La pêche de roche : zoom sur le spot de la digue de la Ciotat
Appelée digue de La Ciotat, digue du chantier naval ou encore digue du Mugel, cette avancée porte plusieurs noms, mais elle est facilement identifiable par ses tags et ses fresques qui, chaque année, sont retravaillées par une équipe d’artistes. D’un peu moins d’un kilomètre cette digue est très particulière car elle offre rapidement des profondeurs notables : en milieu de secteur, il n’est pas rare de dépasser les 10 m d’eau, c’est dire… Son relief est tout aussi intéressant, pour nous pêcheurs, car de gros blocs permettent de s’y installer facilement : soit directement sur l’enrochement, soit en retrait sur le béton. Au pied de la digue, sous l’eau et sur une vingtaine de mètres, les blocs immergés créent des structures favorables pour les poissons de roches. En s’éloignant, on va retrouver quelques rochers, puis plus au large une gravière relativement plate délimite la zone de pêche.
« J’affectionne particulièrement cette digue car elle abrite une variété surprenante d’espèces. Les poissons de roches sont plutôt bien représentés, avec une belle diversité de labres et de rascasses, mais aussi des girelles et quelques gobies… Les sparidés sont présents, surtout les sars qui sont d’ailleurs bien rayés, mais il y a aussi des pageots et des daurades… Plus au large, il est possible de prendre des oblades, saupes, bogues, sévereaux, en pêchant à décoller…Vous l’avez compris, la digue est poissonneuse, mais soumise à une forte pression de pêche. Pour cela nous n’organisons qu’un à deux concours par an et avec des années de repos, ce qui permet de maintenir correctement notre spot de pêche. Pour parler technique en règle générale, je pars light avec un trépied qui me permet de pêcher au plus proche de l’eau, disons depuis les blocs de roches, et ce sont deux cannes télescopiques de 3m90, plutôt légères, munies d’un petit moulinet 4000 garni en 30/100 qui m’accompagnent. Mais c’est surtout un stock d’environ 15/20 montages rangés dans une petite mallette sur des ronds en mousse qui me permettent de pallier presque tous les cas de figure.
Côté montage, j’utilise peu d’artifices car la durée de vie des montages est très limitée si on ne reste pas attentif aux touches. Pour cette digue, j’utilise presque exclusivement un montage à trois empiles courtes de 30 cm maximum, muni de petits hameçons généralement N°7. Ce montage compact permet d’accéder dans les failles et de dénicher les rascasses, girelles et autres vielles très colorées. La petite astuce sur ce montage est d’utiliser un plomb cassant, car si on ne prend le poisson à la touche, il retourne au trou et c’est la casse assurée… Au niveau des appâts, les vers coréens sont incontestablement la meilleure option car ils sont économiques, faciles à trouver dans les magasins aux alentours et surtout très vivaces une fois piquées sur l’hameçon. Inutile de l’enfiler en entier, généralement un ver permet de couvrir les trois hameçons de mon montage. »
La pêche en plage : technique et astuce pour pêcher les eaux cristallines
Le choix des plages est divers dans les Bouches-du-Rhône ou le Var. La particularité de ces plages est qu’à la belle saison, il faut soit être couche-tard soit lève-tôt pour y accéder et pouvoir pratiquer sereinement tant l’affluence est importante en journée. L’eau y est souvent limpide et c’est la topologie du terrain qui devra être choisie avec la plus grande attention, les plages de sable bordées de rochers et proposant un volume d’eau suffisant (2 m) seront plus régulières tout au long de la saison. « La pêche en plage, qui est à l’origine du surfcasting, est certainement ce que je pratique la plupart du temps passé au bord de l’eau. D’une part, elle permet des approches complètes, mais surtout d’avoir un contact particulier avec la nature. Quelques heures passées au bord de l’eau me permettent de me ressourcer et de m’évader du quotidien. C’est d’ailleurs pour cela que je pratique généralement soit très tôt le matin, pour faire le lever du jour, soit en début de soirée pour profiter des magnifiques couchers de soleil. »
Organisation du poste
« Pour ce qui est de l’organisation du poste à proprement parler, j’opte presque systématiquement pour un trépied qui me permet de placer deux cannes en action, mais surtout d’avoir tout à portée de main, c’est super pratique. Je réserve les grands piques pour les coups de mer ou bien pour espacer mes cannes et ainsi prospecter une plus large zone. J’utilise cette technique quand je pêche avec de gros appâts typiquement au bibi. Concernant ma particularité, c’est que je pêche presque systématiquement avec du matériel light et des petits moulinets type 5000, c’est plus facile pour moi à manier et surtout moins fatigant sur les longues sorties. Cela me pénalise un peu pour pêcher loin mais je préfère et puis les sensations sont démultipliées : quand vous avez une royale d’un kilo, ça déménage ! Côté montage, je pars généralement avec une vingtaine de rouleaux et de quoi faire ou refaire si besoin directement sur place car ce n’est pas toujours facile de prévoir à l’avance. Pour cela, j’ai toujours dans ma boîte des bobines de fluoro entre 28 et 35/100, et quelques pochettes d’hameçons du 6 au 1, plutôt courte tige et fort de fer pour m’adapter. Sans oublier quelques plombs colorés entre 60 et 120 g, car en Méditerranée, nous avons que très peu de courant, ce qui facilite grandement la lecture des touches. »
Montages
« Les deux montages que je vous propose sont plus courts que ceux que vous avez certainement l’habitude d’utiliser. À l’usage, ils sont beaucoup plus faciles à lancer, et puis cela n’enlève en rien de leur efficacité ! Le montage à double empile va vous permette à la fois de pêcher sur le fond les sparidés (daurade, marbré), et puis la petite empile prospectera quelques centimètres au-dessus du fond pour cibler les mulets, pageots et autres bogues de passage. Je réserve le montage mono empile pour la pêche des plus gros poissons ou pour pêcher plus loin. Pour les appâts, on est dans le Sud donc on va rester local : cordelle et bibi au menu ! Ce sont les deux appâts que j’utilise tout au long de l’année car notre réseau de distribution nous assure des arrivages réguliers. Pour les bibis, je sélectionne en magasin les plus petites pièces qui sont référencées comme XS. Cet appât est vraiment fabuleux pour la royale et surtout il tient parfaitement à l’hameçon. Généralement 8 et 10 pièces me permettent de couvrir une partie de pêche. Côté cordelle, je m’approvisionne aussi en boutique et m’oriente sur les vers de pays qui sont certes un peu plus chers, mais de bien meilleure qualité. »
Les perles flottantes pour prospecter plusieurs couches d’eaux
« Par principe j’utilise les perles flottantes pour cibler une espèce plus qu’une autre. Ce sont généralement le mulet, les sévereaux, le loup qui sont pris sur celles-ci. Les sparidés, quant à eux, réagissent aussi très bien, surtout avec des coloris comme le rose. Dans tous les cas, les perles flottantes restent l’accessoire incontournable qui compose mes montages pour la pêche du mulet. En compétition, d’ailleurs, quand l’activité est très forte, il n’est pas impossible de les pêcher par doublé. Pour le petit plus, je mets les flottantes au plus proche de mes appâts. »
De nuit, j’utilise presque systématiquement des accessoires phosphos
« Cela fait bien longtemps que, dès que la nuit s’installe, je sors les accessoires phospho. Ce sont les plombs et les perles qui composeront les montages envoyés. Les perles phospho sont redoutables sur les sévereaux, les bogues et les pageots qui chassent en ban, l’appât est ainsi maintenu entre deux eaux. Côté coloris, je reste sur les traditionnels vert et rose qui ont fait leurs preuves, mais j’accommode mes plombs dans le même esprit que les perles. Le choix du grammage et de la forme est presque toujours le même, puisque je pêche généralement avec des plombs obus entre 60 g et maximum 120 g. »
Le vent est un paramètre que je prends en compte systématiquement
« S’il y a bien un vent que je déteste, c’est bien le vent de travers. Il crée une bannière, provoque un courant bref. Il est souvent difficile de pêcher correctement dans ces conditions-là. Parmi les autres directions, le vent de face (tendance Sud) formera la Méditerranée très rapidement, souvent quelques heures suffiront pour la brouiller…ce seront alors des conditions parfaites pour la pêche du loup ! Le mistral aura tendance à lisser la surface de l’eau et vous aidera à pêcher plus loin, parfois on gagne 15 ou 20 m, mais dans ces conditions le poisson se tient naturellement plus loin. S’il y a un moment que j’affectionne, c’est bien les premiers vents de mistral/tramontane qui apportent à coup sûr d’excellents résultats et permettent de pêcher bien plus facilement. »