous donnera de superbes touches !
Conseil : les appâts et les hameçons
Nous vous conseillons d’utiliser les hameçons de type circle hook à pointe rentrante pour les appâts comme la lamelle d’encornet, le couteau et pour ainsi dire tous les appâts que vous ne piquez qu’une seule fois. Pour les vers, il est préférable d’utiliser un modèle standard comme l’Aberdeen qui restera une valeur sûre en toutes conditions.
4. Plages à goulet et secteurs à courant
Les secteurs où le flux d’eau est important sont pratiquement à coup sûr de très bons postes pour le bar. Beaucoup de poissons passent et utilisent le courant pour s’alimenter avec le va-et-vient de la marée.
On trouve comme exemples d’excellents postes de surfcasting, les sorties de baïnes, les resserrements entre deux bancs de sable plus ou moins parallèles, les pointes d’estuaires et les tombants. Le problème de ces postes, c’est la difficulté d’y faire pêcher les montages ; le choix des moments de marées et les coefficients sont alors primordiaux. Privilégiez les petits coefficients typiquement entre 50 et 70, mais surtout l’une des deux extrémités de marée : basse mer ou pleine mer. Également, il s’agit de faire tenir correctement le montage, et l’utilisation de plombs lourds à tendance grappin (débrayable ou non) permettra de rester en place. Enfin, pour conférer à l’appât une présentation naturelle, il sera nécessaire d’utiliser un long trainard d’au moins 2,50 m. Cette combinaison de techniques permettra de gommer les vibrations de la ligne dans le courant et offrira une esche séduisante aux plus gros bars.
Conseil : les hameçons ronds type « circle hook »
Ici encore, nous vous conseillons de choisir un hameçon rond qui est malgré tout polyvalent. Il sera redoutable sur les bars, mais également sur bon nombre d’espèces qui se piqueront immédiatement grâce à la résistance opposée par le plomb.
5. En dérive entre deux eaux
Lorsque les bars sont en chasse dans les brisants à la recherche de lançons et d’alevins, il y a peu de chance qu’ils s’intéressent aux appâts simplement posés sur le fond. Les perles flottantes sont alors l’arme absolue pour donner vie à votre montage.
Cette solution permet de capturer les poissons entre deux eaux lorsqu’ils sont en chasse. Placé de préférence sur une empile haute de 2 m, il faudra trouver la flottaison optimale qui devra être adaptée en fonction de la taille de l’esche, mais également de la puissance du courant. Plus l’appât est gros, plus le courant est fort et plus il faudra de flottaison. La mousse flottante qui se glisse sur l’hameçon est alors une bonne solution qui permettra d’adapter le montage au cours de la partie. En revanche, lorsque le courant est faible et que vous présentez un simple ver, une seule perle flottante de 6 ou 8 mm suffira pour animer votre appât. Pêcher avec un appât flottant ne signifie pas toujours qu’il doit être simplement décollé à 30 ou 50 cm du fond, parfois il faut passer sur de longues empiles de plus de 3 m pour trouver de l’activité dans la couche d’eau supérieure.
Conseil : le choix du plomb
À cause de la longueur du trainard, le montage nécessite de lancer plomb posé. Pour encore plus d’efficacité dans cette façon de faire travailler l’esche, il faudra adapter la plombée et son grammage aux conditions. Avec un plomb qui laisse dériver lentement la ligne sur le poste (dérive lente de 10-15 minutes) le montage va multiplier les chances de trouver le passage du poisson. Cette technique est particulièrement efficace sur les zones franchement marquées par une baïne.
