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Comment bien organiser ses boîtes à mouches ?

Que l’on soit débutant ou moucheur confirmé, s’il y a un point important à ne pas négliger, c’est bien le rangement de nos boîtes à mouches. Nos imitations doivent toujours être en adéquation avec les insectes présents à l’instant T. Nos boîtes doivent être rangées de la façon la plus stratégique possible afin de gagner un temps précieux au bord de l’eau et répondre rapidement aux situations rencontrées…

Quels que soient les parcours pêchés, l’organisation d’une boîte de mouches sèches obéit à des règles pouvant diverger du moucheur débutant au pratiquant régulier. Tout d’abord, il est nécessaire de connaître les principales familles d’insectes évoluant sur nos parcours favoris ainsi que leurs aspects globaux… Même si ces familles peuvent être plus ou moins présentes en fonction des périodes de l’année, on retrouve généralement et à peu près partout en France des éphémères, des sedges ou trichoptères et des diptères. La saison estivale nous laissera également entrevoir quelques insectes terrestres type criquets et autres fourmis ailées. Avec l’aide de ces bases, il est tout à fait possible de construire sa première boîte de mouches en disposant de seulement quelques modèles tout autant visibles qu’efficaces.

Les cinq ou six exemplaires d’un même modèle et poids de nymphes sont espacés des autres par un intervalle. Un tel rangement permet une clarté et une rapidité maximale en action de pêche.
Crédit photo : Bernard Galliano

Les éphémères

Cette grande famille peut très bien être représentée par des montages parachutes. Ils restent très visibles grâce à leurs toupets et relativement simples à monter pour un débutant. De plus, leurs corps flottants sous la pellicule de l’eau en font des cibles faciles à saisir pour les poissons, notamment les individus les plus méfiants. L’idée ici sera de bien respecter les proportions en gardant un corps fin et conique et des cerques plus longs que ce dernier. Au niveau des tailles et des couleurs, il sera intéressant de débuter par le haut de la boîte avec cinq ou six exemplaires jaune pâle ou crème en taille 10 se rapprochant de notre célèbre mouche de mai (si présente sur le cours d’eau). Juste à côté, toujours cinq ou six exemplaires de parachutes en taille 10 dans des tons brunâtres viendront compléter la gamme des « grosses mouches ». Ils rappelleront les fameuses « March brown » indispensables en début de saison. Les plus audacieux pourront les coupler avec d’autres montages avec ailes en chevreuil flottants haut sur l’eau. En dessous, nous nous intéresserons plus aux éphémères d’ensemble sur des hameçons de 14. Pour moi, le noir reste un incontournable, notamment l’été en montagne. Tous comme la couleur olive clair et le marron. Nous disposerons donc d’exemplaires de chaque ton afin de pouvoir faire face à toutes les situations. Enfin, c’est sur des modèles en taille 16 que nous terminerons. Et qui dit éphémère sur hameçon de 16 pense forcément au genre Baetis ou plus familièrement à « l’Olive ». On aura donc également cinq ou six exemplaires de cette mouche dans notre boîte suivit par des mouches parachutes d’ensemble plutôt claires type « Branko killer » et autres. Nous garderons de la place pour loger les versions émergentes des montages cités sur des hameçons courbes de tailles 10 à 16 dans des tons allant du crème au noir. Bien que moins visibles que les autres, ces modèles offriront un autre stade de développement aux poissons et pourront devenir décisifs dans certains cas de figure notamment lorsque nos partenaires de jeu seront focalisés uniquement sur ce stade de l’émergence.

Une variante du fameux « tavan » de Patrick Sanguin. Une mouche indispensable en eaux rapides.
Crédit photo : Bernard Galliano

Le tavan, une mouche particulière...

Inventée par Patrick Sanguin, cette mouche parachute est censée imiter un insecte terrestre, le taon. Elle ca racole en tête des artificielles indispensables en eaux rapides où sa haute flottaison et sa grande visibilité sont des atouts majeurs. Elle sera prenante seule ou en tandem sèche / nymphe. Dans le premier cas, j’opte pour une taille 14 relativement « passe-partout ». Dans le second cas, la taille 14 soutiendra des nymphes plutôt légères alors qu’une taille 12 sera destinée aux modèles plus lourds. D’ailleurs, pour les pêches de la truite, la silhouette imposante de cette mouche sur hameçon de 12 m’incite à l’utiliser principalement lors des pêches à deux mouches. Pour des pêches de saumons de fontaine en montagne, la taille 12 peut tout à fait être prenante seule.

Les trichoptères

Ces invertébrés nonchalants aux allures de papillons font partie des plus représentés de l’Hexagone. Leurs imitations viennent en seconde place dans ma boîte après les imitations d’éphémère. Ces insectes à l’allure bien particulière possèdent de longues ailes posées en toit au-dessus de l’abdomen. Cet aspect caractéristique devra être retenu lors du montage. Leurs couleurs variant du crème au gris foncé nous imposent à avoir ces variantes dans notre boîte. Du côté des tailles, on emploiera principalement le 12 et le 14 avec toujours cinq ou six exemplaires de chaque. En revanche, il faudra varier la flottaison en utilisant de classiques « sedges » en chevreuil ou encore des montages en cul de canard ou équivalents flottants plus bas sur l’eau. Il sera également intéressant de prévoir des modèles avec des tags incitatifs perle, orange voire vert fluo afin d’imiter le célèbre « cul vert » ou plus précisément les Brachycentrus.

Après plusieurs passages, c’est finalement une oreille de lièvre bille cuivre de 3,3 mm qui aura décidé cette jolie truite
Crédit photo : Bernard Galliano

Les diptères

Avec plus de 150 000 espèces recensées, l’ordre des diptères reste l’un des plus importants aujourd’hui, et ne pas leur laisser une place de choix dans nos boîtes serait une grosse erreur… Ils se placent en troisième position dans ma boîte de sèches. En lac comme en rivière, je conseillerai des imitations sur des hameçons de tailles 14 à 18. Les montages dit « araignée » représentent très bien cette famille d’insectes à l’état adulte. D’ailleurs, l’un de mes favoris reste le montage « araignée noire » qui imite de près ou de loin la mouche terrestre tant appréciée par nos salmonidés. J’accorde alors une bonne dizaine de places à cette seule mouche que je décline sur hameçon de 14 et 16. Au stade émergent, les imitations de diptères présentent des mouches « engluées » dans la pellicule qui sont faciles à capturer. Seul leur toupet dirigé vers l’avant donne leur position sur l’eau aux pêcheurs. On privilégiera les modèles montés sur hameçons courbes afin que le corps soit parfaitement dans la pellicule. Les poissons qui monteront gober la mouche seront directement en contact avec la pointe de l’hameçon et les décrochés seront donc moins nombreux. Côté coloris, on restera toujours autour de nos « classiques » cités ci-dessus c’est-à-dire les tons beige ou crème, vert olive, marron et noir.

Ma première boîte de nymphes

Lorsque l’on débute en rivière et que l’on construit sa première boîte de nymphes, je conseille d’employer des nymphes lestées avec des billes tungstène. Les modèles non lestés ou comportant seulement quelques tours de plomb étant principalement destinés aux pêches à vue et en lacs. En premier, il est nécessaire de connaître l’aspect global des invertébrés qui peuplent nos rivières favorites, mais aussi de prendre en compte quatre principaux critères :

  • la taille des billes (et donc le poids des nymphes) ;
  • la couleur des billes ;
  • la couleur du corps des nymphes ;
  • la taille des hameçons.

Depuis quelques années, je privilégie les montages avec billes tungstène fendues car ces dernières peuvent être décalées vers le haut de la hampe de l’hameçon ce qui permet de libérer l’ouverture de celui-ci. Les décrochés en sont donc réduits et les ferrages améliorés.

Premier classement en fonction des tailles de billes

En haut à gauche de notre boîte, nous classerons en premier les modèles les plus lourds, autrement dit les doubles billes (si besoin) et les billes de 3,8 ou 4 mm de diamètre uniquement destinés aux pêches au fil. En dessous, viendront les tailles 3,3 ou 3,5 mm suivi des tailles 2,8 ou 3 mm et enfin des 2,5 mm et 2 mm.

Les couleurs de billes

Il existe aujourd’hui trois couleurs principales à avoir impérativement dans sa boîte : l’or, le cuivre et l’argent. Avec un peu de pratique, on pourra ajouter plus tard d’autres coloris comme l’orange fluo, le rose ou encore le blanc qui peuvent faire des merveilles sous certaines conditions ou sur certaines rivières. Les trois couleurs principales occuperont donc la majeure partie de notre boîte avec des séries de cinq ou six exemplaires de chaque couleur et de chaque taille de billes. Viendront en suite se greffer les couleurs des corps…

La couleur des corps

Partons sur une base de teintes foncées et une autre de teintes claires. Pour cela, les très connues pheasant tail et oreilles de lièvre font parfaitement l’affaire. Dans leurs couleurs naturelles, ces dernières devront être déclinées en fonction des points cités dans les lignes précédentes. J’y ajouterai juste des modèles noirs, incontournables en eaux teintées et d’autres pheasant tails et oreilles de lièvre avec des tags ou des épaulements orange fluo et / ou perle.

Les tailles d'hameçons

Il arrive de plus en plus fréquemment que nos salmonidés fassent les fines bouches en refusant les grosses nymphes, notamment en période d’étiage. Pourtant, il faut parfois aller les chercher dans les couches d’eau inférieures en nymphe et donc utiliser des mouches relativement lourdes. Pour cela, il est intéressant de garder de la place dans nos boîtes pour des modèles à billes montées sur des hameçons de tailles inférieures à la « normale ». Des séries de cinq ou six nymphes avec billes de 4 mm montées sur des hameçons de 14 au lieu de 12 ou encore les mêmes séries de nymphes avec billes de 3,5 mm montées sur des hameçons de 16 au lieu de 14.

Bastien nous présente une jolie truite prise sur une zone prometteuse après plusieurs dérives. Sur les meilleurs postes, il est parfois nécessaire de changer plusieurs fois de mouches avant de déclencher le poisson recherché.
Crédit photo : Bernard Galliano

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