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En ruisseau : le renouveau de l’ultra-léger

La traque de la truite à l’ultra-léger est probablement la plus ancienne des pêches de la truite aux leurres. Comme son nom l’indique, il s’agit de proposer un micro-leurre à l’aide d’un ensemble très léger. C’est une technique qui est devenue rapidement populaire dans les années 1980 avec la démocratisation des petits moulinets à haut ratio de récupération et des cannes courtes en fibre de verre. Cette pêche sportive reste d’actualité et se révèle particulièrement pertinente et efficace durant la période estivale dans les petits cours d’eau et les torrents, d’autant que les fabricants nous proposent aujourd’hui du matériel et des leurres parfaitement adaptés.

L’ultra-léger est une pêche qui se pratique majoritairement en montagne, même s’il est également possible de l’utiliser dans des ruisseaux de plaine. C’est entre autres pour cela que c’est une pêche qui se pratique surtout en été en montagne, après la fonte des neiges et lorsque le débit est réduit. Il s’agit de lancer un leurre ultra-léger (moins de 5 g), souvent une cuiller tournante ou un petit poisson nageur, et de prospecter rapidement la rivière. Le but est de battre du terrain en remontant un cours d’eau à la recherche de poissons actifs. La majorité des pêcheurs pratiquent en pêchant amont, c’est-à-dire en lançant vers l’amont et en remontant la rivière. Cela se justifie à plusieurs titres : les poissons nez au courant nous localiseront moins facilement, et le relief des torrents de montagne empêche souvent les pêches « propres » vers l’aval (les postes sous les chutes ou certains blocs rocheux demeurent inaccessibles). C’est une pratique qui mêle précision et effort physique mais qui reste accessible au plus grand nombre.

Le matériel très léger contribue à la beauté de cette pêche
Crédit photo : Morgan Calu

Du matériel adapté

Pour pêcher efficacement ces cours d’eau et les truites qui y vivent, il faut du matériel adapté. La canne, tout d’abord, doit être courte et légère. Sa longueur doit être comprise entre 1,50 m et 1,80 m suivant la largeur du cours d’eau. L’emploi d’une canne courte est essentiel, car son encombrement réduit permet de lancer correctement même dans des espaces restreints à cause des végétaux ou de l’exiguïté d’un canyon. Les lancers sont toujours courts et doivent être d’une précision redoutable. On pourra ainsi lancer en arbalète, en balancier, en coup droit ou en revers suivant la configuration du poste convoité. La puissance de la canne doit être UL (ultra-léger) pour pouvoir lancer des leurres dont la masse se situe entre 1 et 5 g. Certaines cannes light, les moins puissantes bien sûr, peuvent à la limite convenir. Les fabricants nous proposent depuis quelques années de splendides petits fleurets très légers qui rendent cette pêche encore plus agréable.

Un moulinet léger mais à forte vitesse de récupération permet de maîtriser l'évolution du leurre dans les courants
Crédit photo : Morgan Calu

Pour équiper cette canne, il faut un moulinet spinning à forte vitesse de récupération dans la taille 1000 ou 2000, qui associe légèreté et faible contenance de fil. En effet, pas besoin d’une centaine de mètres : 75 m de Nylon suffisent. La majorité du temps, lorsque vous pêcherez à l’ultra-léger, vous lancerez vers l’amont. Pour garder le contact avec le leurre et le récupérer correctement, il sera indispensable d’utiliser un moulinet avec un fort ratio de récupération. Le Nylon présente plusieurs atouts. Son élasticité empêche les décrochages intempestifs, car il encaisse mieux les sauts et les mouvements rapides de nos truites. Il résiste mieux à l’abrasion qu’une tresse dans des torrents, où le fil est très sollicité par les frottements. Il offre discrétion et douceur sur les lancers courts. L’usage d’un Nylon coloré est recommandé. Il permet de suivre la ligne du regard et de bien savoir où évolue le leurre, ce qui n’est pas aisé avec un Nylon translucide, avec en arrière-plan les eaux agitées. Outre votre combo ultra-léger, il faudra vous équiper pour affronter la rivière. Une bonne paire de chaussures de marche résistante à l’eau est un atout indéniable, à moins que vous ne préfériez le confort d’un waders respirant. Plutôt que la sacoche en bandoulière, préférez le plastron, plus léger et vous laissant plus libre dans vos mouvements. Une paire de lunettes polarisantes permet de repérer les truites postées en atténuant les reflets sur l’eau. Enfin, une petite épuisette raquette assurera les prises qu’il est monnaie courante de décrocher…

La cuiller tournante est un leurre certes basique, mais son efficacité reste remarquable.
Crédit photo : Morgan Calu

Les leurres pour l’ultra-léger

Le leurre de base de l’ultra-léger reste la cuiller tournante. Ce leurre métallique facile d’emploi est très attractif, facile à lancer et à travailler à différentes profondeurs et vitesses de récupération. Les couleurs argentée et noire sont des bases à posséder. Le doré et le cuivré tirent régulièrement leur épingle du jeu, notamment dans des milieux clairs et très ensoleillés. Les coloris flashy et fluo sont plutôt à réserver dans les eaux piquées et troublées par un orage ou une précipitation estivale. Les poissons nageurs ne sont cependant pas à négliger. Il est des jours où les truites réagissent mieux à la silhouette réaliste d’un poisson nageur et aux animations en twitch et jerk. Les petits poissons nageurs coulants sont idéaux pour pêcher vers l’amont, car grâce à leur inertie, ils ne se font pas balayer dans les eaux rapides et ils sont faciles à animer. Pour les pêches vers l’aval, l’emploi de leurres suspending ou flottants peut être une astuce afin de pêcher sous les frondaisons ou racines, en laissant dériver simplement le leurre sous les obstacles. Le micro spinnerbait, leurre plus moderne et moins connu, est redoutable. Il distille les puissantes vibrations d’une cuiller tournante sans avoir l’inconvénient du vrillage du fil. Équipé d’un hameçon simple, il permet aussi de pêcher très près du fond en limitant les accrochages. C’est particulièrement vrai l’été, période durant laquelle de fines algues filandreuses peuvent se développer dans le lit de la rivière et s’accrochent dans les branches des hameçons triples… Enfin, j’ai pris l’habitude de toujours embarquer avec moi quelques cuillers ondulantes. Elles m’ont permis à de nombreuses reprises de réaliser des pêches correctes lorsque les truites sont boudeuses ou focalisées sur des éclosions. Elles sont redoutables sur des linéaires lents entrecoupés de quelques twitchs. L’armement des leurres est sujet à de nombreux débats du fait des dernières innovations. Même si l’usage d’hameçon simple sans ardillon reste la manière la plus sportive de capturer une truite, il faut avouer que le nombre de décrochages est énorme. Pour ma part, j’utilise soit des hameçons simples ou assist hook (hameçon ligaturé par la hampe à une boucle de tresse épaisse) avec ardillon ou des triples sans ardillon.

Les poissons nageurs ont fait une entrée remarquée depuis quelques années dans les boîtes des pêcheurs.
Crédit photo : Morgan Calu

Bien connaître les truites de ruisseau

Les rivières pêchées sont généralement de petite taille, dont la largeur excède rarement les 10 m. Les eaux sont fraîches et rapides, et le lit de la rivière tout en relief. Les nombreuses truites fario y sont souvent de petite taille, mais combatives, et elles arborent bien souvent de superbes livrées de natives. Il s’agit de poissons adaptés à leur milieu ayant évolué parfois différemment d’un cours d’eau à un autre depuis la dernière aire glacière. Chaque recoin du ruisseau peut abriter un poisson, même dans seulement quelques centimètres d’eau. Plusieurs postes sont à prospecter en priorité cependant. Les avals de chute d’eau et le début de pool (bassin plus creux) sont très productifs, car les poissons y trouvent facilement de la nourriture portée par le courant. Les accélérations de veines d’eau en fin de pool abritent souvent de nombreux poissons mais de plus petites tailles que sur le poste précédent. Dans les rapides, faites évoluer avec insistance votre leurre près des pierres et blocs qui barrent le courant. Ces blocs sont souvent érodés et creusés dans leur partie aval, ce sont donc des spots de premier choix.

Les bordures de roches sont des postes à ne jamais négliger.
Crédit photo : Morgan Calu

Les berges creuses abritent souvent des poissons en poste prêt à bondir sur votre leurre. Plus globalement, en prospectant et en arrivant sur un nouveau poste, prenez toujours quelques instants pour observer, éventuellement repérer un poisson, un gobage ou un poste intéressant. Évaluez la façon dont vous allez faire évoluer le leurre sur le poste, ce qui conditionnera votre lancer, la tenue de votre canne pour faire naviguer correctement votre leurre sur le poste et déclencher une attaque. Les touches sont souvent franches et brutales. Votre leurre qui dévale rapidement est intercepté par la truite, qui l’attaque violemment. L’idéal est de ferrer canne basse afin d’empêcher que le poisson ne saute dès le ferrage, puis de ramener très rapidement. Les poissons ont tendance à dévaler le courant, et il en résulte une perte de tension dans la ligne, ce qui favorise la sortie de l’hameçon et les décrochages. Sur les poissons les plus corrects, une épuisette raquette très maniable permet d’assurer le poisson et de faire quelques photos en évitant que ce dernier ne soit directement en contact avec le sol sec ou les feuilles mortes. Enfin, question sécurité, certains torrents étant parfois d’accès relativement scabreux, pensez à prévenir au moins une personne sur le lieu de votre session.

Dans les petits ruisseaux, les truites arborent des robes magnifiques.
Crédit photo : Morgan Calu

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Leurres

Magazine n°124 - Juillet-Août-Septembre 2021

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