Les sites du groupe Info6TM

La pêche du sar au toc

Le sar commun est un poisson très ludique, présent sur quasiment toutes les côtes françaises. Il affectionne particulièrement les côtes rocheuses pour y dénicher des crustacés ou des coquillages dont il est friand et il est bien équipé pour s’y attaquer avec ses incisives surdimensionnées et ses molaires broyeuses. Ce poisson aime se réfugier dans les cavités où il est à l’abri et où il y trouve également de la nourriture. C’est dans ce biotope rocailleux naturel, sur les falaises basques, ou artificiel formé par les digues landaises que notre équipe de pêcheurs nous a donné rendez-vous pour pêcher le sar au toc.

Ces passionnés de pêche sont généralement adeptes du surfcasting sur les bancs de sable landais mais ils apprécient également d’aller chercher les sars dans leur antre, dans les blocs ou les failles bien à l’abri. C’est dans les roches, dans cet écosystème des plus riches que ces poissons trouvent refuge et nourriture une grande partie de l’année. De février jusqu’à fin mars, c’est la période que choisit ce poisson qui peut être hermaphrodite, il naît mâle puis se transforme en femelle, pour se reproduire près des côtes dans peu d’eau sur les fonds rocheux. Affaiblis ou affamés par leur batifolage reproducteur, les nombreux sars trouvent en ces lieux la nourriture dont ils ont besoin, coquillages et crustacés en majorité, ce qui assure leur présence pendant quelques mois encore sur ces zones rocheuses. Au printemps, à partir d’avril et jusqu’en automne, la pêche au toc sur le littoral rocheux est donc un secteur à privilégier.

La canne de 7 m doit être à la fois fine et puissante.
Crédit photo : Lilian Haristoy

Un matériel puissant mais d’une grande finesse

Les techniques pour pêcher le sar sont nombreuses mais celle utilisée par notre équipe est redoutable. Si nous connaissons la pêche du sar au bouchon, qui est largement employée, le toc est une technique moins courante mais qui connaît un bel essor depuis quelques années. Comme son nom l’indique, cette façon de pêcher le sar reprend les codes de la pêche de la truite au toc, une grande canne, un bas de ligne discret et une plombée la plus légère possible. Contrairement à ce que l’on peut penser, pratiquer la pêche au toc du sar demande certaines qualités physiques surtout dans les bras, les épaules, le dos et les abdominaux. En effet, pour la canne, il faut choisir une longueur de 6 ou 7 m afin de pouvoir atteindre des roches éloignées et de déposer sa ligne à l’aplomb des postes où se tiennent les sparidés. Cette canne, qui pèse pour la majorité de la gamme entre 500 et 700 g, doit à la fois posséder une très grande sensibilité en pointe et une grande puissance en traction pour extirper le poisson au-dessus des roches. Maintenir cette canne parallèle à la surface de l’eau et parfois lutter contre le vent côtier qui pèse sur ces 7 m de carbone pour les faire fléchir tel une voile de bateau demandent donc une bonne endurance à l’effort.

La pêche du sar au toc exige une bonne condition physique
Crédit photo : Lilian Haristoy

La puissance de la canne est nécessaire car lorsque le pêcheur ne possède pas d’épuisette assez longue ou que son utilisation n’est pas possible, il faut pouvoir lever un poids net de 1 à 2 kg au moins en bout de canne pour remonter un poisson au-dessus des rochers. La canne utilisée est un mélange de finesse et de puissance tout comme le bas de ligne qui doit posséder les mêmes caractéristiques. Fin et résistant sont les maîtres mots pour concevoir un bas de ligne qui déjouera la méfiance du sar commun. Fin pour la discrétion et la bonne évolution de l’appât dans l’eau, mais sans négliger la résistance car les sars sont puissants et vifs.

Un beau spécimen capturé dans une cavité de roches.
Crédit photo : Lilian Haristoy

La ligne

Généralement, nos pêcheurs utilisent un corps de ligne en 35/100, de couleur jaune afin de mieux le repérer dans l’écume blanche et savoir précisément où est l’appât. Le bas de ligne en fluorocarbone, pour résister à l’abrasion des roches, de 20 à 30/100 en fonction de la taille des poissons présents, la qualité d’eau et l’appât utilisé. Pour l’hameçon, ce sera un numéro de 8 à 4 en fonction de l’appât. Pour les appâts fragiles comme la moule, il ne faut pas hésiter à utiliser de l’élastique pour bien l’attacher à l’hameçon.

Un petit crabe sur un hameçon, une chevrotine pincée et la ligne est prête !
Crédit photo : Lilian Haristoy

Pour que la ligne et l’appât évoluent naturellement au gré des courants et du ressac dans les roches, il est important de ne pas trop plomber. Selon les conditions de pêche et souvent dans une même session, le grammage utilisé évolue. Quand il y a peu de courant et de houle, 2 à 4 g suffisent mais, à l’inverse, par fort courant ou forte houle, cela peut aller jusqu’à 10 grammes. Un plomb cendré fendu est plus pratique à changer qu’une petite olive enfilée sur le fil. En ce qui concerne les appâts, beaucoup peuvent être utilisés, des crevettes ou gambas, des crabes, des coquillages mais aussi des vers. Le sar est omnivore et assez opportuniste donc un appât frais fera l’affaire. Si le crabe est privilégié pour sélectionner des poissons de belle taille, les autres appâts attirent des sars de toutes tailles.

Une épuisette à long manche est recommandée même s’il n’est pas toujours possible de l’utiliser.
Crédit photo : Lilian Haristoy

Une technique de précision

Le toc pour la pêche du sar possède un gros avantage quand les poissons se trouvent très près des roches ou à l’intérieur de cavités entre les blocs. Cette technique à la grande canne permet de déposer l’appât précisément le long de la roche ou même à l’entrée d’une cavité sans que cet appât soit éloigné au large par le ressac et les vagues qui rebondissent sur les blocs. Au bouchon, l’opération demeure compliquée, voire impossible car le flotteur est inexorablement emporté au large par le ressac et parfois même par le vent. Le toc permet donc de présenter au poisson un appât très peu lesté évoluant naturellement au plus proche de sa zone de nourrissage afin de tromper la méfiance des sparidés les plus difficiles.

Le sar commun est un poisson très ludique à rechercher et sa dentition est impressionnante.
Crédit photo : Lilian Haristoy

À chaque spot sa stratégie

Au Pays basque, vers la frontière espagnole, le littoral est formé par des roches appelées Flysh qui forment une succession de strates pareille à un millefeuille. Cette formation géologique présente peu de cavités mais abrite beaucoup de nourriture pour le sar, ces derniers s’alimentent sur ces roches, mais ne trouvent pas d’abris pour y séjourner, donc les bancs de sparidés passent rapidement sur ces zones au gré des marées. Sur ce genre de poste, il est préférable de pêcher en amorçant régulièrement à l’aide de strouille, un mélange de sardines broyées et de sable, afin de fixer les poissons sur un point donné durant une marée. À l’inverse, une zone de rochers présentant de grosses cavités et refuges pour les sars ne demandera pas forcément d’appâter pour attirer les poissons, mais d’être discret car les poissons présents sont souvent résidents et bougent peu de leur abri. Un montage fin et discret pourra déjouer la méfiance de ces poissons parfois timides ou farouches.

Le pêcheur doit rester vigilant face à la houle et au fracas des vagues contre les rochers.
Crédit photo : Lilian Haristoy

Pêcher avec la houle

Tous les coins de pêche du sar au toc ont des caractéristiques ou des approches différentes et la houle est aussi un facteur important pour savoir pêcher tel ou tel poste. La houle crée des perturbations sous l’eau, des courants, la nourriture se déplace ou est arrachée du fond, ce sont des conditions que les sars choisissent pour se nourrir. Certains spots de pêche vont fonctionner par forte houle alors que pour d’autres, il faudra une houle modérée mais la zone pour poser sa ligne est souvent la même, dans l’eau troublée de bulles blanches à proximité du brisant. La houle vient s’écraser sur les cailloux pour en décoller des algues, des coquillages ou même des crabes, les sars se positionnent souvent tout près de ces zones d’impacts pour récupérer les débris ou crustacés. Chercher à s’approcher de ces zones propices à la pêche peut s’avérer dangereux, c’est pour cela que l’utilisation d’une grande canne est appropriée. Les pêcheurs au toc se font régulièrement mouiller par le fracas des vagues sur les rochers, mais ils savent rester prudents.

"Pour recevoir chaque semaine toutes les actus de la pêche, nos concours, nos bons plans, nos sorties vidéos, nos articles gratuits et bien plus encore... inscrivez-vous vite à notre Newsletter !"

Je m’inscris à la newsletter

Du bord

Magazine n°83 - septembre-octobre-novembre 2021

Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15