Le seul problème que je rencontre est le choix du matériel, me refusant toujours à amener deux cannes au bord de l’eau. J’ai donc opté pour des ensembles qui me donnent toute satisfaction : canne de 9 pieds ou 9 pieds 6 pour soie 6 en grandes rivières et canne de 9 pieds pour soie 5 en petites rivières. « Léger pour le streamer », penseront certains pour ce dernier ensemble. Mais depuis plus de quinze ans que je pratique ainsi, je ne rencontre pas de problème, d’autant que je pêche au streamer d’une manière un peu particulière.
Crédit photo : Didier Magnan
Petits streamers imitatifs
Pour rechercher les truites sauvages, ma religion est faite depuis bien longtemps : j’utilise de petits streamers imitatifs et plombés au niveau du corps et des yeux, et j’utilise une soie flottante prolongée par un bas de ligne assez court (3,50 m), équipé d’une pointe en 16 ou 18/100. Il suffit de l’allonger par deux brins pour passer en sèche sur une pointe en 12 ou 14/100. Le seul streamer que j’utilise est l’Arlésienne, que j’ai présentée dans les colonnes de notre magazine il y a déjà longtemps et qui prend toujours autant de truites sur tous les cours d’eau que je pratique. Les meilleurs postes à l’ouverture correspondent aux courants pas trop rapides et assez profonds des bordures ainsi que l’amont et l’aval d’obstacles, gros blocs, branches immergées. On peut poser franchement en amont et récupérer « en tricotant » ou lancer en travers et soutenir la dérive vers l’aval, en baissant le scion vers l’horizontale au fur et à mesure de la dérive. À la fin de celle-ci, on relève doucement le scion et on laisse le streamer décrire un arc de cercle en remontant vers la surface. C’est souvent là que se produisent les touches.
Crédit photo : Didier Magnan
Avec le soleil
C’est bien évidemment le moment de sortir de ses boîtes des imitations de March Brown. Ces dernières apparaissent en général entre 11 h et 13 h et déclenchent toujours une activité en surface. On imite en priorité le stade subimago, mais les imagos sont également très attractifs. On choisira des modèles à corps variant du brun cannelle assez clair au brun foncé, voire très foncé, surtout pour les subimagos. Quant à la taille, un modèle en numéro 14 fait parfaitement l’affaire, même si, dans certains cas, on peut essayer un gros modèle en 12. Les postes les plus favorables sont les fins des grandes gravières dans les creux qui se forment juste en amont des seuils ou les lisses assez lents au fond encombré de galets. Mais d’autres mouches doivent également se trouver dans vos boîtes au moment de l’ouverture. Il s’agit bien sûr des imitations de Baetis, désormais classiques, et des modèles figurant de petits plécoptères ou de petits trichoptères. Inutile d’emporter avec vous des dizaines de modèles, ces trois types de mouches suffisant largement pour le jour J. Les « olives » éclosent volontiers dans les lisses assez lents et les petits plécoptères ou les petits trichoptères fréquentent les milieux plus agités comme les courants assez vifs. Mais ne perdez pas de vue que les truites rechignent un peu à se tenir longtemps sur ce type de postes à l’heure de l’ouverture, préférant les zones un peu plus profondes et lentes des bordures.
