La vallée des Gaves ! C’est là que Clément Latapie est né il y a 27 ans, c’est ici qu’il vit et travaille aujourd’hui, par atavisme inévitablement, par amour pour ses truites et ses rivières sûrement. « Mon grand-père était pêcheur au toc, une vieille main qui tirait un morceau de laine de son pull en guise de guide-fil. J’avais 4 ans quand j’ai commencé à l’accompagner dans les petites rivières du coin, un éveil à la nature en guise d’héritage. J’ai la chance de vivre dans cette vallée d’Argelès-Gazost, longue seulement d’une dizaine de kilomètres, près du gave de Pau, ma rivière de cœur. Celui-ci est formé par la réunion de plusieurs Gaves dont le principal provient de la vallée de Luz-Gavarnie », explique Clément tout en préparant son matériel avec un calme et une joie de vivre communicatifs.
Le gave de Luz
Le gave de Luz en contrebas, roule ses eaux translucides entre de gros blocs de roche. Il serpente dans une vallée aux doux reliefs sur une quinzaine kilomètres, une « rivière-école », comme les désigne Clément. Il aime y guider ses clients quel que soit leur niveau. La lecture de l’eau, la discrétion, la qualité des dérives sont des critères indispensables pour réussir sur ce profil technique à souhait. « C’est ici que j’ai fait mes premières armes en sèche à 10 ans après avoir vu officier un pêcheur à la mouche, capturer coup sur coup deux truites. Ce fut une révélation. J’ai regardé mon grand-père droit dans les yeux et je suis allé m’acheter un kit « prêt à pêcher à 40 €. À 13 ans, je montais mes premières artificielles au Club Mouche de Sestas puis j’ai peaufiné ma technique en rencontrant des pêcheurs locaux passionnés. À 15 ans, j’ai découvert la pêche en nymphe lors d’un stage conjointement organisé par Yannick rivière et Julien Daguillanes. Ce fut une seconde révélation. J’ai découvert, à leurs côtés, ce que signifiaient le talent et la pédagogie. Je pense véritablement que mon envie de devenir guide date de cette rencontre. »
Direction l'Argentine
Mais Clément n’est pas du genre à s’emballer. Ce garçon fait preuve d’une grande maturité et sait qu’il ne faut pas brûler les étapes. D’autant qu’un autre rêve l’habite, nourri par ses lectures : celui de se rendre un jour en Argentine. Il lui faut passer avant son Bac pro en milieu aquatique. Chose faite près trois années d’études au lycée agricole de Saint-Pée-sur-Nivelle. Une parenthèse qui lui donnera l’occasion de découvrir d’autres rivières et de parfaire ses montages avec ces copains de l’internat tous fondus de pêche. Diplôme en poche et la majorité faisant, le temps est alors venu pour Clément de larguer les amarres. Direction Buenos Aires avec 350 € en poche en mode « back-packer ». « Ce fut neuf mois d’une odyssée formidable. Mon objectif premier n’était pas tant de pêcher que de rencontrer un peuple et de me familiariser avec sa langue dont je ne parlais pas un mot. Je voulais savoir comment on vit en dehors de ma vallée natale. » Ce n’est pas un mais deux séjours que fera Clément en Argentine en repoussant les frontières.
Un seul objectif, devenir guide
Du Machu Picchu jusqu’en Patagonie, du désert d’Atacama au Chili en passant par la Bolivie, notre Pyrénéen étanche sa soif de découvertes à travers 18 mois d’itinérance. Les démons de la pêche ne l’ont pas quitté et les rivières rencontrées sont toutes plus belles les unes que les autres. Mais c’est de retour en Argentine, dans la région de San Martin de Los Andes, triangle d’or de la pêche à la mouche, que Clément se pose avec un objectif 100 % pêche. La rencontre avec le guide Gabriel Montenegro marque un tournant. Une amitié naît. Après avoir travaillé un temps à ses côtés, sur les plus belles rivières de la région, à l’organisation de Flottada – sur les Rio Chimehuin, Alumine, Malleo, dont les proportions ne sont d’ailleurs pas sans lui rappeler son gave de Pau – le projet de Clément se précise : il deviendra, à son tour, guide de pêche, chez lui, dans les Hautes-Pyrénées.
Le début d'une aventure
De retour en France, à 22 ans, de petits boulots en passant par un contrat d’avenir d’une durée de trois ans, l’obtention d’un financement d’un diplôme d’État lui ouvre les portes à la formation de guide de pêche à la MFR de Naussel dans l’Aveyron. À 25 ans, Clément a accompli une partie de ses rêves d’enfant. Après être reparti deux mois en Argentine et pris le temps de parfaire son projet, il crée son activité dans le but de faire découvrir les richesses naturelles et halieutiques de « sa » vallée des Gaves. « Je suis au début d’une aventure qui m’emplit de bonheur », confie Clément Latapie dont l’activité ne cesse de grandir avec des retours élogieux. Ne tardez pas si vous souhaitez découvrir son jardin secret, le gave de Pau !
Son terrain de jeu
Gave de Pau
« De cette rivière, qui me passionne depuis tant d’années est sans doute née ma vocation de guide de pêche en Hautes-Pyrénées. » Le gave de Pau prend sa source au cirque de Gavarnie (1570 mètres d’altitude), au beau milieu du parc national des Pyrénées, avant de recueillir les eaux du Bastan à Luz-Saint-Sauveur, ainsi que celles du gave de Cauterets à Soulom et du gave d’Azun à Argelès-Gazost. Sa longueur est de 191 kilomètres. Dès son passage à Argelès-Gazost, il mesure déjà une trentaine de mètres de large. Classé en première catégorie jusqu’à Lescar, dans les Pyrénées-Atlantiques, il est également classé en cours d’eau à saumons. Bénéficiant de nombreux affluents, le gave de Pau est assuré d’avoir des débits soutenus même aux périodes les plus chaudes de l’année. À part son passage au niveau des villes de Lourdes et de Pau, le gave garde un aspect sauvage et naturel. La richesse et la diversité de son biotope nous offrent une belle densité de truites fario entre 30 et 40 cm, dites « panthère », du fait de leur robe tachetée de points noirs. Toutefois, pour réussir de belles parties de pêche sur le gave de Pau, il faut être au bon endroit au bon moment : la pêche reste la pêche ! Comme toute rivière, le gave sait être généreux et offrir des parties de pêche inoubliables…
Gave de Luz-Gavarnie
Le gave de Gavarnie forme la partie supérieure du gave de Pau, de sa source jusqu’à sa confluence avec le gave de Cauterets à Soulom. C’est donc à cet endroit qu’il perdra l’appellation de « gave de Gavarnie » pour devenir le gave de Pau. C’est une rivière torrentielle, dont la largeur varie de quelques mètres en amont jusqu’à une dizaine de mètres, très bien peuplée en truites fario. Il offre de magnifiques paysages et des ambiances exceptionnelles. Il se prête à merveille à la pratique de la pêche à la mouche. La taille moyenne des truites est inférieure à celles du gave de Pau. S’il est courant de capturer des poissons mesurant une vingtaine de centimètres, les belles truites méfiantes à souhait dépassent les 30 centimètres
Gave d'Azun
Le gave d’Azun, ou gave d’Arrens, dans sa partie amont, prend sa source à environ 2 050 mètres d’altitude. Il est retenu une première fois par un barrage qui forme le lac de Suyen. Un autre barrage, celui du Tech, barre son cours quelques kilomètres en aval. Ensuite, il s’écoule jusqu’au village d’Arrens-Marsous et se réunit avec le Laun, formant ainsi le gave d’Azun jusqu’à sa confluence avec le gave de Pau à Argeles-Gazost. Sa longueur totale est de 29 kilomètres. Il compte une quarantaine de petits affluents entre sa partie haute et sa confluence avec le grand gave. C’est également un très joli terrain de jeu pour traquer les truites fario, malgré des parties très encombrées et inaccessibles dans des gorges. C’est une rivière avec un charme tout particulier.
Gave de Cauterets
Le gave de Cauterets est un torrent, affluent rive gauche du gave de Pau à Soulom. D’une longueur de 26 kilomètres environ, il comporte des parties très encaissées et sauvages, dans des gorges. Dans sa partie amont, il porte les noms successifs de ruisseau du port du Marcadau, gave des Batans, gave du Marcadau et gave de Jéret. Il ne porte le nom de gave de Cauterets qu’à partir de la réunion des gaves de Jéret et du Lutour au niveau de la Raillère, en amont du village de Cauterets, sur la route du Pont d’Espagne et du parc national des Pyrénées. Ce gave offre une grande diversité de parcours très intéressante, tant pour la pêche à la mouche sèche qu’en nymphe, notamment le secteur du Lutour, à la Fruitière, ainsi que le gave du Marcadau au beau milieu du plateau du Cayan (où se trouve un des plus beaux parcours mouche no-kill du département des Hautes-Pyrénées).
Pour découvrir la vallée des Gaves avec Clément.
CLÉMENT LATAPIE
Moniteur guide de pêche dans les Hautes-Pyrénées
Tél. : 0789497220
Site Web : www.pechehautespyrenees.com