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80 cm, la truite d'une vie

Tout commence l’an passé au Salon de Saint-Étienne. Je retrouve mon ami Fabien (animateur à la fédération du Jura), et bien sûr on papote, jusqu’à ce que l’on évoque un certain secteur : « Tu sais, j’ai un pote qui y a fait plusieurs très gros poissons cette année. Les poissons semblent de retour. » Du coup, il va falloir que je retourne traîner mes guêtres par là-bas…

Cela fait bien une douzaine d’années que je connais le coin, mais ces dernières années, je n’y étais pas allé car mon ami Julien y avait vu très peu de poissons (pour ne pas dire aucun), et la dernière fois que j’y suis allé je n’avais absolument rien vu. Il faut des conditions particulières pour espérer y voir quelques poissons. Après avoir bien hésité à y aller une quinzaine de jours auparavant, je me décide à partir en ce début juin, sans m’attendre à grand-chose… On commence la première bordure en milieu de matinée. Pas la peine de commencer trop tôt, car il faut de la lumière. Je dis « on », car pour une fois ma compagne a décidé de m’accompagner.

Une nage bizarre, un comportement étrange et pourtant c’est bien une truite hors norme !
Crédit photo : Alexandre Gauriat

Une nage un peu bizarre

Rapidement, après quelques centaines de mètres, j’aperçois un très gros poisson qui remonte cette bordure, à une bonne quinzaine de mètres du bord et dans 1 m-1,5 m de profondeur. Pas de zébrure, une nage un peu bizarre, pour moi, ce n’est pas une truite, mais plutôt, peut-être, un gros barbeau. On continue de remonter, quasiment à la même vitesse que ce poisson, que je garde tout de même à l’œil. Après avoir parcouru une cinquantaine de mètres « ensemble », le poisson oblique (et donc changement d’angle de vision par rapport à la lumière) et se rapproche du bord. Quelle n’est pas ma stupeur lorsque je vois des zébrures ! Vite, il faut être très réactif, car il n’y aura pas 50 occasions. Premier lancer 1 m en face du poisson, mais rien, aucune réaction. Je décide de poser plus haut, environ 2 m au-dessus d’elle. La nymphe s’immerge doucement et, cette fois, le poisson voit l’imitation, se rue dessus et l’engouffre ! Concernant le choix de la nymphe, connaissant le secteur, j’ai directement fixé ce modèle avant de commencer la pêche. En même temps, c’est une nymphe avec laquelle j’ai leurré de nombreux gros poissons et qui a fait ses preuves sur de nombreuses rivières, et dans les mains de nombreux pêcheurs. Je ferre, et là je regarde ma compagne et je lui dis : « Je l’ai, je l’ai, elle est au bout ! »

L’épuisette est bien petite quand on pique une truite de cette envergure!
Crédit photo : Alexandre Gauriat

Elle est au bout !

Je n’y crois pas au début, mais lorsque je la vois se contorsionner en surface, je me rends bien vite compte que c’est bon ! Le début du combat s’opère vers la berge mais la truite part ensuite au milieu. « Ouf », je préfère ça. On est sur une grande gravière et aucun obstacle en vue. Ce matin, j’avais prévu le coup et retiré ma pointe en 15,2 habituelle pour du 17,5. Personnellement, je préfère prendre quelques refus, mais je veux écourter au maximum le combat pour laisser le plus de chance au poisson de repartir au mieux… Le combat est puissant, mais pas violent. Cela me rappelle le combat du monstre de 88 que l’ami Julien avait fait il y a de nombreuses années sur un autre secteur, plus en amont. C’est moi qui l’avais mise à l’épuisette, et le combat avait duré un peu plus longtemps car le fil était légèrement sous-dimensionné (à sa décharge, lorsqu’il l’a attaqué il n’avait aucune idée de la taille du poisson, car seule la tête dépassait d’une berge creuse). Mon 17,5 me permet de lui montrer « qui est le patron » et, au bout de quelques minutes, j’arrive à la mise à l’épuisette…

Une pointe en 17,5 a permis à Alexandre cette capture exceptionnelle.
Crédit photo : Alexandre Gauriat

Je n'en crois pas mes yeux

Tant bien que mal, j’arrive à la faire rentrer dans mon épuisette, qui n’est pas vraiment prévue pour des poissons de cette taille ! Une fois dedans, la pression retombe et je n’en crois pas mes yeux… Je contemple avec respect et admiration un tel spécimen. C’est le poisson d’une vie ! En France, mon précédent « plus long » poisson faisait 67 cm, puis le verdict du mètre tombe. 13 cm de mieux pour arriver à 80 cm pile ! Un poisson de fou. Suit la séance photo et, pour le coup, heureusement que ma compagne est là, car seul avec ce genre de poisson, cela aurait été compliqué d’avoir de beaux souvenirs. Je fais mon maximum pour que tout se passe bien et que le poisson soit un maximum dans l’eau. Et cela paie, car au moment de la relâche, je sens bien le poisson, il réagit bien et, une fois qu’il n’est plus entre mes mains, rejoint tranquillement sa bordure, à l’ombre d’un arbre pour reprendre ses esprits… Je suis sur un petit nuage et je vais mettre un bon moment avant de réaliser.

Doucement dans l’eau, le grand poisson retrouve ses esprits.
Crédit photo : Alexandre Gauriat

Quand le rêve devient réalité

C’est le rêve de la plupart des nympheurs à vue ! Un tel poisson, c’est déjà très rare de réussir à en voir un durant « une carrière » de moucheur, mais réussir à le voir, le leurrer et le faire rentrer dans l’épuisette… C’est le genre de poisson qui hantait régulièrement mes pensées, qui agitait mes rêves la nuit, et aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir dire que ce n’est plus un rêve, mais bien la réalité… J’ai pris une zébrée franc-comtoise de « huitante » (comme disent les voisins helvètes) ! Au cours du reste de la journée, je dépiquerai un autre poisson, mais peu importe, l’essentiel reste le souvenir de ce poisson exceptionnel dans mes mains, et ensuite le voir repartir dans son élément… Pour « la petite histoire », je n’aurais pas dû être ici ce jour-là, car en début d’année j’avais réservé un gîte pour aller pêcher avec les copains sur une rivière éloignée. Malheureusement, je n’ai pas pu m’y rendre à cause d’un événement professionnel et mes trois acolytes y sont allés sans moi… Comme quoi, quand les planètes sont alignées.

Alexandre a décidé de relâcher ce grand poisson qui retrouvera rapidement sa cachette
Crédit photo : Alexandre Gauriat

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