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La pyrale du buis, une opportunité à ne pas manquer

Depuis quelques années, à partir de mai, nous assistons à des invasions de pyrale, véritable fléau pour les massifs de buis rivulaires. C’est une aubaine pour les oiseaux, mais aussi pour les pêcheurs car les poissons l’attendent pour s’en gaver.

La pyrale du buis est un insecte ravageur qui semble s’attaquer exclusivement aux feuilles de buis. Son nom latin est Cydalima perspectalis. Elle appartient à l’ordre des lépidoptères et à la famille des crambidae.

Lors des grosses éclosions, les pyrales du buis peuvent se compter par milliers. 
Crédit photo : Jack Tarragnat

Le cycle de l'insecte

C’est une espèce invasive introduite en France autour des années 2000, probablement à partir de plantes importées d’Asie. Son extension a été très rapide et l’espèce couvre désormais tout le pays. Les papillons adultes – imagos – ont une durée de vie d’environ 15 jours. Les femelles pondent leurs œufs, de 800 à 1 000, sur les feuilles de buis. Passant par plusieurs stades larvaires, les chenilles se développent rapidement. Elles sont de couleur verte avec une tête noire. Dès leur éclosion, elles commencent à grignoter les feuilles du buis et l’arbuste finit par se dessécher. Durant cette phase consommation, les déjections des chenilles provoquent une odeur désagréable. Comme pour tous les papillons, une fois arrivée à maturité, la chenille passe par le stade de la nymphose en s’enfermant dans un cocon de soie pour se transformer en chrysalide, laquelle, en saison chaude, devient rapidement un nouveau papillon. Il peut y avoir de deux à quatre cycles de reproduction durant le printemps et l’été. Quand arrive l’automne, les jeunes chenilles de la dernière génération estivale vont hiberner en tissant un petit cocon protecteur entre des feuilles de buis. Dès les premières chaleurs du printemps, le cycle infernal recommence.

Les vandoises rostrées se gavent de cet insecte lorsqu’il tombe dans l’eau alors qu’il gagnait la rive ombragée. 
Crédit photo : Jack Tarragnat

Au bord des rivières

Il semble que la pyrale soit attirée par les bords de rivières où prolifèrent naturellement les buis, particulièrement dans les régions calcaires où cet arbuste est abondant. Ce n’est pas un insecte aquatique comme les éphémères ou les trichoptères. Aussi, même s’il est possible qu’il fasse réagir quelques poissons avant le crépuscule, ce n’est pas forcément l’idéal pour le coup du soir. D’après ce que j’ai pu constater sur mes rivières habituelles, leur activité s’intensifie au cours de la matinée. Dès que le soleil frappe un peu fort sur une rive, la majorité des pyrales s’agite et va se mettre à l’abri du côté de la rivière le plus ombragé. C’est durant cette période-là que plusieurs d’entre elles tombent à la surface de l’eau et se font happer. Bien que certains poissons méfiants les attrapent assez finement du bout de la gueule, ce qui peut provoquer quelques ratés, la plupart des gobages sur ce gros papillon sont francs et même parfois bruyants. Ils se distinguent nettement en pleine eau et surtout en bordure des courants. En l’absence de gobages, on peut aussi « pêcher l’eau » en faisant passer l’imitation le long des veines porteuses. Quoi qu’il en soit c’est une pêche très ludique. Là où la vandoise rostrée (Leuciscus burdigalensis) est présente, comme dans ma région Sud-Ouest, les sujets de très belle taille semblent apprécier la pyrale, car ils s’en gavent littéralement. Il en est de même pour les chevesnes. Quant aux truites, elles en sont également friandes, mais leur capture est plus aléatoire selon qu’elles se sont ou non rassasiées auparavant.

Les truites affectionnent les pyrales mais sont vite repues par ce gros papillon.
Crédit photo : Jack Tarragnat

Attention à la pluie

J’ai remarqué qu’une forte pluie battante lors d’un orage anéantissait un très grand nombre de pyrales, lesquelles, mortes, sont emportées par les flots. On retrouve les cadavres dès le lendemain, agglutinés en nappe contre les bordures ou bloqués en surface entre les herbiers émergents. Les jours suivants, la pêche en surface n’est pas bonne. Les poissons se sont certainement gavés sous l’eau et il ne reste que très peu de papillons en activité sur les bordures. Il faut alors attendre patiemment le prochain cycle d’éclosion.

La bonne imitation

Il est relativement facile de réaliser une imitation assez réaliste de la pyrale, en respectant bien sur les proportions et la couleur de l’insecte. Son envergure varie de 35 à 42 mm. Veillez toutefois à ne pas faire d’imitations trop volumineuses pour faciliter la prise en gueule par les poissons. Il existe deux types de coloration chez la pyrale. La majorité a les ailes blanches entourées d’une bordure noire. Quelques sujets plus rares (mélaniques) sont brun-grisâtre. Compte tenu de la taille de l’insecte, le montage se réalise sur un hameçon à mouche n° 10 fin de fer, donc léger, afin que la mouche flotte bien. Entre autres exemples, les Gamakatsu F11 ou F11b (sans ardillon) conviennent bien. On débute le montage avec une soie de montage polyflosh blanche qui servira à fixer solidement les différents éléments. L’abdomen peut être réalisé avec une bandelette de foam (mousse haute densité) de coloris blanc ou légèrement gris, ou bien avec du Z-Lon ou du Para-post blanc ou beige clair. On s’efforcera d’imiter au mieux la forme en triangle des ailes avec du poil de chevreuil blanc, ou bien avec un matériau synthétique en exécutant un montage en large V, couché sur le dos. On peut également superposer de part et d’autre, deux pelles de cou de coq blanc-jaunâtre ou deux plumes de croupion de canard blanches qui donneront un semblant de vie à l’imitation. Un thorax en dubbing clair bien aéré maintiendra les ailes en place. Un petit hackle de coq blanc enroulé en tête simulera les pattes et aidera à la flottaison. Pour parfaire l’imitation, colorez en noir le pourtour des ailes sur 2 à 3 mm de largeur, avec un feutre indélébile de type « Promarker » et le tour est joué !

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