Nous avons déjà écrit quelques articles sur l’entretien général du kayak pendant l’hiver, c’est à faire tous les ans avant la saison et on ne va pas redétailler cela. Nous allons nous intéresser ici à la remise en état du petit matériel, c’est aussi important que tout le reste, rien de plus désagréable que de louper une jolie première prise de l’année parce que son moulinet a grippé au moment du départ du poisson ou qu’un anneau de pointe a lâché lors d’un rush pendant le combat. Non, non, ce n’est pas du vécu… En règle générale et pendant la saison, nous l’avons déjà rappelé, à chaque retour de session, il faut tout rincer, mais une expertise plus pointue se doit d’être effectuée avant le début de saison.
Crédit photo : Paul Duval
La boîte à leurres
C’est le moment de regarder avec attention chaque leurre avec lequel vous comptez passer vos futures sessions. Commencez par un rinçage en lave-vaisselle sur un programme court avec de l’eau tiède. Au sortir de ce rinçage en profondeur, un examen de chaque hameçon ou anneau brisé sera entrepris, recherchez la moindre trace de rouille, de manque de piquant sur les hameçons. C’est peut-être le moment de remplacer vos triples par des hameçons simples. Une règle à respecter pour cette opération, la taille de l’hameçon doit être proportionnelle à la taille du leurre. On peut y voir plusieurs avantages : le principal étant celui de moins abîmer la gueule du poisson, ce qui n’est pas négligeable en cas de relâche des prises, geste que beaucoup d’entre nous font assez souvent, même si conserver une prise de temps en temps pour un repas entre amis est apprécié à sa juste valeur. Le ferrage sera plus efficace avec un simple car toute la force exercée au moment du geste de ferrer ne se fera que sur une branche et non trois branches de triple. On perd moins de poissons bien piqués sur un simple que mal sur un triple. Moins d’accroche du simple dans l’épuisette et plus facile à démêler au cas où. Pour l’aspect général de vos leurres, on trouve dans le commerce des yeux autocollants, des gommettes d’équilibrage pour rééquilibrer les leurres, des films holographiques pour leur redonner un coup de jeune. La même chose sera réalisée sur les jigs, retirez les triples là aussi et montez des assist hook en tête, aussi efficaces et surtout moins d’accroches sur le fond. Pour les leurres souples, retirez les montages texans pour expertiser les agrafes d’accroche. Attention aux points de rouille à cet endroit, ça annonce une future casse sur un joli combat. Recollez les corps déchirés, une pointe de colle cyanhydrique et il pourra resservir, bref faites le tour complet de vos boîtes. Mettez au rebut les leurres dont vous ne vous servez pas, faites-en cadeau à un jeune pêcheur débutant de vos connaissances par exemple, il sera content…
Crédit photo : Paul Duval
Bichonnez vos fleurets
Là aussi, vous avez sans doute rincé vos cannes à chaque retour de session mais il est sans doute possible que du sel se soit installé sous vos anneaux de cannes ou sur les viroles de porte-moulinet. Direction la baignoire, armé d’une brosse à dents à poils durs, vous allez frotter sur ces endroits en rinçant à l’eau tiède, une fois terminé, examinez attentivement vos attaches d’anneaux, regardez l’état des vernis de protection, ou la qualité des ligatures. Là aussi on trouve facilement de quoi faire des réparations simples dans le commerce, ligatures, vernis, anneaux, tout se trouve et se remplace assez facilement en cas de besoin. Si vous ne vous sentez pas de le faire, il existe de plus en plus de réparateurs de cannes qui vous feront le travail moyennant quelques euros…
Crédit photo : Paul Duval
Du côté des moulinets
On continue l’état des lieux par la remise en forme des moulinets, il faudra aller un peu plus loin que le rinçage ce coup-ci, démontage complet des différentes pièces, retrait de la vieille graisse à l’intérieur, nettoyage au pétrole domestique, remplacement des disques frein, des roulements de galet si besoin. La plupart des plans en vue éclatée des différents modèles de « moulins » se trouvent sur le Net, de même que la référence des pièces de rechange et des sites pour se les procurer. Là aussi, si vous ne le sentez pas et si vous avez acheté votre moulinet chez un détaillant, il peut s’assurer de son entretien, ça ne vous coûtera pas trop cher et sur les bons modèles le jeu en vaut vraiment la chandelle. C’est l’avantage de passer par son détaillant préféré… Contrôlez aussi l’état de vos tresses, en général après une année soutenue, les 20/30 premiers mètres de tresse sont un peu fatigués, dans ce cas ne jetez pas cette tresse. Retirez-la du moulinet et inversez-la, la partie « usée » étant en contact du backing et vous aurez une tresse neuve en sortie de moulin, ça évite de la remplacer, vous le ferez à la prochaine saison.
Crédit photo : Paul Duval
Maintenance du kayak
Bon, ça y est les armes sont vérifiées, vous êtes parés de ce côté-là. Il va aussi falloir rajouter quelques opérations de maintenance un peu plus abouties. S’il y a quelques années très peu de pêkeux en possédaient, les kayaks propulsés font maintenant partie du paysage et la plupart des marques du marché en proposent sur leur catalogue et ils ont du succès. Là aussi, une fois par an, n’hésitez pas à aller plus loin qu’un simple rinçage de vos pédaliers ou stepper. Les principaux distributeurs de ces plate-formes de pêche proposent un catalogue de pièces de rechange assez complet et mettent à disposition des utilisateurs sur le Net, des vidéos YouTube ou des articles blogs traitant des différentes opértions de maintenance. Remplacement de pales, de chaînes d’entraînement, de roulements, de joints de corps, tout y est expliqué et à la portée d’un bricoleur de base. Cet aspect entretien du système de propulsion est à prendre en compte au moment du choix de monture, comme pour les voitures, plus c’est sophistiqué, plus le remplacement de pièces en cas de besoin va vous coûter quelques euros si vous n’êtes pas bricoleur… Jetez un œil aussi sur vos sièges surélevés, beaucoup en possèdent, examen des coutures d’assise, l’aspect des sangles, de la visserie… Un petit aparté, comme rappelé dans le précédent article, le fait de disposer d’un kayak propulsé ne vous affranchit pas d’emporter une pagaie de secours à bord, elle est obligatoire, comme le gilet porté. N’oubliez pas, bien sûr, tout ce qui est accessoire sur le flotteur, les porte-cannes, receveurs, et contrôlez les systèmes de blocages de ces différentes pièces.
L’aspect sécuritaire
Le matériel de sécurité doit aussi avoir toute votre attention, la date de péremption des cartouches de gaz par exemple pour ceux qui disposent d’un gilet à percussion. Vous vérifierez aussi votre électronique embarquée, c’est le moment de refaire une fiche de batterie si des traces d’oxydation apparaissent sur les fils de celle-ci, de contrôler les fiches mâles de votre écran, passez régulièrement du solvant pour électronique sur celles-ci. Toutes ces petites opérations de maintenance vous éviteront quelques déboires sur l’eau et vous permettront de profiter longtemps de votre matériel à moindre coût. Vous partirez en PEK, l’esprit tranquille, en étant confiant avec votre matériel révisé, et donc concentré sur la pêche. Bonne saison 2022, et vive la PEK !