Les sites du groupe Info6TM

Au cœur d'une compétition Area

Se saisir d’un poisson est interdit pendant la compétition. Celle-ci étant terminée, Jimmy Maistrello s’est prêté volontiers au petit jeu de la photo souvenir.

Crédit photo Thierry Bruand
Vainqueur du tout premier circuit Area Cup en 2019, second en 2020, le Chambérien Jimmy Maistrello est à l’heure actuelle le meilleur spécialiste français de pêche aux leurres en réservoir. Pour respirer un peu l’ambiance de ce type de compétition, Thierry Bruand l’a suivi lors d’une des premières dates de la saison 2021-22 disputée à Burcin, dans l’Isère.

Il y a longtemps que je voulais voir un peu comment se déroule une compétition Area et j’ai donc pris rendez-vous avec le meilleur Français de la discipline, Jimmy Maistrello, pour le suivre sur l’épreuve de Burcin (38). Sur place au lever du jour, je constate immédiatement une couleur verte étonnante de l’eau habituellement d’une très grande clarté ici. À prendre en compte pour choisir les coloris de leurres.

Le minuscule plan d’eau de Burcin (38).
Crédit photo : Thierry Bruand

 

Un règlement original

Une compétition Area commence par des qualifications. Chaque compétiteur pêche six manches sur des postes différents, le classement tenant compte du nombre de duels remportés. Un seul adversaire par manche donc : son voisin qu’il faut battre ou égaler pour marquer. Les deux pêcheurs permutent à mi-course de part et d’autre d’un plot. La durée des manches varie (10 à 25min) : courtes au début (arcs mordeuses), plus longues ensuite quand la pêche se durcit. Le nombre total de poissons pris peut éventuellement compter pour départager des pêcheurs à la fin des poules. Les douze premiers sont qualifiés pour les demi-finales qui se disputent sur trois secteurs de quatre pêcheurs. Toutes les 5 min, les compétiteurs changent de plot et passent donc sur tous les postes. En cas d’égalité, une Golden trout (l’équivalent du but en or en football) est organisée. Six pêcheurs disputent enfin la finale sur un seul secteur. Seuls poissons-nageurs et ondulantes sont autorisés. Une prise doit entrer dans l’épuisette pour être comptabilisée sans jamais toucher la berge ni la main pour être décrochée, d’où le releaser.

La préparation

Je retrouve Jimmy en pleine préparation. Comme les pêcheurs au coup, il prévoit plusieurs cannes montées, installées sur des supports adaptés facilement déplaçables lors des nombreuses permutations de postes (voir encadré). Les leurres stockés dans une grande caisse sont rangés par types (ondulantes, crankbaits, jerkbaits) de manière à pouvoir les retrouver rapidement. Après un rapide briefing de Mathias Barbas, le dynamique président du Team Trout 73, qui rappelle le règlement, les 34 compétiteurs gagnent leur poste pour les phases de poules (voir encadré).

Jimmy n’est pas venu les mains vides : onze cannes… et plus de 400 leurres dans sa caisse.
Crédit photo : Thierry Bruand

Les qualifications

Pour la première rotation, Jimmy a été désigné comme arbitre. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle puisqu’il est en général performant quand ça va vite, le nombre de prises baissant rapidement au fur et à mesure des remises à l’eau des truites. Cela lui permet toutefois de bien observer les types et couleurs d’ondulantes qui marchent dans cette première manche. Dix minutes après, il entre en scène pour la première de ses six rotations.

Jimmy a une façon particulière et efficace, canne tournée, moulinet vers le haut, pour mettre le poisson à l’épuisette.
Crédit photo : Thierry Bruand

Deux victoires

Bien placé, près de la sortie d’eau, accroupi, hyper concentré, il ne laisse aucune chance à son adversaire, lui infligeant un très sévère 5 à 0. Et cela grâce à une petite ondulante bicolore mat-brillant, ramenée près de la surface. La deuxième manche est plus délicate mais gagnée 1 à 0 contre Chrystel… sa compagne ! Un poisson pris au début avec la même ondulante. Avec deux victoires, Jimmy se place idéalement dans le peloton de tête avant les manches plus difficiles. Malgré son talent, il n’arrive pas à piquer la moindre truite dans les quatre autres manches de poules. « C’était difficile, je n’ai pas réussi à trouver la pêche, reconnait-il. J’ai alterné ondulante, crank et jerkbait ainsi que les hauteurs d’eau sans succès, malgré quelques tapes et suivis, rien de très franc ! » Aucun de ses adversaires n’ayant fait mieux, il marque quatre égalités qui, ajoutées à ses deux victoires, le qualifient d’office pour les demi-finales.

Quelques poissons sont conservés dans un vivier pour être mis à l’eau avant les phases finales qui se révèlent souvent compliquées
Crédit photo : Thierry Bruand

Les demi-finales

Des arcs-en-ciel sont déversées juste avant cette nouvelle phase de compétition, de manière à réactiver le plan d’eau. Jimmy hérite du secteur situé près de l’arrivée d’eau, au plus proche de laquelle le tirage au sort le fait commencer. Un bel avantage car le petit courant induit y rend les truites un peu plus agressives. Notre champion ne rate pas l’occasion de faire d’entrée la différence, attrapant deux poissons à l’ondulante lors de la première rotation de cinq minutes. Idéalement lancé dans cette demi-finale, il attrapera une truite supplémentaire sur les trois autres rotations, s’assurant seul la première place de son secteur pour la finale. «Il y avait beaucoup de poissons 10 cm sous la surface. Du coup, j’ai pêché avec des ondulantes encore plus légères, explique Jimmy. J’ai pratiqué un peu au poisson-nageur sans résultat. Mais il y a encore un truc à trouver, car je me suis vraiment fait bousculer mes cuillers. » En attendant, c’est très attentivement qu’il suit la Golden trout qui départage les deux seconds.

La truite du jeune Arthur a touché la berge sous l’œil d’un Jimmy très attentif. Celle-là ne pourra pas être validée.
Crédit photo : Thierry Bruand

Et c'est la finale

La finale se déroule près de la sortie d’eau, là où la concentration d’arcs est la plus importante. Les compétiteurs éliminés observent le sprint final. La pression monte mais l’expérimenté Jimmy sait gérer ces moments-là. Calme et appliqué, il enchaîne les poissons avec une petite ondulante bicolore jaune et marron. Arthur, un jeune Auxerrois talentueux s’accroche toutefois et prend une ultime truite juste avant le gong. Il faut en passer par le supplice de la Golden trout pour départager les deux compétiteurs. Jimmy dispose néanmoins d’un léger avantage pour avoir terminé devant son rival en qualifications. Si aucun poisson n’est validé pendant les cinq prochaines minutes, c’est lui qui l’emportera. Au bout d’une minute, Arthur pique une première truite. L’arc-en-ciel arrive à l’épuisette mais le bras du jeune pêcheur tremble et le poisson touche la berge et ne peut être comptabilisé. Jimmy est toujours en course… mais Arthur capture un second poisson, cette fois validé, dans la foulée. Les spectateurs applaudissent et Jimmy félicite son adversaire. Une défaite sur le fil mais un excellent résultat dans la course au bouclier de Damona, le trophée qui récompense le vainqueur final en fin de saison.

Le podium de cette manche avec, de gauche à droite, Eugénie Mabrut (3e), Arthur Hirson (1er) et Jimmy Maistrello (2e).
Crédit photo : Thierry Bruand

 

Son matériel

POISSONS MORDEURS

  • Canne : TCS-60UL (Jackall) 0,4-2 g
  • Moulinet : Soare BB 2000 (Shimano)
  • Nylon : Trout Real Fighter (Toray) 11,5/100

PÊCHE DÉLICATE

  • Canne : Reinbô S-200L (Gunki) 1-4 g
  • Moulinet : THG FV taille 1000 (Gunki)
  • Tresse : Slide Braid (Gunki) 8/100
  • Bas de ligne : nylon GTM (Stroft) 12/100

ENSEMBLE POLYVALENT

  • Canne : TCS-60L scion plein (Jackall) 0,4-4 g
  • Moulinet : Soare BB 2000 (Shimano)
  • Tresse : Trout Real Fighter (Toray) 7/100
  • Bas de ligne : nylon GTM (Stroft) 12/100

PÊCHES DE SUBSURFACE

  • Canne : Artisanale by PVM (Rodhouse) 0,5-5 g
  • Moulinet : Soare BB 2000 (Shimano)
  • Nylon : Area Super Trout (Varivas) 11/100

Côté astuces

L’épuisette

L’épuisette de Jimmy n’est pas équipée d’un manche droit mais courbé vers l’arrière pour être saisie plus facilement quand elle est posée sur la berge.

Le nylon

Jimmy prévoit toujours une canne équipée avec un nylon quasiment flottant, en pointe ou entièrement sur la bobine, au cas où les truites se nourriraient juste sous la surface.

Le moulinet

Pour tromper les arcs-en-ciel méfiantes, la vitesse de récupération des leurres doit souvent être très lente. C’est pourquoi Jimmy utilise des moulinets bien spécifiques à très faible ratio.

Les hameçons

Jimmy rééquipe tous ses leurres (plus de 400 !) avec des hameçons spécifiques japonais. Leur forme légèrement anguleuse et rentrante limite les décrochages.

Les choix de Jimmy - Ondulantes
Les choix de Jimmy - Ondulantes
Crédit photo : Thierry Bruand
 
Les choix de Jimmy - Poissons-Nageurs
Les choix de Jimmy - Poissons-Nageurs
Crédit photo : Thierry Bruand

"Pour recevoir chaque semaine toutes les actus de la pêche, nos concours, nos bons plans, nos sorties vidéos, nos articles gratuits et bien plus encore... inscrivez-vous vite à notre Newsletter !"

Je m’inscris à la newsletter

Leurres

Magazine n°919 - Décembre 2021

Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15