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Choisir son hameçon pour monter ses mouches

C’est un fait, aujourd’hui, les gammes d’hameçons proposées par les distributeurs sont justes incroyables. Mieux, elles continuent de s’étoffer d’année en année ! Quoi de plus normal finalement, car, après tout, la pêche n’existerait pas sans cette pièce maîtresse qu’est l’hameçon. Cependant, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver, entre composition, couleurs, taille, forme, etc. Voici quelques conseils pratiques pour trouver hameçon à sa mouche…

L'utilisation des hameçons ne date pas d’hier et la préhistoire a marqué une véritable avancée technologique avec leur apparition durant le Néolithique. À l’époque de l’âge de pierre, ils étaient réalisés à partir d’os ou de bois d’animaux chassés. Malgré les millénaires qui nous séparent, force est de constater que l’allure générale est restée identique. L’hameçon (simple à l’époque) a su traverser le monde et les âges sans même que l’on ne touche à sa forme générale, preuve que l’homme était déjà dans le vrai le jour où il l’a créé ! L’hameçon est un produit très élaboré réalisé sur des bases simples. Cet objet primaire a simplement évolué conjointement avec l’humain qui, au fil du temps, en a toujours fait le reflet de son savoir-faire. D’abord en os, puis en bronze (apparition des ardillons et des œillets), ensuite en acier puis aujourd’hui en carbone ou en tungstène. Si, dès le début des années 1700, les Anglais sont devenus producteurs réputés à travers le monde, ils ont été suivis de très près par les Français et leur savoir-faire, à l’image de la maison VMC, qui continue encore aujourd’hui de fournir les pêcheurs du monde entier ! Les hameçons mouches sont à eux seuls des casse-tête pour les producteurs qui doivent s’adapter à certaines problématiques récurrentes telles que la taille, la finesse du fer ou la légèreté. Preuve en est, avec les pêcheurs qui ont opté longtemps pour l’utilisation d’hameçons à palette à cause de l’absence sur le marché de micro-hameçons à œillet… Mais, aujourd’hui, plus de soucis de ce côté-là avec des références allant jusqu’au 28 !

Le diamètre

Avant le montage, plusieurs arguments doivent pousser au choix final d’un hameçon. C’est une vraie réflexion. Au-delà de la taille ou de la forme, il est avant tout important de connaître les poissons ciblés… Cela peut paraître irrationnel ou aberrant, pourtant c’est tout à fait logique, car la qualité du combat découle aussi de l’hameçon. Le rapport poisson/diamètre et pointe/hameçon est la clé de la réussite. Il serait par exemple très compliqué de tourner correctement la gueule d’une grande truite dans les eaux puissantes du gave d’Oloron avec des mouches montées sur des hameçons très fins de fer, tout en sachant que l’on pêche avec une pointe en 16/100 voire en 18/100 ! Le rapport totalement déséquilibré mènerait inévitablement à une ouverture d’hameçon, à une décroche par passivité ou à une fatigue préjudiciable du salmonidé à cause d’une lutte qui s’éternise… En revanche, sur des pêches très délicates sur des poissons de taille moyenne, l’utilisation de mouches montées sur des hameçons très fins de fer pour réaliser, par exemple, de petites émergentes prend tout son sens. Il en découlera une meilleure gestion de l’équilibre de la mouche grâce à son poids restreint, mais une meilleure qualité de pénétration de l’hameçon malgré le ferrage léger à cause de la finesse de la pointe… Tout n’est qu’équilibre, cohérence et continuité! Ici, la difficulté du choix est généralement accrue lorsque l’on entre dans les plus petites tailles d’hameçons.

L’allure de l’invertébré est un point important pour le choix de la forme. Avec ce gammare, il est tout à fait logique de s’orienter vers des hameçons courbes.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

La hampe

Pour beaucoup de pêcheurs, la longueur de la hampe est le premier détail poussant au choix final. Effectivement mis à part la réalisation de corps détachés, sa taille détermine la grandeur totale d’une imitation (hors cerques et/ou antennes). Abdomen, thorax et tête… Tout doit rentrer et dans les bonnes proportions. Comme pour le diamètre de l’hameçon, les longueurs de hampes sont classées selon plusieurs tailles variant de l’extra-court à l’extra-long. Pour les débutants, j’aurais tendance à les orienter par facilité vers des longueurs standards, qui au demeurant sont les hampes les plus communes. À ce sujet, je suis moimême quelqu’un d’assez classique, surtout concernant l’usage d’hameçons droits et les traditionnels TMC 100 ou DR30 BL me suivent depuis toujours. Seuls certains grands modèles de mouches de mai ou de march brown m’orientent vers des longueurs importantes avec des hameçons plus spécifiques type 2XL.

Cet hameçon rouge fait partie intégrante de l’allure de cette imitation de chironome.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

La forme

C’est un vrai casse-tête, et même si on part avec une idée assez claire, il suffit d’ouvrir n’importe quel catalogue pour se retrouver rapidement dans l’impasse… Il faut alors garder sa vision de pêcheur au fouet et faire preuve de pragmatisme. La qualité du rendu final et la posture de la mouche découleront inévitablement de la forme de l’hameçon. Tous les invertébrés, en fonction de leur stade, possèdent des positions de dérive récurrentes, qui doivent absolument être retranscrites à l’étau. L’observation en milieu naturel est capitale ! Certaines photos grapillées sur la toile ou dans certains livres d’entomologie sont déjà un bon point de départ. Malgré la diversité, il existe deux grandes formes : les droits et les courbés. À titre d’exemple, il est plus logique d’employer un hameçon courbe pour réaliser un gammare alors qu’un modèle droit sera parfaitement destiné à la matérialisation d’un spent d’éphémère. Au-delà de l’aspect réaliste, la forme est aussi un important point technique ! En effet, suivant la courbure, l’ouverture générale de l’hameçon est très variable. Théoriquement, plus elle est importante, plus les poissons sont piqués facilement. Pour optimiser cela, il est donc préférable de conserver au maximum l’écart entre la hampe et la pointe. Au montage, les dubbing, les quills, les cerclages de plombs, les billes, etc. réduisent l’ouverture et donc les qualités de prise. Une fois de plus, tout doit être parfaitement harmonisé et le choix de l’hameçon se portera également sur l’importance de ce dégagement.

En nymphe, si l’on ne prend pas en considération l’ouverture et la taille des billes, on s’expose à de nombreux ratés et décroches.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

La couleur

Bronze ou noir… Je vous laisse en débattre, n’ayant pas de réel point de vue sur la question car pour moi les deux fonctionnent dans les montages traditionnels ! C’est avant tout une question de goût. Personnellement, et par souci du détail, je m’en tiens simplement à essayer d’harmoniser les couleurs, afin de dissimuler au mieux l’hameçon. J’aime ainsi monter une mouche noire avec un hameçon noir et une artificielle naturelle sur du bronze. Concernant certains montages particuliers où l’on joue sur l’apparence comme cela est le cas avec les Denni Rib ou les Body glass par exemple, la couleur a son importance puisqu’elle déterminera le rendu global de l’imitation. L’exemple le plus criant réside dans les montages de chironomes réalisés à partir d’hameçons entièrement rouges !

Certains accessoires multifonctions proposent de petites limes pour affûter ses hameçons, car oui, une mouche ça s’affûte !
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

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