La saison de pêche au bar est très attendue, et l’ensemble du matériel est fin prêt. Les bateaux sont révisés et disposés à naviguer, parés à rejoindre les postes fétiches comme chaque année. Une fois sur zone, nous n’attendons qu’une chose, sortir le premier bar de l’année pour le mettre au vivier, et se dire, ça y est la saison est lancée ! Néanmoins, les bars sont encore relativement sensibles aux variations et conditions, pouvant altérer et changer leur comportement. Leur activité est à la fois croissante et modérée, et il faut avant chaque sortie, que vous réunissiez les paramètres favorables, qui les inciteront davantage à se nourrir.
Quelques éléments à prendre en compte
L’eau se réchauffe progressivement, cependant, les températures sont encore justes pour que les bars soient en euphorie constante. L’orientation du vent, les marées, les coefficients, sont les principaux éléments à prendre en compte, afin de favoriser l’activité des bars, aux heures auxquelles ils s’alimentent. Ensuite viennent s’ajouter les techniques de pêche en fonction de l’aisance de chacun. Les pêches aux leurres sont pertinentes et permettent d’appliquer différentes techniques, en rapport avec la configuration et la profondeur des postes. La pêche au vif est également très efficace à cette période de l’année, et permet de réaliser de jolis coups de ligne, avec de gros bars à la clé.
Les postes de saison
Au printemps bien avancé, le poisson fourrage occupe une grande partie des bases côtières dans des profondeurs distinctes. De ce fait, les bars retrouvent ces boules de poisson dont ils se nourrissent, pour reprendre, au fur et à mesure, des forces. En ce début de saison, je concentre mon approche au large sur les spots sablonneux rocheux, allant de 10 m à 30 m d’eau, cela dépend simplement de la tenue du fourrage, et des prédateurs sur le secteur choisi. Ces bases côtières regorgent de végétaux qui se développent rapidement, qui regroupent par la même occasion, toute la chaîne alimentaire. On note la présente de petits mollusques, de crustacés, de poissons juvéniles jusqu’à la présence de nos prédateurs opportunistes : les bars. Lors de coefficients importants, les poissons choisissent davantage les plateaux parsemés de roches, grâce à la hauteur d’eau que génère la marée. Le courant soutenu apporte de l’oxygène, une eau teintée et une nourriture riche, qui sont toujours dignes d’intérêt pour toucher de jolis bars à cette époque de l’année. De même qu’à la côte, on retrouve des parcs à huîtres et bouchots, qui sont des spots propices et très intéressants pour la présence de gros bars. Ces zones offrent à la fois d’une alimentation variée, et des structures pour se cacher, notamment sous les tables destinées à l’élevage d’huîtres, où se postent les prédateurs pour surprendre et s’emparer de leurs proies.
L’orientation du vent
Le sens et la force des vents sont des facteurs primordiaux pour les bars, qui dépendent de ces changements météorologiques, et qui modifient ainsi leur comportement. Pour ma part et en fonction de la configuration de mes zones de pêche, je privilégie mes sorties lorsque les vents arrivent de mer, et notamment sur une orientation ouest/sud-ouest. Provenant du Gulf Stream, et occasionnés par une dépression, ces vents amènent de l’air chaud créant un échange thermique qui pousse le poisson fourrage sur la côte. Ces conditions sont vraiment bénéfiques en cette période, qui influe systématiquement sur l’activité croissante des bars. Ces derniers sont nettement plus mordeurs, car le clapot et la houle formée par les vents rendent ainsi les eaux plus instables, en réduisant la luminosité. Ce phénomène charge les eaux en turbidité, les bars deviennent moins méfiants dans une eau trouble, et entrent dans une frénésie alimentaire en s’emparant des proies de petite taille désorientées.
Flot et jusant
Les heures de marée sont des facteurs déterminants pour la pêche du bar, et il est indispensable d’appliquer sa propre technique sur les deux premières heures de renverse, où le courant se forme à nouveau. En plus des vents favorables comme je vous l’expliquais, le marnage augmente considérablement au flot. La marée montante, ou au jusant lorsqu’elle descend, est un moment très favorable. À ces heures de marée, le mouvement d’eau devient alors beaucoup plus important, et favorise davantage la capture des bars qui chassent. Au large, je concentre ma pêche sur les renverses de marées montantes, autour des roches immergées et têtes émergentes. Je pars du plus profond et remonte vers la zone rocheuse, puis je prolonge la dérive dans la continuité de cette zone, où se trouve le flux d’eau perturbée. Pensez toujours aux critères de sélections des postes que vous allez prospecter, en regardant les hauteurs d’eaux en fonction des coefficients. Au poste, vous devez toujours disposer d’une hauteur d’eau suffisante pour pêcher aux heures de renverse, notamment sur les roches émergentes. Cependant, à la renverse du baissant, je prospecte les postes de bordure côtière, là où l’eau recouvre les parcs à huîtres, et les grandes plages. L’eau se retire progressivement, et les poissons suivent les mouvements d’eaux générés par les courants. Cette masse liquide emporte avec elle une multitude d’éléments nutritifs sous l’effet du brassage, qui encouragent les gros bars à s’alimenter.
Les leurres
Les bars se nourrissent de petites proies en cette période, composés de sprats, d’éperlans et de lançons, et il est nécessaire d’utiliser des leurres de 10 à 12 cm pour les shads, et 15 cm pour les imitations de lançons. Le but est qu’ils se rapprochent le plus possible des proies consommées par les bars. Les coloris clairs tels que le blanc, le bleu, le vert, sont attrayants et conservent le minimalisme d’une proie. Ils rendent ainsi les bars moins hésitants sur leur choix et ils portent leurs attaques instantanément. Tout en conservant les mêmes couleurs, vous pouvez également utiliser des modèles de leurres pailletés, dont la luminosité accentue les reflets. Concernant les têtes plombées, choisissez des grammages de 15 à 25 g, pour les zones peu profondes moyennant les 10 à 15 m, et notamment pour les pêches actives comme la volée. Sur les zones plus profondes jusqu’à 30 m, la pêche à gratter fonctionne bien. En effet, du fait du positionnement des bars sur le sable en contrebas des tombants, cette technique procure de bons résultats. Pour bien faire, utilisez des modèles de 30 à 50 g, afin de garder parfaitement le contact avec le fond. L’essentiel dans votre approche est d’utiliser le bon grammage du leurre en rapport avec l’animation réalisée, de façon à le rendre le plus naturel possible, dans les déplacements que vous lui suggérez avec votre canne, et dans votre vitesse de récupération. Pensez également aux leurres durs qui sont très prenants dans les eaux tumultueuses et peu profondes, il faut toujours en avoir quelques-uns dans votre boîte !
À la volée et à gratter
Pour la pêche à la volée, vous pouvez exercer deux types de récupération en fonction des courants et de l’activité des bars. Cette technique a pour but de faire évoluer votre leurre entre deux eaux, dans une faible profondeur, au-dessus des obstacles. La première approche se veut lente avec des mouvements amples et linéaires, afin d’imiter un poisson blessé. Quant à la seconde, votre animation est sèche et rapide, reproduisant ainsi un poisson en fuite. L’idéal pour cette animation rapide est l’usage de slugs et d’imitations de lançons. Ces leurres s’accommodent parfaitement des actions vives et saccadées, et grâce à leur corps fins et longs, ils ne saturent pas durant la nage. Quant à la pêche à gratter, l’animation se veut traînante en effleurant le fond. Le plus important dans cette approche, est de conserver sa ligne toujours tendue, pour accompagner progressivement le leurre dans sa descente. Une fois le leurre au fond, vos gestes d’accompagnement doivent être souples, en conservant au maximum le montage sur le fond. C’est un détail important, l’attaque des gros bars se produit dans la majorité des cas sur le fond.
La pêche au vif
Concernant l’usage de vifs, les lançons sont très efficaces sur les fonds sableux. Le montage consiste à ajouter sur le corps de ligne un anti-emmêleur coudé de préférence, muni d’une agrafe, afin de plomber le montage. Ensuite, raccordez un long bas de ligne 0[lon de 40/100 et de plus de deux mètres, suivi d’un hameçon de taille 2 à 4 selon la taille du vif. Utilisez un hameçon large et court, pour que le vif soit plus mobile au fond, et accrochez le vivant par le nez, en passant la pointe de l’hameçon d’une narine à l’autre, ou par la bouche. Côté plomb, les modèles en forme de poire assurent un bon lestage de l’ensemble, et maintiennent bien la ligne à l’horizontale lors de la dérive. Lors de la mise à l’eau du montage, descendez-le lentement en donnant du fil mètre par mètre, et ce jusqu’au fond. Un dernier point, soyez attentif à la touche, les rushs de gros bars sont très puissants surtout au lançon vivant, réglez bien votre frein pour que la ligne ne cède pas au premier coup de tête.