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Au leurre, profitez de la frénésie des bonites !

Prise d’une thonine record de plus de 10 kg

Crédit photo Cyril Gressot
Les bonites sont sans aucun doute les poissons qui procurent le plus d’émotions et de démonstrations de puissance comparativement à une taille relativement petite. On les trouve assez facilement et en nombre sur la plupart des côtes françaises. Ce sont de véritables fusées, infatigables, et c’est pourquoi les pêcher sur du matériel léger est un pur bonheur.

Pêcher la bonite sur chasse et aux leurres est une pêche assez facile et accessible à quasiment tous les plaisanciers. Mais pour bien réussir, il y a quelques bases à connaître. Partons à la découverte de ce magnifique poisson et des techniques de pêche aux leurres qui vous permettront d’aller vous confronter à ces bolides.

Plusieurs espèces de bonites à ne pas confondre !

« Bonite » est un nom commun donné à de nombreuses espèces de poissons assez proches des thons. Le nom vient de l’italien bonito qui lui-même dériverait du latin bonus qui signifie « bon ». Il est parvenu aux Français par le sud-est de la France, du Languedoc-Roussillon où on l’appelle bounitou, de la Provence, bounicou, boussicou ou palamida. Cela vient tout simplement du fait que pour les gourmets, la bonite est sans doute l’un des meilleurs de tous les thonidés. Les bonites appartiennent à la famille des scombridae qui comptent plusieurs espèces.

Malgré l’apparente profusion de bonites lors des chasses, leur population diminue toutefois. L’auteur recommande donc de ne prélever que le nécessaire
Crédit photo : Cyril Gressot

La bonite à dos rayé ou pélamide « Sarda sarda »

C’est cette espèce qui est la plus recherchée pour sa chair et sa combativité. On la trouve de l’Atlantique à la mer Méditerranée et jusqu’en mer Noire. La silhouette des pélamides est plus profilée que tous les autres thonidés, la forme de leur tête est plus allongée avec une bouche plus large, plus fendue ou ouverte et fournie en dents acérées. Comme son nom l’indique, elle est facile à reconnaître avec ses lignes droites caractéristiques. Sa chair est blanche et délicieuse…

La bonite de Méditerranée

Elle se distingue de celle du Pacifique et de l’Atlantique, par la forme des nageoires et le dessin des rayures (positionnées sur le dos et non sur le ventre : la bonite à ventre rayé - Katsuwonus pelamis). Elle dépasse rarement les soixante-dix à quatre-vingts centimètres pour un poids moyen de trois à quatre kilos, mais peut atteindre les dix kilos pour plus d’un mètre de long pour les plus gros spécimens.

Le bonitou - « Auxis rochei »

De la famille des thons, il ne devient jamais bien gros : 50 cm environ. Il vit en bancs serrés très au large, en chasse de bancs d’anchois ou de sardines. Sa chair est rouge et contient énormément de sang, elle est moins appréciée que celle des autres thonidés. Le corps est allongé et arrondi avec deux nageoires dorsales séparées par un grand intervalle. Elle a sur le dos au moins 15 barres sombres, larges, presque verticales. La taille commune est de 20 à 40 cm.

La thonine commune « Euthynnus alletteratus »

On trouve également une autre espèce en Méditerranée un peu moins courante. Elle peut atteindre plus d’un mètre de longueur mais sa taille commune se situe plutôt entre 30 et 80 cm. Le corps est assez robuste et fusiforme. Il est quelquefois difficile de distinguer les thonines des bonitous car les marbrures irrégulières et la couleur bleu foncé sur le dos sont assez proches. L’un des moyens les plus simples pour les distinguer est de repérer des taches noires au niveau du ventre et sur le bas des flancs.

Un très joli « bonitou » qui ravit le pêcheur.
Crédit photo : Cyril Gressot

Leur répartition et habitat

Les bonites sont assez peu communes en Atlantique, c’est surtout dans le Pacifique qu’elles sont présentes où elles constituent l’espèce la plus importante avec 45 % des prises mondiales. En Méditerranée, elles se trouvent partout, elles se rapprochent des côtes à partir d’avril et ce jusqu’à l’automne. C’est le long des tombants profonds, des falaises, au large des embouchures de fleuves ou bien encore autour des filières que l’on a le plus de chances de les trouver. Il faut généralement que l’eau soit claire et chaude et qu’il y ait un peu de courant. Leur reproduction se déroule généralement au mois de juin et chacune pond entre 400 000 à 500 000 œufs pélagiques. Les bonites sont des poissons très migrateurs qui nagent assez près de la surface. Elles suivent leurs proies qui sont essentiellement constituées de sardines, anchois et sprats. Leur technique de chasse est assez simple puisqu’elle consiste à rassembler les poissons en bancs très serrés juste sous la surface pour ensuite se ruer dessus ! Les bancs peuvent être énormes et s’étendre sur plusieurs centaines de mètres. C’est pourquoi les chasses de bonites sont si spectaculaires. Quelquefois, la mer bouillonne littéralement et le bruit qui en ressort est tout simplement incroyable… Je vous souhaite de vivre cette aventure une fois dans votre vie !

Une pêche passionnante

La pêche des pélamides aux leurres est une technique assez simple mais qui nécessite toutefois le respect de quelques règles. Contrairement à la pêche au « broumé » ou à la traîne ce n’est pas le poisson qui vient vers vous mais le pêcheur qui va vers le poisson et cela fait toute la différence ! Dans la pêche sur chasse, la prospection est inévitable. Il vous faudra parcourir de nombreux kilomètres et surtout bien observer ! Les jumelles ou l’utilisation d’un radar avec détection mode oiseaux peuvent être très utiles. Le but du jeu est de repérer le moindre mouvement à la surface de l’eau, de chercher ou de suivre les oiseaux (surtout les sternes) et dès que vous visualisez une chasse il vous faudra foncer dessus. C’est alors une question de rapidité et de précision. L’idéal est d’arrêter le bateau à une quarantaine de mètres de la chasse pour ne pas effrayer les bonites et ensuite il suffit de viser juste au milieu. Généralement, la touche ne se fait pas attendre ! Il faut être d’autant plus rapide et précis que très souvent les chasses ne durent pas très longtemps, à peine quelques minutes voire quelques secondes et se déplacent très vite. Vous n’aurez donc pas droit à beaucoup d’essais, un ou deux lancers et les bonites peuvent disparaître. Le plus difficile est de trouver le premier banc ensuite il vous faut attendre quelques minutes et bien observer autour car très souvent le banc ressort à proximité. Il peut même arriver lorsque les conditions sont exceptionnelles (mer calme, sans vent) d’entendre les chasses. Les bonites sont parfois si nombreuses que la surface de l’eau n’est plus qu’un bouillon…

Les combats avec des bonites sont toujours intenses sur un ensemble light
Crédit photo : Cyril Gressot

Une machine à laver !

Le bruit est alors incroyable, comparable à une machine à laver que l’on peut entendre de très loin et qui peut donc permettre également de repérer un banc. L’utilisation d’un sondeur GPS peut également s’avérer très utile car certains jours les chasses sont discrètes ou ne se produisent qu’à certaines heures. L’astuce consiste alors à vous diriger vers les points que vous aurez précédemment marqués et d’observer les bancs sur le sondeur. Il ne reste plus ensuite qu’à arrêter le moteur et à attendre que les bonites se décident à chasser en surface.

Prise d’une thonine record de plus de 10 kg
Crédit photo : Cyril Gressot

Les meilleurs spots

Comme on l’a vu plus haut les bonites préfèrent souvent les eaux chargées en plancton où vont se trouver les bancs de poissons fourrage. Les zones assez peu profondes et les endroits où le plateau continental (la première zone sous marine) est très développé seront à privilégier. La côte Languedocienne en Méditerranée est un bon exemple car à plusieurs dizaines de kilomètres du bord la profondeur n’excède pas cinquante à cent mètres. Ceci a pour conséquence un réchauffement beaucoup plus rapide des eaux et par conséquent une plus grande concentration de planctons et de nourritures. De plus, la présence de nombreux fleuves augmente les apports en nourriture et en eau douce, ce qui concentre les poissons. Cela explique en grande partie pourquoi cette zone est très riche en poissons pélagiques comme les bonites. Ce n’est pas pour autant que les bonites sont partout. Il vous faudra donc privilégier les sorties de fleuves, les épaves et les zones de parcs à moules (filières) qui très souvent rassemblent de très nombreuses espèces dont se nourrissent les bonites. C’est à partir du printemps que vous aurez le plus de chances de trouver de grosses concentrations de bonites. Août, septembre et début octobre sont les meilleurs mois mais il n’est pas rare de faire de jolies pêches de bonites à partir du mois de mai. En ce qui concerne les horaires, les chasses sont souvent plus nombreuses le matin mais tout dépend surtout de la quantité de poissons fourrage.

Les casting jigs font merveille sur les chasses
Crédit photo : Cyril Gressot

Le matériel

Un ensemble robuste mais léger vous permettra de profiter pleinement de cette pêche ! Cette technique de pêche ne nécessite pas une quantité énorme de matériel (un seul ensemble canne moulinet suffit !) mais il faut pouvoir compter dessus. En effet, les bonites vont mettre à rude épreuve le matériel. Les combats peuvent être très puissants. Il est donc impératif d’avoir du matériel fiable. Aujourd’hui, on a la chance d’avoir du matériel ultra léger et à la fois très robuste et ceci est la clef de la réussite pour cette technique. Tout d’abord la canne, pas besoin d’avoir une canne d’une puissance exceptionnelle. Si vous voulez ressentir tout le plaisir du combat, voir votre canne se plier en deux, jeter votre leurre assez loin, il vous faudra choisir une canne qui ne dépasse pas une puissance MH (Médium Heavy). Pour moi, l’idéal est une canne puissance M (10-35 g). Une longueur de canne comprise entre 2 m et 2,50 m maximum, 2,25 m est un bon compromis. Pour ce type de pêche une grande canne n’a aucun intérêt. Il faut une canne nerveuse, d’action de pointe rapide, semi-parabolique. Elle pourra ainsi encaisser les rushs fulgurants des bonites et éviter ainsi les décrochages (surtout avec l’utilisation de la tresse). En résumé, la canne doit être faite pour lancer loin des leurres de vingt à trente grammes et assez souple pour amortir les départs et nombreux coups de tête des bonites. De nombreuses cannes sont disponibles sur le marché de toutes marques et à tous les prix. Pour le moulinet, là aussi, il n’est pas nécessaire de prendre un gros modèle pour affronter les bonites. Un moulinet d’une taille 2500 à 4000 suffira amplement. Même si les bonites peuvent prendre beaucoup de fil, il est rare qu’elles arrivent à vider un moulinet en entier. Il vous faudra choisir un moulinet dont le frein est irréprochable avec 7 kg de puissance minimum et la poignée très solide. Plus le matériel sera léger, plus le plaisir sera grand. L’avantage de ces moulinets est aussi et avant tout leur poids. La contenance des bobines sera déterminante (200 mètres de 25/100). Ce type de pêche oblige à garder quasiment en permanence sa canne en main. C’est pourquoi, un ensemble léger est vivement recommandé.

Les petits casting jigs faciles à lancer loin ont la préférence de l’auteur.
Crédit photo : Cyril Gressot

Montage tresse et fluorocarbone

Pour ce type de pêche, la tresse est préférable au nylon car elle cumule les avantages. D’un diamètre plus fin, elle vous permettra d’atteindre des distances de lancer bien plus importante (ce qui est primordial pour atteindre les chasses) tout en vous assurant une résistance à toute épreuve. Il en existe de très nombreuses mais choisissez plutôt une tresse ronde car vous y gagnerez encore une fois en fluidité lors du lancer. Un diamètre compris entre 14/100 et 20/100 sera largement suffisant mais si toutefois vous craignez la casse (ce qui est peu probable si le frein est bien réglé et les nœuds fiables), vous pouvez alors monter jusqu’à 25/100 mais pas au-delà. L’utilisation d’un shock leader est recommandée. L’usage du fluorocarbone vous permettra de gagner à la fois en discrétion (puisque ce fil est quasiment invisible) mais également en résistance car lors des chasses, les bonites sont tellement nombreuses qu’elles peuvent sectionner la tresse avec leurs nageoires. Un diamètre compris entre 35/100 et 50/100 sera parfait. Il est indispensable de réaliser un bon nœud pour relier la tresse au fluorocarbone. Il doit être ultra-résistant mais également assez discret pour passer facilement dans les anneaux. Plusieurs nœuds existent notamment les plus connus le albright et le double albright mais parmi les nombreuses possibilités je vous conseille le nœud mis au point par Patrick Sebile qui semble être aujourd’hui l’un des plus résistants. Une fois ce nœud réalisé, il ne vous reste plus qu’à mettre une agrafe attachée par un nœud palomar.

Préservez l'espèce

Malgré l’apparente profusion de bonites lors des chasses, leur population diminue toutefois. Il est donc recommandé de ne prélever que le nécessaire. La chair des bonites est excellente mais assez fragile surtout lorsqu’on la laisse au soleil. Inutile donc d’en garder plus qu’il n’en faut. Il est difficile de résister à l’appel des merveilleuses chasses de bonites alors continuez à pêcher mais relâchez le surplus. Les bonites survivent très bien au combat surtout en pêchant aux leurres. Préservez les espèces c’est préserver notre passion.

Les meilleurs leurres

En règle générale, les meilleurs leurres pour les bonites sont les jerkbaits (leurres peu plongeants qui se manient rapidement par de longues tirées). La taille idéale se situe entre 8 et 12 cm maximum. Plus votre leurre sera lourd et plus il sera facile à jeter, c’est pourquoi je vous conseille vivement l’utilisation des casting jigs. Ces leurres cumulent les avantages, un faible coût, un poids important pour une petite taille et une excellente imitation des proies des bonites. Les jigs de 6 à 12 cm seront les meilleurs avec un poids variant de 20 à 40 g.

Très souvent, l’attaque se produit dès que le leurre touche l’eau (si bien entendu vous êtes au milieu de la chasse). Je vous conseille d’attendre quelques secondes et de laisser un peu couler votre leurre car les bonites sont sur plusieurs niveaux. Les bonites visibles ne sont que la surface émergée de l’iceberg ! Ensuite, si rien ne se passe commencez une animation rapide, saccadée. Il vous faut réaliser des tirées brusques (twitch) qui vont désaxer le leurre et imiter une proie blessée désemparée. Pensez également à faire des arrêts, cela provoque très souvent l’attaque. Je vous conseille l’utilisation d’une petite épuisette pour monter le poisson à bord afin d’éviter d’abîmer le poisson ce qui vous permettra d’en relâcher certaine si vous le souhaitez.

 

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