1. Supprimer l'utilisation du gilet
Le gilet est le vêtement typique du pêcheur à la mouche. Pensé initialement pour avoir sur soi tout le matériel dont nous avons besoin pour la pratique de la pêche en rivière, il est bien souvent utilisé également en réservoir. Mais dans le cadre de cette pratique, il devient rapidement une contrainte, notamment limitant l’aisance des mouvements pour pratiquer les lancers et principalement la double traction. Il va limiter notre amplitude et de ce fait contraindre nos distances de lancers. L’idée est donc simple et radicale, le supprimer ! En lieu et place du gilet, nous utiliserons un sac permettant de stocker tout le matériel nécessaire. Grandes boîtes à mouches, moulinets de rechange, bobines de fil, outils divers, bas de ligne pré-montés… De nombreux produits existent type bagage ou bakkan. Il faut veiller à ce qu’il soit étanche et dimensionné à sa propre utilisation, sans quoi on risquera de s’y perdre.
2. Une sélection de mouches à portée de main
Comme nous avons supprimé le gilet, et pour ne pas perdre du temps à chaque changement de mouche en retournant au sac, il est nécessaire l’avoir une petite sélection de mouche d’appoint sous la main. Pour cela, plusieurs solutions existent.
- une petite boîte dans la poche : vous avez fait votre sélection, rangée dans une boîte qui restera toujours à portée de main, et le tour est joué.
- un fly patch en collier : à l’instar de la boîte, le chest patch vous permet de conserver votre sélection de mouches toujours disponible pour un changement rapide.
- le chest pack : c’est peut-être la solution la plus complète à l’heure actuelle. Il permet d’avoir tout le nécessaire à portée de main, c’est-à-dire, les mouches, mais également les fils, le coupe fil, et tous les accessoires nécessaires. C’est vraiment l’accessoire idéal permettant de se passer du gilet tout en gardant tout le matériel à portée de main.
3. Préparer vos bas de ligne en avance
En réservoir, l’immense majorité du temps, les bas de lignes sont composés de potences afin de pêcher avec des trains de mouches. Ceci implique la multiplication des nœuds à chaque montage et de ce fait une perte de temps considérable à chaque changement de bas de ligne. La solution est simple, préparer ses bas de lignes à l’avance. On les montera à la maison, avec ou sans mouche montée dessus, et enrouler sur un plioir cylindrique afin qu’ils ne prennent pas d’angle. On veillera à noter sur les enrouleurs, le diamètre du fil, la matière (Nylon ou fluoro), la longueur et la date de fabrication. Stockés à l’abri de la lumière et de l’humidité, vous pouvez les conserver toute la saison sans craindre qu’ils ne s’abîment.
4. Un seul modèle de moulinet
Le rôle du moulinet en réservoir est très limité. Sur une pêche fine, un frein régulier est important, car il permet de combattre au moulinet en gardant toujours la même tension sur les rushs. Sorti de cette technique, il doit seulement équilibrer correctement votre canne. Le moulinet n’est donc pas le poste le plus important dans lequel il faut investir. En revanche, il est nécessaire d’avoir de nombreuses soies en réservoir, et qui dit nombreuses soies, dit aussi nombreuses bobines pour les stocker. L’idéal est donc de n’avoir qu’un seul modèle de moulinet, au même nombre que celui de vos cannes, et autant de bobines que de soies. On pourra intervertir facilement les bobines afin de répondre correctement à la pêche du moment, mais sans se charger inutilement de moulinets. On gagnera en poids et en investissement. La solution également est de s’équiper de moulinet à cassettes. De la même manière, les cassettes per mettront de stocker bon nombre de soies, pour un tarif très accessible et pour un poids encore plus léger.
5. Monter deux cannes identiques
En fonction de la saison et du lac pêché, certaines techniques sont toujours prédominantes. Si vous disposez d’un nombre suffisant d’ensembles, il peut être intéressant alors de monter deux cannes identiques pour pratiquer la même technique. En cas de casse d’un des deux montages, il suffira de se saisir de la seconde canne, pour se remettre immédiatement en action de pêche.
6. Éviter l'emmêlement des potences
Les déplacements, aussi limités qu’ils le sont en réservoir, occasionnent systématiquement l’emmêlement des potences soit sur la canne, soit entre les cannes, et il n’y a rien de pire pour perdre du temps et son calme. Il vau mieux perdre quelques secondes à chaque déplacement pour éviter ce problème et protéger votre matériel (et votre sérénité). Vous pouvez utiliser des petits élastiques que vous mettrez sur votre blank et auquel vous accrocherez vos potences avant chaque déplacement. Soit de simples petites pinces à cheveux éviteront beaucoup de soucis. Il suffira d’y pincer la mouche et le blank. La potence ne bougera plus et ne risquera pas de se prendre dans la canne voisine, et ce sera la fin des tracas.
7. Définir un code couleur pour les combos
La pratique de la pêche en réservoir impose l’utilisation de plusieurs en sembles cannes-moulinets, mais aussi l’emploi de nombreuses soies. Et comme toutes les soies ne vont pas forcément idéalement avec toutes les cannes, il est nécessaire de connaître parfaitement les bonnes associations. Quand on parle d’association canne soie, ce n’est pas uniquement en matière de numéro AFTMA. Certaines cannes se comporteront parfaitement avec des flottantes, d’autres avec des intermédiaires, d’autres encore avec des plongeantes. Certaines soies de vront être montées avec un numéro de canne supplémentaire, d’autres avec un numéro inférieur. Tout cela réside dans une certaine alchimie et impose bon nombre de tests personnels pour obtenir ses propres associations. Une fois ce travail exécuté, il serait dommage d’oublier les bons mariages durant la saison creuse, où de les perdre en mélangeant les moulinets après la sortie de pêche. Une petite astuce très simple mais extrêmement efficace existe pour pérenniser ces associations canne-soie. On emploiera un simple système de code couleur. Sur chaque talon de canne, on fixera une punaise avec une tête de couleur différente. Ensuite, on reportera cette couleur sur la bobine du moulinet contenant la soie idéale à marier avec la canne correspondante. Même si toutes vos bobines se mélangent, vous retrouverez ainsi systématiquement toutes les bonnes associations et le gain de temps sera non négligeable.
8. Marquer vos soies
Une perte de temps récurrente et no tamment lorsque l’on utilise des soies intermédiaires ou plongeantes, vient du fait que l’on récupère à chaque fois trop de soie. Soit elle rentre dans les anneaux et on doit la ressortir à la main, soit elle dépasse trop peu de l’anneau de pointe de la canne, et on doit multiplier les faux jets rien que pour faire ressortir la tête. Afin d’éviter ces désagréments, on a emprunté un système que l’on doit aux Anglais pratiquant la pêche en barque dérivante. Pour toujours savoir où ils en sont de la récupération, les Britanniques marquent leurs soies à différentes longueurs, et particulièrement pour pratiquer le « hanging » phase de la récupération où les mouches doivent se retrouver à la verticale sous le bateau. Nous marquerons la soie à 7 mètres de sa pointe avec une petite épissure de soie de montage fluo, recouverte d’une goutte de résine UV. Ainsi, lorsque ce repère arrivera dans vos doigts, il restera environ 4 mètres de soie en dehors de la canne, ce qui est une longueur idéale pour réamorcer le lancer suivant.
9. Limiter le nombre de faux lancers
Moins les mouches sont en l’air, plus elles sont dans l’eau, et plus elles sont dans l’eau, plus elles prennent de poissons… CQFD. Cette démonstration est parfaitement ridicule tellement elle est logique, mais il est bon de la rappeler parfois. Et pour que les mouches soient le plus souvent dans l’eau, un des facteurs que l’on peut réduire considérablement, c’est le temps de lancer. Dans un premier temps, on sortira l’intégralité de la soie du moulinet. En plus d’un gain de temps considérable, ça évitera non seulement d’en sortir des petites longueurs à chaque faux-lancers, de tirer anormalement sur le frein du moulinet, d’user prématurément la soie en frottant contre le moulinet, et de se fatiguer inutilement. Une fois la soie à vos pieds et rangée dans le bon sens, la spire du haut devant sortir en premier, on va pouvoir commencer le lancer. Faire un rouler, sans tenir la soie, afin d’en sortir rapidement une bonne longueur de la canne. Décoller la soie de l’eau et sur le shoot arrière, laisser la soie sortir au maximum, comme on le ferait sur le shoot avant. Une fois que la tête est sortie, ne pas chercher à sortir plus de soie. La canne est chargée à son optimal, il ne reste plus qu’à shooter. Normalement, un lancer bien géré doit se réaliser en moins de trois faux-jets. Avec le système du roulé pour l’amorcer, il n’en faut généralement que deux… c’est un tiers de temps de gagné, et vos mouches pêcheront davantage. À la fin de la journée, ce temps est considérable.
10. Garder toujours une canne en action de pêche pendant les bricolages
Dès lors que l’on souhaite refaire un montage, l’idée est de lancer une autre canne dédiée à une technique de pêche statique et de la garder sous le bras pendant que l’on bricole. Même si cela n’est pas la pêche du moment, il vaut mieux avoir des mouches dans l’eau afin de ne pas perdre de temps. Deux techniques sont parfaites pour ça. Soit la pêche au bung, soit la pêche au booby. Dans le premier cas, on pêchera à courte distance afin que même en étant peu disponible, on soit dans le bon timing au ferrage. Dans le deuxième cas, on gardera le montage bien en ligne afin que le poisson se ferre seul. Toutes ces astuces sont très utilisées en compétition mais sont, bien entendu, parfaitement adaptables à la pêche de loisir. Elles vous feront gagner un temps fou au bord de l’eau et vous permettront, je l’espère, d’augmenter considérablement le nombre de vos touches !